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Sur fond de tensions la Russie peine à réunir une conférence politique

La Russie peinait mardi à convaincre des représentants de la société civile et politique syrienne de surmonter leurs divisions aggravées par six ans de guerre pour se réunir à Sotchi et y poser les bases d'un règlement politique.

Sur fond de tensions la Russie peine à réunir  une conférence politique
Sur plus de 1.600 invitations lancées, plus de 1.500 personnes sont attendues, a assuré lundi le représentant du Kremlin pour la Syrie. Ph. AFP

Déjà assombri par l'absence des principaux groupes d'opposition, des Kurdes et des Occidentaux, le «Congrès du dialogue national syrien» organisé dans la station balnéaire russe de Sotchi peine à démarrer ses travaux. Certains rebelles présents ont refusé de quitter l'aéroport après avoir découvert le logo de la conférence qui ne comporte que le drapeau officiel syrien et pas celui créé par l'opposition au début du conflit, avec trois étoiles entre des bandes verte et noire. Les organisateurs ont accepté d'éteindre l'éclairage de certains panneaux d'affichage et de changer leurs badges pour les convaincre, en vain. Cette réunion a été convoquée à l'initiative de Moscou, principal soutien de Bachar Al-Assad, avec l'assentiment de Téhéran et d'Ankara. Elle vise à définir une nouvelle Constitution pour le pays, sujet déjà au centre de discussions infructueuses jeudi et vendredi à Vienne sous l'égide de l'ONU. La Russie s'est imposée comme un acteur majeur du conflit syrien avec son intervention militaire lancée en septembre 2015 qui a permis à Bachar Al-Assad de reprendre l'avantage sur le terrain. Elle a parrainé avec l'Iran et la Turquie les pourparlers d'Astana qui ont abouti à la création de «zones de désescalade» permettant d'abaisser les tensions sur le terrain, mais elle peine à transformer ces résultats en avancées politiques. Les refus opposés par d'importants groupes d'opposition et les Kurdes, en plus de l'échec des pourparlers de Vienne, semblent confirmer l'impasse dans laquelle se trouve le règlement politique de ce conflit qui a fait plus de 340.000 morts depuis 2011.

Ils «témoignent du fait que des percées immédiates sont peu probables concernant le règlement politique en Syrie», a reconnu le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Le Comité des négociations syriennes (CNS), qui représente les principaux groupes d'opposition, a annoncé son refus de participer après l'échec des discussions à Vienne. Des rebelles sont cependant venus à titre individuel. Les Kurdes, qui ont établi une autonomie de facto dans le nord de la Syrie, ont également refusé l'invitation, accusant Moscou d'avoir donné son accord à l'offensive turque qui vise depuis le 20 janvier leur enclave d'Afrine. Sur plus de 1.600 invitations lancées, plus de 1.500 personnes sont attendues, a assuré lundi le représentant du Kremlin pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev, à l'agence TASS. 

 

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