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Êtes-vous atteint du syndrome du lundi matin ?

Le syndrome du lundi matin est un phénomène assez fréquent chez les collaborateurs en entreprise. C’est un état psychique d’angoisse et de déprime qu’éprouve un collaborateur à la fin de son repos hebdomadaire, exprimant un deuil des plaisirs et de l’insouciance. Il est assez pénible à vivre parce qu’il est régulier, pas comme les blues des vacances qui arrivent une à deux fois dans l’année. «Nous avons donc l’intérêt à le déceler au plus vite et agir pour rendre nos lundis les plus agréables possible», souligne Malgorzata Saadani, coach consultant certifiée ICC.

Êtes-vous atteint du syndrome du lundi matin ?
«Quelqu’un qui a comme objectif ultime l’oisiveté en bénéficiant du service des autres sera beaucoup plus vulnérable face au syndrome du lundi parce qu’il verra chaque retour au travail comme un échec.»

Éco-Conseil : Comment définir le syndrome du lundi matin et quelles en sont les origines ?
Malgorzata Saadani
: Le syndrome du lundi matin est un état psychique (et parfois même physique) d’angoisse, de déprime et d’aversion qu’éprouvent certaines personnes dès la fin du repos hebdomadaire de samedi-dimanche, à l’idée de rentrer au travail lundi matin. Cet état, caractérisé par le deuil du temps des plaisirs et de l’insouciance, le souci de ce qui arrivera et toute sorte de projections négatives, peut se prolonger en début de semaine tant que la personne n’a pas repris son rythme de travail habituel. Les origines de ce syndrome proviennent des deux facteurs principaux : le premier et le plus évident c’est le rapport de la personne au travail qu’elle exerce. Est-il une source d’épanouissement ou de la frustration ? Quelles y sont les relations interpersonnelles ? Le métier correspond-il aux préférences et aux centres d’intérêt de l’employé ?
Le second facteur à l’origine de ce syndrome est plus profond, et même philosophique, et se réfère au système des valeurs auxquelles adhère la personne et à la place qu’y occupe le travail en tant que contribution au développement de la société, en commençant par soi-même et sa cellule familiale et en finissant par la société environnante et l’humanité dans l’absolu. 
Quelqu’un qui déconsidère l’acte de travail et qui a comme objectif ultime l’oisiveté en bénéficiant du service des autres sera beaucoup plus vulnérable face au syndrome du lundi parce qu’il verra chaque retour au travail comme un échec.
Même si les médias parlent de plus en plus souvent de ce phénomène, il n’est pas encore assez étudié scientifiquement pour permettre d’afficher les statistiques précises et viables, tenant compte des paramètres psychologiques, culturels, géographiques, climatiques et sociologiques.

Peut-on considérer ce syndrome comme un signe de burn-out ?
Dans certains cas, oui. Je pense que chaque cas d’un malaise fort, répétitif, prolongé et croissant dans la durée mérite une approche individuelle et l’analyse factuelle des origines. Dans le cas du burn-out, c’est essentiellement la fatigue physique et psychique trop importante qui agit par l’usure et qui fait craindre à la personne le début de chaque nouvelle semaine avec son lot des défis et d’efforts supplémentaires à fournir par quelqu’un qui n’a pas eu assez de temps de récupération.

Quelles solutions envisager pour rendre le retour au travail plus agréable ?
Le syndrome du lundi est assez pénible à vivre parce qu’il est régulier, pas comme les vacances qui arrivent 1 à 2 fois dans l’année (d’ailleurs, on connaît aussi le blues des vacances). Nous avons donc l’intérêt à le déceler au plus vite et agir pour rendre nos lundis les plus agréables possible. La nature de ces actions dépendra évidemment des origines que nous trouvons à notre souffrance. S’il s’agit des problèmes avec les collègues, il va falloir reprendre ces relations et les rendre plus équilibrées. Si c’est la surcharge de travail – revoir la répartition des tâches et l’organisation. Si c’est la nature même du travail qui ne convient pas ou si l’entreprise n’offre pas de perspectives d’évolution – les mesures à prendre peuvent s’avérer plus radicales : le changement d’employeur ou carrément de métier. Enfin, le cas le plus compliqué : celui d’une personne qui par principe n’aime pas travailler et considère ça comme une punition – offre peu de possibilités de s’en sortir, sauf revoir ne serait-ce qu’en partie son idéal de vie fait de paresse et d’amusements basiques, en faveur d’une identité plus participative à l’effort collectif.

Vos recommandations pour avoir plus d'énergie au quotidien ?
1. Voir (en se forçant parfois) le bon côté de chaque situation.
2. Faire de son mieux et s’accrocher à ses objectifs, tout en acceptant le fait que nous n’avons pas l’influence à 100% sur l’aboutissement de nos efforts.
3. Être pragmatique face aux situations difficiles. Ne pas se laisser emporter par les émotions.
4. S’entourer des gens positifs et bienveillants. D’ailleurs, c’est dans les moments les plus délicats que nous pouvons faire le tri de nos amis et connaissances : les vrais vont répondre présents pour nous soutenir, les autres détourneront le regard. Cette vérité n’a pas de prix. 

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