ONU Femmes vient de publier un nouveau rapport qui étudie l’impact de l’égalité de genre sur la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030. Intitulé «Traduire les promesses en action : l’égalité de genre dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030», ce rapport souligne, une nouvelle fois, l’omniprésence généralisée des discriminations à l’encontre des femmes et des filles, et notamment dans la région MENA, tout en proposant des recommandations pratiques pour atteindre les objectifs de développement durable. S’exprimant à l’occasion de la présentation du rapport, mercredi dernier, la directrice exécutive d’ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, a tenu à expliquer que «le monde entier s'est engagé à travers les ODD à ne laisser personne de côté». Mais le constat est tout autre, «les nouvelles données et analyses présentées dans ce rapport indiquent que la communauté internationale ne pourra pas tenir sa parole sans une accélération significative des progrès en matière d’égalité des sexes», s’indigne-t-elle avant de noter que ce rapport représente un appel urgent à l'action en proposant des recommandations qui permettent de changer la situation et avancer.
Ce rapport examine du point de vue de l’égalité des sexes les progrès et les obstacles liés à la mise en œuvre des ODD adoptés en septembre 2015 par 193 États membres de l’ONU. Ce programme s’attaque à un large éventail de défis internationaux et offre à travers 17 objectifs un contrepoids saisissant en mettant l’accent sur la paix, l’égalité et la durabilité. Dans tous ces domaines, les femmes se retrouvent confrontées à un ensemble de défis qui pourront impacter le processus de réalisation de ces objectifs. Il est donc grand temps d’agir. En effet, le rapport révèle que dans 89 pays disposant de données, on dénombre 330 millions de femmes et de filles parmi les personnes en situation de pauvreté. Pour 100 hommes, ce sont ainsi 4 femmes de plus qui vivent avec moins de 1,90 dollar US par jour. Cette disparité entre les sexes est particulièrement élevée pour les femmes en âge de procréer.
Le document observe également que plus de 50% des femmes et des filles vivant en milieu urbain dans les pays en voie de développement n’ont pas accès à au moins l’un des éléments suivants : eau potable, installations sanitaires améliorées, logement durable et espace habitable suffisant.
Le rapport propose également un large éventail de recommandations pour changer la donne, en soulignant quatre domaines d’intervention majeurs : la mise en œuvre des politiques intégrées qui peuvent renforcer les synergies et favoriser l’accomplissement simultané de plusieurs objectifs, la nécessité de disposer de statistiques en plus grand nombre et de meilleure qualité, combler le déficit du financement nécessaire pour créer un monde durable et impliquer les gouvernements pour les amener à respecter leurs engagements pris en matière d’égalité des sexes.