«La forêt produit environ 3,25 millions de tonnes de bois par an, alors que les besoins du monde rural se chiffrent à près de 6 millions de tonnes de bois, “ce qui veut dire que les besoins sont deux fois supérieurs à ce que la forêt peut produire dans des conditions durables, c'est-à-dire sans décapitaliser”», a expliqué à la MAP le haut-commissaire aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, Abdeladim Lhafi.
La distribution de fours améliorés, qui permettent d’économiser entre 50 et 60% du bois utilisé, au profit des populations riveraines des forêts est l'un des leviers actionnés afin d'alléger cette pression : «en 2018, nous allons distribuer à peu près 6.200 fours destinés à des zones qui ont été classées en fonction de la sévérité des conditions climatiques», a souligné M. Lhafi. Le Haut-Commissariat aux eaux et forêts a identifié Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, Fès-Meknès, Béni Mellal-Khénifra et Marrakech-Safi comme étant les régions prioritaires du programme de réduction de la consommation du bois de chauffe. Près de 90% des besoins des populations rurales sont couverts par les droits d’usage, notamment l’utilisation du bois mort et du bois gisant. Le reboisement constitue le second levier pour parvenir à l'équilibre entre l'offre et la demande. Au Maroc, le rythme moyen de variation du couvert forestier est passé de -1% entre 1990 et 2000 à +2% entre 2000 et 2010. Selon les Eaux et forêts, cette performance a placé le Maroc parmi les 25 pays ayant inversé la tendance de dégradation de leurs écosystèmes forestiers.
