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L'AMVEF présente son mémorandum sur la médiation familiale

L’Association marocaine de lutte contre la violence à l’égard des femmes (AMVEF) a chargé l’enseignante chercheure en sociologie, Hakima Laala, de mener une recherche socio-juridique dans le but d’élaborer un mémorandum sur la médiation familiale, qu’elle a présenté à différentes associations.

L'AMVEF présente son mémorandum  sur la médiation familiale
Hakima Laala a présenté, dans le détail, l’argumentaire socio-juridique sur lequel se base le mémorandum.

Mettre en place un cadre légal à la médiation familiale, tel est l’objectif que s’est fixé l’Association marocaine de lutte contre la violence à l’égard des femmes (AMVEF). C’est dans ce but que l’association a mandaté, dans le cadre d’un projet en partenariat avec la Fondation DROSOS (2011-2014), une étude relative à la médiation qui s’est concrétisée par la rédaction d’un mémorandum rédigé par Hakima Laala, sociologue et enseignante chercheure à la faculté des lettres et sciences humaines, Université Hassan II, Mohammedia. 

Un mémorandum qui s’inscrit dans le cadre d’un projet, soutenu depuis janvier 2017 par le CFD, association suisse à Berne, et portant sur la généralisation du concept de la médiation dans l’optique de plaider à l’institutionnalisation de sa pratique.

«Le document que nous présentons aujourd’hui est la base d’un mémorandum pour plaider afin d'avoir un cadre légal dans le but d’institutionnaliser la médiation familiale. Le but est d’avoir une loi qui encadre le travail du médiateur et les pratiques de la médiation. La première étape est donc la sensibilisation des associations dans le but de faire un plaidoyer au niveau des ministères de la Justice et de la Solidarité, ainsi qu’au niveau du Parlement», explique Fatima-Zohra Chaoui, présidente de l’AMVEF. 

L’association insiste pour que sa volonté de promulguer une loi sur la médiation familiale ne remette pas en cause la loi 08-05 sur l’arbitrage et la médiation conventionnelle, qui est en soi «un acquis majeur facilitant l’évolution du concept de la médiation dans le cadre juridique, mais elle ne spécifie pas la médiation familiale comme entité à part entière dans les références juridiques». 

À cet effet, Hakima Laala a présenté, dans les détails, l’argumentaire socio-juridique sur lequel se base le mémorandum. La sociologue a ainsi expliqué qu’historiquement, la médiation familiale a été mise en place, dans le but de protéger les enfants et conserver une relation de parentalité, en cas de conflit conjugal. Par un accompagnement professionnel, le médiateur restitue ainsi le droit à la victime et réhabilite la place de chacun dans une relation équilibrée, tout en évitant aux enfants de vivre une séparation difficile de leurs parents. «La médiation répond à la volonté de la société marocaine de protéger les liens familiaux et d’éviter le recours à la justice pour régler les conflits. En effet, avec la médiation, on peut établir une communication entre les deux parties et apporter des réponses. La justice certes règle tous les problèmes périphériques à une séparation, mais ne règle pas le conflit original, d’où l’importance de la médiation», souligne Laala. La sociologue insiste pour ne pas faire l’amalgame entre réconciliation et médiation. «Le médiateur n’a aucun droit d’injonction et l’écoute est un critère important dans la médiation. Par contre, dans la réconciliation, il n’y a ni écoute, ni neutralité, ni acceptation», précise-t-elle. Et de souligner : «Un juge ne peut pas être un médiateur». 

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