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Démissionner ou ne pas démissionner... telle est la question !

Vous êtes démotivé ? Vous vous ennuyez au travail et vous avez l'impression de ne pas évoluer ? Vous ne vous entendez pas bien avec votre supérieur hiérarchique ou l'un de vos collègues?... Il est peut-être temps de changer de travail ! Mais avant d'amorcer ce virage important, il serait judicieux de bien y réfléchir et de peser le pour et le contre.

Démissionner ou ne pas démissionner... telle est la question !
Ph. Fotolia

Il y a toujours des jours avec et des jours sans. C'est la vie ! Sauf que des fois, les journées difficiles s'accumulent et on a de plus en plus du mal à suivre le rythme, notamment quand on ne se sent pas bien dans son travail. Et durant ces journées difficiles, on a souvent tendance à penser à quitter notre travail. Or si le changement peut être bénéfique pour notre carrière, il est conseillé de ne pas prendre de décisions hâtives. «Il n’y a aucun salarié qui quitterait son entreprise si celle-ci correspond à ses aspirations et ses souhaits sauf bien sûr si c’est un bras cassé. Alors, lorsque l’on ne se sent plus “bien” dans un endroit, il est nécessaire de chercher ailleurs. Et cela se prépare. Ce n’est pas sur un coup de tête que l’on décide de démissionner. On ne démissionne de son poste que lorsque l’on trouve quelque chose de solide. Si vous ne trouvez pas une meilleure alternative, ne bougez surtout pas», averti Ali Serhani, Recruitment manager et dirigeant de Gesper Services.
Aussi, avant de prendre une décision aussi importante, il faut savoir détecter les signes avant-coureurs de la nécessité de changer. «Les raisons sont différentes en fonction de tout un chacun et de nos attentes. Ceci dit, il y a des facteurs qui reviennent régulièrement tels des promesses non tenues, un manque de valorisation ou de considération des compétences, une désorganisation de la structure professionnelle, un management bancal, une situation inconfortable et irrégulière. Aussi, il est conseillé de quitter son travail quand on n’est plus en accord avec soi-même, quand on est démotivé et que l’on sent que malgré les efforts déployés, rien n’évolue positivement», souligne Graziella Zahrane, coach-formatrice et consultante. Et d’ajouter : «Nous sommes aujourd’hui à l’ère du développement personnel et les employés passent la majeure partie de leur temps sur leur lieu de travail et cherchent avant tout le confort. Travailler en étant dans son échelle de valeurs est un minimum. J’ai constaté tout au long de mon parcours que le salaire n’était pas le facteur déterminant pour qu’un salarié reste dans une entreprise».
Pour Alexandra Montant, DGA de Rekrute, la démotivation est tout aussi importante : «Il y a quelques signes alarmants qui ne trompent pas, notamment lorsqu’on sent qu’on ne progresse pas dans l’entreprise et qu’aucune évolution de carrière ne s’offre à vous. Lorsque l’environnement de travail est toxique et qu’on a des offres d’embauche d’autres recruteurs. Un salarié démotivé n’est pas productif, le fait qu’il reste à son poste est parfois très nocif pour l’entreprise».
Cependant, quand bien même ces conditions seraient réunies, il vaut mieux peser le pour et le contre, comme l'indique Ali Serhani : «Quitter son entreprise est un désir très particulier qui doit faire prendre en considération beaucoup de choses et doit mener la personne concernée à se poser des questions.
Si vous êtes marié, que vous avez une famille et des enfants à charge, alors attention à ce que vous faites. Même si votre travail est un enfer, restez-y tant que vous n’avez pas trouvé une meilleure alternative. Car être sans emploi de nos jours est pire que l’enfer !» Ceci dit, côté entreprise, il est également conseillé de faire attention à certains signaux afin de prévoir un malaise du collaborateur, voire un éventuel départ. «Il y a des signes qui ne trompent pas comme des absences répétées, une tenue vestimentaire moins soignée, ou un collaborateur qui du jour au lendemain change de comportement. On peut aussi noter moins d’entrain dans les tâches de travail, par exemple un chiffre d’affaires en berne pour un commercial, des dossiers qui traînent, etc.», précise Graziella Zahrane. «On peut dire qu’un collaborateur est à l’écoute du marché quand on remarque une baisse de performance, une démotivation, un “je-m’en-foutisme” constant qui se ressent au niveau des chiffres, des objectifs, des projets, etc.», souligne également Alexandra Montant. 
