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Nezha El Ouafi, secrétaire d’État chargée du Développement durable, évaluera aujourd'hui à Casablanca, les résultats de la première phase de la Plateforme nationale de traitement et de réhabilitation des appareils électriques contenant ou contaminés aux poly-chloro-biphényles (PCB), polluants organiques persistants. Inaugurée le 17 novembre et installée dans la zone industrielle de Bouskoura (Casablanca), cette plateforme a bénéficié de l’appui financier du Fonds pour l’environnement mondial, en collaboration avec l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) et du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en qualité d’agences d’exécution. Un communiqué du secrétariat d'État rappelle que parmi les réalisations phares de la première phase du programme PCB figure la mise en place de la première Plateforme de traitement et de réhabilitation des appareils électriques contaminés par les PCB au niveau de l’Afrique et des pays arabes à Bouskoura ainsi que le traitement et l’élimination de 1.530 tonnes d’équipements contaminés.
Financé par le Fonds de l’environnement mondial (FEM), le programme PCB rentre dans le cadre du Programme national de gestion et de valorisation des déchets ménagers. Ce programme s'est fixé pour objectif d'assurer la collecte et le nettoiement des déchets ménagers pour atteindre un taux de collecte de 90% en 2020 et réhabiliter ou fermer toutes les décharges existantes à la même échéance. D'un coût total de 40 milliards de dirhams, ce Plan national ambitionne de développer la filière de tri-recyclage-valorisation, avec des actions pilotes de tri, pour atteindre un taux de 20% du recyclage.
Il est aussi question de généraliser les Plans directeurs de gestion des déchets ménagers et assimilés à toutes les préfectures et provinces de Royaume. «La plateforme de Bouskoura procède également à la valorisation des appareils électriques hors service contaminés aux PCB. Ces appareils peuvent également être exportés pour élimination dans des centres spécialisés à l’étranger», précise le portail électronique de la plateforme exploitée par le consortium maroco-français Tredi-Maroc Maintenance Environnement. Ce consortium procède à la décontamination par les poly-chloro-biphényles et leur remise aux propriétaires, opération qui ne représente aucun risque pour l'environnement et pour le personnel. Après l'examen des résultats de la première phase, Nezha Ouafi et le représentant de l'ONUDI devraient lancer la deuxième phase de la Plateforme nationale de traitement et de réhabilitation des appareils électriques contenant ou contaminés aux PCB.
L'ininflammabilité des PCB a conduit à les utiliser principalement comme huile dans les transformateurs et les condensateurs, mais également dans certains radiateurs ou autres équipements électriques. Le danger vient du fait que les PCB sont des substances très peu biodégradables qui, après rejet dans l’environnement, s’accumulent dans la chaîne alimentaire. Ces produits chimiques ont été largement utilisés comme lubrifiants dans les turbines et les pompes, dans la formation des huiles de coupe pour le traitement du métal, les soudures, les adhésifs, les peintures et les papiers autocopiants sans carbone. La combustion des PCB peut se traduire par le dégagement de composés à forte toxicité, les «furannes» et «dioxines», qui sont surtout connues pour leurs effets cancérigènes. À en croire un site Internet spécialisé dans la relation santé-environnement, l’alimentation constitue la principale source d’exposition aux PCB (90% de l’exposition totale). Les PCB sont surtout présents dans les produits d’origine animale : poissons, viande, œufs, produits laitiers. «En 2016, sur la base d’indications suffisantes de cancérogénicité chez l’Homme et chez l’animal, le Centre international de recherche sur le Cancer a classé les PCB comme cancérogènes pour l’Homme», indique la même source. n
