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Les nouveaux enjeux du management des PME

Moteur de l’économie marocaine, la petite et moyenne entreprise fait face à de nouveaux enjeux de management imposés par la conjoncture actuelle. En effet, les PME doivent gérer d’importantes contraintes : la morosité du marché, la concurrence rude, la gestion des risques, le capital humain, la transformation digitale... Une réalité qui oblige les managers à revoir leur style de management en misant sur les ressources dont ils disposent, en fidélisant leurs collaborateurs et surtout en faisant un saut dans le monde de l’économie numérique.

Les nouveaux enjeux du management des PME

La performance d’une entreprise ne peut être atteinte que grâce à un management efficace qui fait appel à plusieurs compétences. Cela est valable pour tout type d’entreprise, quelle que soit sa taille. Nous parlerons ici essentiellement des petites et moyennes entreprises (PME) qui contribuent majoritairement à la création d’emploi au Maroc. Quelles sont les spécificités du management dans les PME ? Quelles sont les contraintes auxquelles font face les managers ? Comment ces derniers conçoivent-ils la gestion du capital humain ? Des questions qui se posent et qui s’imposent. 

Avant de tenter d’y répondre, évoquons les spécificités du management d’une PME. Selon Youssef Guerraoui Filali, président du Centre marocain pour la gouvernance et le management, il s’agit d’«une conduite de gestion assez complexe qui doit répondre à de multiples défis tels que la prise de risques, la gestion optimale des opérations d’exploitations ou encore le pilotage des coûts et la réalisation des marges commerciales». Le manager d’une PME est dans la majorité des cas un gérant d’une entreprise à taille humaine du fait qu’il doit trouver des solutions à plusieurs problématiques : les retards de paiement, la méfiance du consommateur, la concurrence rude ou encore la morosité du marché… C’est dire que le management d’une PME est avant tout une gestion de survie, surtout que les entreprises opèrent aujourd’hui dans un environnement incertain et en pleine mutation. «Quand vous avez des délais de paiement qui dépassent la norme avec un manque de confiance qui s’installe entre le fournisseur et le client, la gestion d’une PME devient complexe et le principal enjeu serait d’assurer la survie de son organisation», souligne Meryem Benslimane, consultante en développement des compétences et en ressources humaines. Et d’ajouter que cette situation ne permet pas à la PME d’être innovatrice. Or, il y a lieu de souligner que c’est par le biais de l’innovation qu’une PME peut assurer sa survie et son développement. «En continuant à innover, la PME arrive à proposer un avantage concurrentiel, ce qui lui permet d’attirer plus de consommateurs», fait savoir Meryem Benslimane. Et d’ajouter que ce défi n’est pas toujours évident à relever, mais c’est très important. D’ailleurs, «une entreprise qui ne se développe pas et qui n’arrive pas à se démarquer par rapport à sa clientèle en proposant un avantage concurrentiel est appelée à disparaitre du marché», alerte Meryem Benslimane. Et de préciser que l’entreprise doit améliorer au continu son mode de management en misant sur l’innovation notamment, le marketing mais aussi la communication digitale. 

Les pistes pour relever les défis

Vous l’avez certainement compris, face à un environnement complexe et incertain, le management d’une PME est complexe. Le manager fait face à plusieurs défis, mais cela ne doit pas l'empêcher d’instaurer une culture d’innovation. L’une des voies qui s’ouvrent désormais à la PME c’est d’emprunter le chemin du digital. En effet, «une PME qui ne s’inscrit pas dans le schéma de la transformation digitale disparaitra progressivement du marché», souligne Youssef Guerraoui Filali. Et d’ajouter que la compétitivité et la croissance d’une PME sont liées à ses capacités technologiques d’adaptation. «Des services digitaux, de la vente en ligne des biens ou services et de la e-réputation permettent de mieux faire connaitre le produit de la PME sur les différents réseaux sociaux et professionnels du web», suggère Youssef Guerraoui Filali. C’est donc un manque à gagner, mais pour en tirer profit, «il faut que la structure soit viable en matière de rentabilité financière, que les procédures soient claires et que les responsabilités soient partagées», souligne, pour sa part, Meryem Benslimane. Et de préciser que le digital constitue une culture avant d’être un outil de travail.  Autre voie qui s’ouvre aux PME : le capital humain. Certes, les gérants des PME sont moins imprégnés que les managers des grandes entreprises en matière de gestion du capital humain, mais il faut savoir que ce dernier constitue le maillon fort en management d’entreprise. «Sans des équipes qualifiées et bien formées, les PME marocaines ne peuvent mener parfaitement leurs missions», souligne Youssef Guerraoui Filali. Et d’ajouter que la promotion interne est fortement recommandée le cas échéant, d’une part, parce qu’elle permet de développer la carrière d’une ressource, en l’occurrence la fidéliser à rester dans l’entreprise et, d’une part, parce qu’elle permet à l’organisation de maximiser sa performance et son rendement à travers la motivation de ses employés. En revanche, il y a lieu de préciser que la motivation du personnel ne se fait pas uniquement via la formation ou la promotion. «Des actions simples type la reconnaissance des efforts, l’encouragement, le soutien lors des situations difficiles… font la différence et permettent à chaque collaborateur d’avoir le sentiment d’appartenance et d’accompagner l’entreprise dans son développement stratégique», explique Meryem Benslimane. Soulignons, en guise de conclusion, qu’il n’y a pas de management idéal et spécifique à adopter pour assurer le développement d’une PME. Chaque manager doit savoir utiliser les moyens dont il dispose et fédérer les collaborateurs autour d’objectifs communs. 

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