De son côté, Ali Serhani fait savoir que l'entreprise ne s'intéresse, dans ce genre de situations, qu'à ses bons éléments et que si ces derniers fuient l'entreprise, alors celle-ci doit se poser des questions. «L’employeur qui voit des perles rares lui échapper et un mauvais employeur. Il doit se demander pourquoi il n'a pas compris que ces meilleurs collaborateurs étaient tristes et ne se considéraient plus dans leur élément au sein de l’entreprise. Il se doit de comprendre cela et y remédier le plus vite possible, car les meilleurs éléments partiront et les bras cassés et les tire au flanc resteront. Ce qui, in fine, condamnera l’entreprise à la perte. Perdre un bon élément est une perte catastrophique pour l’entreprise, car le remplacer n’est pas chose aisée», s'alarme le Recruitment manager et dirigeant de Gesper Services.
La question qui se pose alors est de savoir comment l'entreprise doit réagir pour convaincre un collaborateur de garder son job. Les trois experts sont unanimes : la communication ! «L’employeur doit communiquer ! Il peut organiser un entretien avec le collaborateur en question pour essayer de comprendre ce qui engendre la démotivation et agir pour l’impliquer à nouveau au quotidien. Cela dit, il doit quand même se préparer à l’idée que le collaborateur peut quitter l’entreprise. Cette réunion ne pourra pas forcément l’en empêcher s’il le désire vraiment», nuance la DGA de Rekrute. Même son de cloche chez Ali Serhani : «l’employeur se doit d’être toujours à l’écoute, d’informer son personnel, de toujours exercer une veille continue pour être informé de tout. De communiquer avec son personnel via la DRH, car celle-ci reste une soupape de transmission extraordinaire quand elle a les pleins pouvoirs et quand la personne qui occupe le poste est compétente».
Pour la coach-formatrice et consultante Graziella Zahrane, «si le salarié est à la base un moteur pour les équipes alors il est préférable de discuter avec lui des raisons de ses changements soudains et des attentes de chacun. Prendre la peine de l'écouter et de savoir ce que le salarié attend de son poste et de l'entreprise qui l’emploie et de trouver un terrain d'entente afin de satisfaire tout le monde. La règle est simple si la collaboration démarre dès le départ sur un terrain de communication et d'honnêteté et si chacun respecte ses engagements, il y a rarement de turnovers sur le poste».
Mme Zahrane conseille, par ailleurs, de laisser le collaborateur partir dans certains cas. «Un salarié qui cherche à partir le fera tôt ou tard si l’entreprise ne réagit pas. La réaction de la société dépendra de l’échelle de valeur qu’elle accorde au poste et au salarié. Cependant, s’il y a conflit perpétuel ou trop de divergences, il est préférable de laisser partir le salarié afin d’éviter de contaminer les équipes et le mieux est d’anticiper son départ», suggère-t-elle.

Les règles de Ali Serhani pour garder un bon collaborateur

1. Aligner le salaire sur les pratiques du marché. En d'autres termes, faire en sorte que les collaborateurs puissent se dire : «Nous avons de très bons salaires». Notons qu’aujourd’hui, le salaire que vous percevez est ce qu’il y a de plus important avec la culture de l’entreprise dans laquelle vous travaillez et votre supérieur hiérarchique.
2. Lui offrir les avantages qu’il faut.
3. Lui donner plus de responsabilités (qu’il se sente responsable du vécu et de l’avenir de l’entreprise).
4. Enfin, si possible et dans le cas des grandes entreprises non familiales, ouvrir l’actionnariat de l’entreprise aux salariés.

 

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