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Jalal Daoudi : «La position qu’occupe le Hassania actuellement nous met une sacrée pression»

Capitaine et l’un des piliers de l’équipe après avoir roulé sa bosse dans les catégories des jeunes du club, Jalal Daoudi vit l’une de ses meilleures saisons avec le Hassania d’Agadir. Toujours aussi appliqué en défense et aussi décisif devant les buts, le plus offensif des défenseurs marocains confie au quotidien «Le Matin» la recette et les dessous du succès du club pendant la première partie de la Botola Maroc Telecom D1, qui a consacré le HUSA en tant que champion d’automne. L’apport du coach Miguel Gamondi, l’équipe espoir du club qui signe une excellente saison, le retour des supporters au stade Adrar… retour sur les contours d’une saison pas comme les autres au HUSA.

Jalal Daoudi : «La position qu’occupe le Hassania  actuellement nous met une sacrée pression»

Le Matin : En tant que joueur formé au club et ayant passé l’ensemble de sa carrière au HUSA, pouvez-vous nous donner une idée sur le changement opéré au sein du club cette saison et qui a mené à l’entame exceptionnelle puis au titre de champion d’automne ?

Jalal Daoudi :
Tout à fait, c’est une saison exceptionnelle en tous points. Nous avons déjà réussi des départs de saison probants, mais on ne parvenait jamais à maintenir un rythme aussi régulier. Cette fois-ci, nous avons d’abord effectué une concentration d’avant-saison qui s’est avérée très décisive, nous avons travaillé dans des conditions idoines à Bouskoura, surtout sur le volet physique. Les recrutements aussi ont contribué à cet essor, puisque nous avons pratiquement remplacé une dizaine de joueurs et les nouveaux venus se sont intégrés avec succès. À présent, j’espère qu’on pourra maintenir le cap et qu’on restera concentrés sur notre objectif, à savoir terminer la saison parmi les 3 premières équipes au classement. 

Avec Sektioui, le jeu du Hassania était aussi plaisant, mais beaucoup moins efficace. Depuis l’arrivée de Miguel Gamondi, l’équipe parvient à gagner en développant toujours un jeu spectaculaire. Simple hasard ?

Le coach Abdelhadi Sektioui a effectué un travail remarquable ici, bien que les résultats n’aient pas toujours suivi. On signait de belles rencontres, mais on se faisait souvent piéger. Malheureusement, le football d’aujourd’hui repose essentiellement sur les résultats et le beau jeu peut devenir, dans ce cas, pénalisant. Avec Gamondi, l’équipe a gagné en maturité tactique, un point particulièrement privilégié par les coachs argentins. Notre entraîneur actuel ne laisse absolument rien échapper, il essaye constamment d’améliorer l’équipe et chaque joueur à part. Je crois aussi que la chance est un facteur à prendre en considération. Je pense que Sektioui en a manqué. Gamondi est bien parti avec le HUSA et j’espère que sa bonne étoile continuera à nous accompagner jusqu’au terme de la saison. 

Contrairement aux saisons précédentes, le HUSA se débrouille impeccablement en défense (troisième meilleure ligne défensive du championnat). Qu'est-ce qui a révolutionné ce secteur de jeu ?

Je crois que c’est un travail collectif qui a mené à cette situation. D’abord, le coach avec ses directives, ensuite l’entraîneur adjoint Lahsaini qui était un défenseur au HUSA et qui s’implique énormément pour transmettre aux joueurs le maximum de données et de consignes. Les recrutements nous ont aussi beaucoup aidés, notamment celui de Yassine Rami qui signe une belle saison.

Le public du Hassania, qui a enfin regagné les gradins du stade Adrar, croit en vos chances de consécration après une première partie de saison réussie. Pensez-vous que l’équipe dispose des ressources pour aller jusqu’au bout de sa quête ?

