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Une croissance de 3% pour la Tunisie en 2018

Malgré le redressement de l’économie tunisienne, de nouvelles réformes sont nécessaires pour assurer une croissance durable et un meilleur niveau de vie pour tous les Tunisiens, selon un nouveau rapport de l’OCDE sur l’économie tunisienne.

Une croissance de 3% pour la Tunisie en 2018

L’économie tunisienne se redresse sous l’impulsion de bonnes récoltes et du dynamisme du secteur du tourisme. C’est le constat dressé par la première étude économique de la Tunisie publiée par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Le rapport met en lumière les progrès que le pays a accomplis ces dernières années, parmi lesquels l’instauration d’une plus large participation à la vie politique et de nouvelles libertés d’expression et d’association, la baisse des taux de pauvreté et une forte intégration dans les chaînes de valeur mondiales. Toutefois, les enjeux considérables que constituent des créations d’emplois faibles, un taux de chômage élevé et un déficit élevé des finances publiques sont également pointés dans cette étude. Des réformes structurelles sont préconisées pour accélérer la croissance, dynamiser l’emploi, mettre en œuvre des politiques sociales efficaces et promouvoir le développement régional. L’étude table sur une croissance de près de 3% en 2018 et 3,5% en 2019. L’expansion sera tirée par l’investissement des entreprises, qui devrait bénéficier de la simplification des procédures prévue par la nouvelle loi sur l’investissement et par le rebond des exportations, qui seront dynamisées par la reprise sur les marchés européens. «L’économie tunisienne a montré sa grande résilience face aux difficultés tant intérieures qu’extérieures.

Conforter le redressement économique actuel nécessitera d’accélérer les réformes, en donnant la priorité à des mesures visant à améliorer l’environnement des affaires. La création d’emplois et le développement régional seront la clé d’une économie plus efficiente et plus inclusive», a declaré Alvaro Pereira, Chef économiste de l’OCDE par intérim. Pour remettre la dette publique sur une trajectoire plus soutenable, l’institution préconise un assainissement graduel des finances publiques et des réformes structurelles susceptibles de soutenir la croissance. Le taux des prélèvements obligatoires étant déjà élevé en Tunisie, l’assainissement devra s'inscrire dans une perspective de moyen terme et donner la priorité à la maîtrise des dépenses publiques, avec un souci renforcé d'efficacité et d'équité. La justice fiscale pourra être également renforcée en luttant davantage contre la fraude et l’évasion fiscales et en supprimant les incitations en faveur des ménages aisés.

De même, le renforcement de la gouvernance des entreprises publiques et l’amélioration de leurs performances financières contribueront à la fois à des finances publiques plus saines et à une économie plus efficiente. «L’accélération du rythme des réformes structurelles sera décisive pour la croissance future et la création d’emplois. Il faudra à cet effet assouplir les contraintes réglementaires, administratives et financières pesant sur les entreprises et instaurer des règles du jeu équitables entre entreprises publiques et privées. L’ouverture de l’économie à la concurrence devrait permettre de stimuler l’investissement et l’emploi tout en accélérant la diffusion des nouvelles technologies», soutient l’OCDE. La création d’emplois et le développement régional continueront d’être essentiels à la réalisation d’une croissance plus inclusive, selon l’étude. Il conviendrait, recommande l’OCDE, d’envisager un allégement de la pression fiscale sur l’emploi formel, en transférant le financement de certaines prestations sociales sur la fiscalité générale. 

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