Pour davantage d'efficacité de lutte contre «le légionnaire d’automne», nom du papillon dont la larve ravage les cultures emblématiques de l'Afrique, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) vient de publier un guide. «Basé sur la méthode de l'apprentissage par la pratique et conçu pour les champs-écoles des producteurs, le guide est riche en conseils pratiques. Il permet de faciliter l'identification de ce nouvel ennemi des agriculteurs africains et offre différentes options pour y faire face de manière intégrée, écologique et durable» indique la FAO dans un communiqué. Originaire d'Amérique, cet insecte qui affecte le maïs, le mil, mais aussi les cultures maraîchères et le coton, a fait sa première apparition en 2016 au Nigeria, à São Tomé-et-Principe, au Bénin et au Togo. D'autres foyers sont également apparus en 2017au Ghana et en Afrique australe confirmant ainsi sa rapide expansion si aucune mesure n'est prise. Cette maladie est d'autant plus préoccupante qu'en Afrique subsaharienne, 208 millions de personnes dépendent du maïs pour assurer leur alimentation. Initiés par la FAO dans les années 1980, «les champs-écoles des producteurs» compte une trentaine de personnes qui se rencontrent régulièrement tout au long de la saison pour identifier des problèmes communs et trouver des solutions relatives à leurs domaines de production agricole. Ces structures bénéficient de l'appui de l'Organisation onusienne à travers plus de 90 pays avec notamment en Afrique. «On compte maintenant plus de 12 millions de “diplômés” à travers le monde», selon les estimations de la FAO.
Pour lutter efficacement contre «le légionnaire d’automne», le guide de la FAO recommande aux agriculteurs, à titre d'exemple, de contrôler l'état des cultures, en particulier la santé et les signes de présence de l'insecte et d'en observer le comportement. Par exemple : savoir où la femelle dépose ses œufs pourrait aider à déterminer les endroits où planter ses différentes cultures et prévenir la propagation. Le guide avertit que l'usage de pesticides est coûteux, que son efficacité n'est pas garantie à 100% du fait de la résistance, de mauvaises techniques d'application et de pesticides de piètre qualité, et qu'il pourrait avoir un effet contraire en nuisant aux ennemis naturels du «légionnaire d’automne».