À mon avis, il est toujours tôt pour parler de consécration. Le championnat n’en est qu’à sa moitié et il reste 15 longues journées à négocier. Il faut au moins attendre la 20e journée pour affirmer que le HUSA est un candidat au titre. En début de saison, on ne s’était pas fixé le titre comme objectif. C’est pour vous dire que la position qu’occupe le Hassania actuellement nous met une sacrée pression. Toutefois, nous faisons le nécessaire pour gérer cette pression et des victoires comme celle décrochée face au Wydad de Casablanca confortent beaucoup notre confiance. J’espère qu’au fil des journées, le HUSA deviendra une équipe à craindre et sera considéré comme un grand calibre 

du championnat. 

Dans une conjoncture où les attaquants de la Botola D1 ne parviennent que rarement à dépasser la barre des 10 buts, vous vous distinguez en tant que défenseur qui marque souvent plus que ses coéquipiers à vocation offensive (7 buts cette saison, 2e au classement des buteurs). Est-ce que vous auriez aimé évoluer dans un autre poste ?

Déjà sans la contribution de mes coéquipiers cela aurait été impossible. Je n’ai jamais planifié ça, c’est venu tout seul. La saison dernière, je me suis retrouvé avec 14 buts en mon actif, à tel point que je suis pratiquement déçu à la fin d’une rencontre si je n’arrive pas à marquer. C’est devenu une sorte de tic, une habitude que j’espère perpétuer. Mais le plus important, c’est que mes réalisations puissent permettre à l’équipe d’aller de l’avant et de se maintenir en tête du classement. Mon premier objectif est d’aller chercher le titre ou au pire des cas une participation en Coupes africaines.

Joueur des jeunes catégories, élément de l’équipe senior puis capitaine d’équipe, Jalal Daoudi a tout vécu au Hassania. Au terme de votre carrière, n’ambitionnez-vous pas de prendre une place dans le staff technique de votre équipe de cœur ?

 J’en serais vraiment ravi. Je vous avoue que j’ai cette ambition et je crois que j’ai le potentiel nécessaire pour prétendre à une carrière de coach. Je travaillerai bien à développer ces capacités en espérant emboîter le pas à Lahsaini ou Ouchrif, deux anciens joueurs du Hassania qui ont franchi le pas et qui ont intégré le staff. En attendant, j’espère d’abord terminer ma carrière avec succès. Ensuite, j’aurais tout le temps pour penser à ma reconversion. 

L’équipe Espoir du Hassania, que vous devez connaître très bien, signe une très belle saison et vous dispute presque la vedette à Agadir. Pensez-vous que ses éléments se feront une place en équipe A ?

Sûrement. Vous devez les voir jouer pour en juger de vous-même. Ils ont d’excellents joueurs, dont la plupart s’entraînent déjà avec nous. Ils se sont rapidement fondus dans le groupe et à mon avis, ils pourraient jouer dès maintenant en Botola D1. Le coach Gamondi répète pas mal de fois que ces jeunes méritent qu’on leur donne une chance. C’est justement ce qui a été fait avec Mustapha Chakkouri, qui a disputé sa première rencontre professionnelle à Oued Zem et qui a donné l’impression d’être un joueur de première division depuis longtemps. Il a joué comme défenseur central, avec une très lourde responsabilité sur le dos, mais a parfaitement négocié le cours du match. Je suis certain que les autres joueurs de l’Espoir sont aussi performants et qu'ils finiront certainement dans l’équipe première. 

Un mot aux supporters du Hassania…

Je les encourage à se présenter plus massivement au stade. En début de saison, on remarquait que les commentaires sur les réseaux sociaux inondaient les multiples pages, mais seulement 3.000 ou 4.000 fans faisaient le déplacement au stade. C’est désolant, car il aurait été plus judicieux de nous encourager au stade avant de nous juger sur Internet. Heureusement, lors des derniers matchs de la phase aller, les gradins étaient beaucoup plus peuplés et cela a boosté notre confiance. J’espère que notre équipe continuera à s’améliorer avec leur soutien et je leur assure qu’on fera tout ce qui est en notre possible pour les rendre fiers et heureux. 

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