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Jeudi 28 Mars 2024
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L’intelligence émotionnelle, un bon allié au travail

C’est désormais connu, la réussite professionnelle dépend d’abord du quotient émotionnel, c'est-à-dire de cette capacité du collaborateur à comprendre et à maîtriser ses émotions et celles des autres. Loin d’être une compétence miraculeuse, chacun peut développer son quotient intellectuel. Il suffit de décider de faire de ses émotions des alliés quelles que soient les circonstances et surtout d’apprendre à lâcher prise sur des éléments qu’on ne peut pas contrôler. Le point avec Sanae Hanine, formateur en communication non violente.

L’intelligence émotionnelle, un bon allié au travail
L’intelligence émotionnelle aide à identifier et contrôler ses émotions et à développer sa résilience émotionnelle.

Éco-Conseil : Quelle place pour l'intelligence émotionnelle en entreprise ?
Sanae Hanine :
Je commencerai par avancer une statistique qui interpelle : les recherches ont démontré que la réussite en milieu professionnel est due à 80% au quotient émotionnel (EQ) versus quotient intellectuel (IQ) qui n’en assure que 20%. Les émotions sont en relation étroite avec la performance et le bien-être en entreprise. Cette dernière est un environnement à forte charge émotionnelle. D’ailleurs, on y trouve la Roue de Plutchik qui considère huit émotions primaires : la peur, la surprise, la tristesse, le dégoût, la colère, l’anticipation, la joie et l’acceptation. Néanmoins, il est requis des individus de se comporter selon les règles de bienséance c’est-à-dire de n’afficher que les émotions qui sont socialement acceptables. Cette dissonance est considérée comme responsable du burn-out. L’intelligence émotionnelle (IE) trouve sa place comme panacée à un quotient émotionnel bas qui se manifeste par l’impulsivité, par le fait de se laisser envahir par des émotions fortes. L’intelligence émotionnelle aide à identifier et contrôler ses émotions et à développer sa résilience émotionnelle. Elle est considérée actuellement comme une piste sérieuse par les entreprises pour créer un climat social positif, prévenir le burn-out et augmenter la performance des équipes.

L'une des règles fondamentales de l'intelligence émotionnelle consiste à faire de ses émotions des alliés. Est-ce toujours évident ?
Selon les recherches menées à ce sujet, il est difficile de contrôler l’ensemble de ses réactions émotionnelles, mais pas impossible. Difficile parce que les émotions sont des réactions physiologiques liées à des mécanismes cérébraux et psychologiques compliqués. Je peux citer, en me basant sur le laboratoire Neuroscience de l’émotion et dynamiques affectives (NEAD), à titre d’exemple le Syndrome de l’Amygdalahijack c’est-à-dire le détournement par l’amygdale qui est responsable de réactions émotionnelles très fortes et incontrôlées et qui sont d’ailleurs très dangereuses. Mais pas impossible parce qu’on peut développer son EQ tout d’abord en opérant un véritable travail sur soi c’est-à-dire connaitre ses points positifs et négatifs et par la prise conscience et le contrôle de son comportement émotionnel. Le secret réside dans la capacité à développer sa résilience émotionnelle à travers un ensemble de pratiques tel que le renforcement de sa confiance en soi et son estime personnelle, favoriser l’optimisme, mettre les choses en perspective, avoir des buts clairs, être flexible et enthousiaste face aux changements. Mais on peut également renforcer sa résilience émotionnelle en s’entourant de personnes positives et en ayant une pratique spirituelle méditative, religieuse ou autre.

Comment l'intelligence émotionnelle permet-elle de prévenir et de faire face au syndrome de l'épuisement professionnel ? 
Comme il a été mentionné, les spécialistes ont lié le burn-out à une dissonance émotionnelle prolongée en milieu professionnel. L’intelligence émotionnelle, qui consiste en la capacité de comprendre et de maîtriser ses émotions et celles des autres, peut prévenir de ce fléau en adoptant un certain nombre de comportements avec soi-même et envers les autres. Il s’agit d’écouter ses émotions d’abord et choisir le comportement à adopter après. C’est-à-dire d’opérer un temps de pause entre le ressenti émotionnel et l’action qui s’en suit pour ne pas tomber dans les pièges de l’activation émotionnelle accrue. Contrôler, maîtriser et réorienter les pulsions et les humeurs destructrices est un moyen de se prémunir du burn-out. Daniel Golemana a parlé dans ce sens d’auto-motivation c’est-à-dire être capable de remettre à plus tard la satisfaction de ses désirs et de réprimer ses pulsions. Dans sa partie sociale, l’IE nous communique une clé importante pour un meilleur vivre ensemble qui est l’empathie. 

Quelles sont vos recommandations pour développer son quotient émotionnel au travail ?
Mon point de vue pour développer son QE au travail consiste à entreprendre un travail holistique sur soi, pratiquer le lâcher-prise et trouver un sens à sa vie et surtout avoir une activité spirituelle ou créatrice. 
Je m’explique, tout d’abord essayer de comprendre les pulsions profondes qui animent ses propres actions et rétrécir sa zone aveugle. Ces procédés sont susceptibles d’élargir la bulle énergétique positive qui nous entoure et de nous éviter des situations inconfortables, voire destructrices. 

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