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La demande deux fois supérieure à la production nationale

Au Maroc, la demande en bois comme source d'énergie est le double de ce que la forêt peut fournir annuellement. Selon le haut-commissaire aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, la forêt produit environ 3,25 millions de tonnes de bois par an alors que les besoins du monde rural se chiffrent à près de 6 millions de tonnes. Ce gap pourrait être comblé par les opérations de reboisement estimées à 50.000 hectares par an et par la distribution au profit des populations rurales de 60.000 de fours améliorés pour de 60 millions de dirhams entre 2015-2024.

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«La forêt produit environ 3,25 millions de tonnes de bois par an, alors que les besoins du monde rural se chiffrent à près de 6 millions de tonnes de bois, “ce qui veut dire que les besoins sont deux fois supérieurs à ce que la forêt peut produire dans des conditions durables, c'est-à-dire sans décapitaliser”», a expliqué à la MAP le haut-commissaire aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, Abdeladim Lhafi.
Pour parvenir à l'équilibre entre l'offre et la demande en bois de chauffe, les espoirs reposent sur la Stratégie bois-énergie qui s'étale sur la période 2015-2024 dont l'objectif est d'économiser 7.500 tonnes de bois par an. Cette économie en bois devait être de 150.000 de tonnes par an au terme de la stratégie. En attendant, la pression sur le bois, notamment en période de grand froid, reste élevée. Selon une étude de l'Université de Sherbrooke (Canada) publiée en 2013, le bois de feu est la deuxième source d’énergie au Maroc et représente 30% du bilan énergétique national. Cette étude relève que l'électrification du monde rural, qui avoisine les 99%, sert essentiellement à l'éclairage et non pour le chauffage en raison du prix élevé de l’électricité.

La distribution de fours améliorés, qui permettent d’économiser entre 50 et 60% du bois utilisé, au profit des populations riveraines des forêts est l'un des leviers actionnés afin d'alléger cette pression : «en 2018, nous allons distribuer à peu près 6.200 fours destinés à des zones qui ont été classées en fonction de la sévérité des conditions climatiques», a souligné M. Lhafi. Le Haut-Commissariat aux eaux et forêts a identifié Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, Fès-Meknès, Béni Mellal-Khénifra et Marrakech-Safi comme étant les régions prioritaires du programme de réduction de la consommation du bois de chauffe. Près de 90% des besoins des populations rurales sont couverts par les droits d’usage, notamment l’utilisation du bois mort et du bois gisant. Le reboisement constitue le second levier pour parvenir à l'équilibre entre l'offre et la demande. Au Maroc, le rythme moyen de variation du couvert forestier est passé de -1% entre 1990 et 2000 à +2% entre 2000 et 2010. Selon les Eaux et forêts, cette performance a placé le Maroc parmi les 25 pays ayant inversé la tendance de dégradation de leurs écosystèmes forestiers. 

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