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«Nous devons redoubler nos efforts en faveur de l’investissement dans la jeunesse africaine»

À l’occasion de la Fête de la Jeunesse, l'ambassadeur, directeur général de l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI), Mohamed Methqal, souligne que le Royaume du Maroc a fait de la formation une composante importante et indispensable dans les programmes de coopération avec les pays africains. Il ajoute : «Nous devons redoubler nos efforts en faveur de l’investissement dans la jeunesse africaine afin de permettre l’épanouissement et le développement des talents africains qui contribueraient à favoriser l’émergence de l’Afrique par les Africains».

«Nous devons redoubler nos efforts en faveur de l’investissement  dans la jeunesse africaine»
Mohamed Methqal.

Le Matin : En termes de coopération technique, le Maroc, par le biais de l’Agence marocaine de coopération internationale, a pu se démarquer par son appui à la formation des cadres africains, le partage de l’expertise de pointe et l’assistance technique, ainsi que la réalisation des projets d’infrastructure dans les secteurs prioritaires. Quel bilan faites-vous de la coopération au profit de la jeunesse africaine ?

Mohamed Methqal :
Tout d’abord, il est important de rappeler que le Royaume du Maroc a eu, de tout temps, des liens étroits et profonds avec les pays du Sud, notamment ceux d’Afrique. L’engagement du Maroc en faveur de l’émergence de notre continent a été exprimé au plus haut sommet de l’État. Il se traduit par un engagement fort et personnel de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, depuis son intronisation, à travers toutes les actions menées pour plaider une solidarité agissante en faveur d’un développement humain durable de l’Afrique, qu’il a placé comme priorité de l’action diplomatique du Royaume. Sa Majesté le Roi a veillé à placer le développement de l’élément humain au centre d’une noble vision pour une émergence durable du continent africain. C’est dans ce cadre que le Royaume du Maroc s’implique avec toutes ses institutions (secteurs public et privé), sa société civile et toutes ses forces vives pour contribuer à l’émergence d’une nouvelle Afrique, forte, qui se prend en charge et qui dessine son avenir.

Pour accompagner cette Vision Royale, l’Agence marocaine de coopération internationale agit en étroite coordination avec le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale, depuis sa création en 1986, pour contribuer à renforcer les relations du Maroc avec les pays frères du continent. Conscient que l’être humain devrait être au centre de toute stratégie de développement, le Royaume du Maroc a fait de la formation une composante importante et indispensable dans les programmes de coopération avec les pays africains. Cette coopération, relayée par l’AMCI et ses partenaires, consiste à partager l’expérience et le savoir-faire marocains avec nos frères et sœurs du continent africain.

La formation de la jeunesse africaine occupe une place importante dans les actions menées par l’AMCI. Où en est cet engagement ?

En plaçant l’élément humain au cœur de son champ d’action, l’activité de l’Agence marocaine de coopération internationale a connu au fil des années un élargissement de ses activités et s’est beaucoup renforcée depuis l’an 2000. La formation de la jeunesse africaine y occupe désormais une place importante :

• Actuellement, 12.000 étudiants étrangers, dont 10.000 Africains, étudient au Maroc, à travers le canal de la coopération, dans les établissements d’enseignement public, qu’il soit universitaire, technique ou de formation professionnelle. Et 80% de ces étudiants africains sont boursiers du Royaume.

• Depuis la création de l’AMCI en 1986, 25.000 étudiants issus de 47 pays africains sont lauréats, à travers le canal de la coopération, des établissements d’enseignement supérieur public au Maroc.

• Aussi, 5.000 cadres africains du secteur public ont bénéficié des programmes de renforcement des capacités déployés par l'AMCI et ses partenaires techniques dans des secteurs vitaux tels que l'eau, l'électrification, l'agriculture, la pêche, la santé, l'infrastructure ou diplomatie.

• Environ, un millier de ces lauréats africains occupent actuellement ou ont occupé de hautes fonctions dans leurs pays.

Ce dynamisme a permis à l’AMCI d’avoir un positionnement de référence auprès des partenaires nationaux et internationaux avec un savoir-faire dans différents domaines de coopération sous ses formes bilatérales et tripartites.

La rentrée universitaire 2018-2019 aura lieu dans quelques semaines. Quelles sont les dispositions prises pour l’accueil des nouveaux boursiers ? Quelles perspectives pour l’AMCI en 2018-2019 ?

Pour la rentrée académique 2018-2019, l’AMCI a augmenté de 36% son offre de places pédagogiques assorties de bourses au profit des nouveaux étudiants africains arrivant au Maroc, grâce à une bonne coordination avec les différents départements ministériels : ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale, ministère de l’Économie et des finances sur le programme de bourse, ministère de l’Enseignement supérieur et les établissements d’enseignement rattachés, ainsi les autres départements ministériels et leurs établissements pour la mise à disposition des places pédagogiques nécessaires.

De nouveaux services aux étudiants seront lancés ainsi que des programmes de renforcement de capacité dans l’entrepreneuriat, le leadership, les médias… Aussi, cette rentrée académique verra le lancement prochain de la plateforme digitale «Morocco Alumni» qui permettra à tous nos lauréats, nos étudiants et nos partenaires d’être en contact et d'accéder à des services à forte valeur ajoutée, comme les cours en ligne, les offres de stages et d'emplois ou les pages communautaires.

Concernant la coopération technique, le réseau de nos partenaires techniques nationaux est en cours de développement. Il sera aussi ouvert au secteur privé et le partenariat élargi avec la société civile, où la dimension genre avec l’épanouissement de la femme africaine sera importante avec de nouveaux programmes avec l’Union nationale des femmes du Maroc.

Comment comptez-vous intensifier vos actions en faveur de la jeunesse africaine ? 

Les partenariats internationaux de l’AMCI seront aussi renforcés durant les prochains mois avec la concrétisation de nouveaux accords avec des agences de coopération et des bailleurs internationaux. Aujourd’hui, environ 500 millions d’Africains sont des jeunes et, en 2050, 400 millions d’Africains auront entre 15 et 24 ans. Dès lors, le développement de notre continent passera par la jeunesse africaine. Ainsi, à l’occasion de la Fête de la Jeunesse, nous devons redoubler nos efforts en faveur de l’investissement dans la jeunesse africaine afin de permettre l’épanouissement et le développement des talents africains, ce qui contribuera à favoriser l’émergence de l’Afrique par les Africains.

Au nom de cette jeunesse africaine et plus particulièrement à travers la coopération du Royaume, avec actuellement 10.000 étudiants africains originaires de 46 pays, nous avons l’insigne honneur de présenter nos vœux les plus déférents à notre Auguste Souverain Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu L’assiste, ainsi qu’à toute l’illustre Famille Royale à l’occasion de la célébration de la Fête de la Jeunesse, commémorant le 55e anniversaire de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu Le glorifie.

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