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Métiers de l’assurance, quels changements à l’ère du numérique ?

C’est bien connu, la transformation digitale modifie en profondeur les pratiques des entreprises, quel que soit leur secteur d’activité. Celles qui opèrent dans le domaine de l’assurance n’échappent pas à la règle. Pour s’adapter à cette nouvelle donne, les managers misent sur le capital humain et cherchent à s’entourer de profils avec certaines compétences, notamment l’autonomie, l’esprit d’équipe, la capacité de s’adapter aux changements ainsi que la maitrise des TIC.

Métiers de l’assurance, quels changements à l’ère du numérique ?
Les digital natives ont développé des compétences dans le numérique et peuvent constituer un atout pour les entreprises qui souhaitent gagner en performance.

Les bouleversements technologiques, la digitalisation de l’information, la concurrence accrue, les changements sociétaux… nombreux sont les facteurs qui bouleversent en profondeur les pratiques des entreprises, en l’occurrence la nature et le contenu des métiers. Bien éventuellement, ce changement concerne toutes les entreprises marocaines quel que soit leur secteur d’activité, y compris celles qui opèrent dans le secteur des assurances et qui ont d’ailleurs une progression durant les dernières années, en phase avec la politique d’ouverture du Maroc sur l’Afrique. En effet, «les compagnies et les intermédiaires doivent aujourd’hui s’inscrire dans une dynamique d’évolution et de changements à tous les niveaux, notamment celui lié aux métiers», souligne Nadia Daher El Belghiti, spécialiste dans les métiers de l’assurance. Et d’ajouter que le secteur de l’assurance présente de réelles opportunités de carrière, mais il faut avouer que le contenu et la nature même des métiers sont en train de changer. «À l’ère de la transformation digitale, certains métiers vont apparaitre, d’autres vont disparaitre alors que certains métiers prendront plus d’importance au sein de l’entreprise», souligne Daher El Belghiti. C’est dire que même les fonctions traditionnelles de l’assurance type, le conseil commercial, la gestion des contrats ou encore l’actuariat connaitront tous des changements. Une transformation qu’il ne faudra surtout pas négliger d’autant plus que tous les experts ne cessent de le répéter : les entreprises qui n’intègrent pas le digital dans leurs pratiques perdront en compétitivité et en efficacité et risquent même de disparaitre.  

Ces nouvelles compétences requises…
L’assurance est, par défaut, un métier de relationnel puisqu’il s’agit d’une prestation de service. Partant de cela, force est de constater que «le travail dans le domaine des assurances nécessite impérativement des compétences dans la communication, la prise de parole en public et surtout la négociation», souligne Nadia Daher El Belghiti. Et d’ajouter qu’il faut aussi développer ses compétences relationnelles, surtout lorsqu’on est en contact direct avec les clients et qu’on doit être capable de négocier, de convaincre et surtout et de fidéliser les clients. La spécialiste note dans ce sens que la confiance et la fidélité sont des éléments clés qui permettent de réussir la relation entre l’assureur et l’assuré. Et de préciser que les responsables du secteur de l’assurance doivent accompagner leurs collaborateurs dans le développement de toutes ces compétences-là via la formation, l’accompagnement en coaching ou encore le mentoring. «Si les compétences techniques peuvent être acquises via le volet académique, le développement des softs skills nécessite un travail sur soi et le cas échéant un accompagnement.» 
Autre point à aborder : l’évolution des compétences est fortement liée aux avancées du web et des technologies de l’information. D’ailleurs, on ne peut pas le nier, le digital et ses impacts sont au cœur de l’évolution des métiers et de l’assurance et des compétences. Globalement, la finalité du métier est toujours la même, mais c’est plutôt la manière de mobiliser les compétences qui va changer. L’apparition de nouvelles technologies est bénéfique, d’abord pour le client qui peut accéder à distance à certains services, mais aussi pour le collaborateur qui verra certains actes de gestion automatisés et simplifiés. Encore faut-il que cela soit bien appréhendé par les collaborateurs pour qu’il n’y ait pas de résistance. Plus concrètement, «les entreprises doivent intégrer au sein de leurs équipes des collaborateurs agiles, ouverts sur les nouvelles technologiques et surtout capables de s’adapter aux changements», souligne la spécialiste. De même, «les managers doivent pousser les collaborateurs à agir avec plus d’autonomie, de rapidité et d’esprit d’équipe», ajoute l’intervenante qui ne manque pas de souligner l’intérêt pour ces entreprises de s’entourer des digital natives. En effet, «les digital natives, communément appelés les jeunes de la génération Y, ont développé des compétences dans le numérique et peuvent constituer un atout pour les entreprises qui souhaitent gagner en performance et en compétitivité». Mieux encore, la spécialiste recommande aux managers de miser sur la cohabitation des séniors et des juniors. «Si les premiers sont forts dans le cœur du métier et ont un savoir-faire à partager, les deuxièmes sont plutôt forts dans le numérique. Ce serait un gain pour tous si on arrive à les faire cohabiter», souligne Nadia Daher El Belghiti. Interrogée sur la prise de conscience par les responsables des secteurs de l’assurance de tous ces enjeux, la spécialiste souligne qu’il y a une prise de conscience, surtout par rapport à l’importance d’investir dans le recrutement des profils talentueux et le développement des compétences. Un constat qui parait judicieux, car il suffit d’observer la présence des compagnies d’assurance dans les rencontres dédiées à l’emploi pour appréhender l’importance qu’accordent désormais les sociétés d’assurance au capital humain.  
Notons, en guise de conclusion, qu’à l’instar des autres entreprises, celles qui opèrent dans le domaine des assurances doivent, coûte que coûte, prendre le chemin de la transformation digitale tout en misant sur le capital humain et en gérant les résistances au changement qui peuvent apparaître. C’est une question de vie ou de mort !  


Nadia Daher El Belghiti, spécialiste dans le domaine des assurances

«Le relationnel est une compétence majeure qu’il ne faut surtout pas négliger»

«C’est désormais chose connue, le secteur de l’assurance au Maroc ne cesse d’évoluer et de prendre de l’ampleur. C’est aussi un secteur en plein changement avec les avancées technologiques qui modifient en profondeur les pratiques des entreprises et qui imposent de nouveaux modes de fonctionnement. D’une part, le client peut désormais accéder à distance à certains services et d’autre part le collaborateur verra certains actes de gestion automatisés et simplifiés. C’est dire que les apports du digital au secteur de l’assurance ne sont pas négligeables, encore faut-il que ce changement soit accepté et qu’il n’y ait pas de résistance en interne. Autre point important à souligner : le secteur de l’assurance est un secteur qui recrute et qui attire les jeunes. Toutefois, pour décider d’y faire carrière, il est important de comprendre ses exigences et le cerner. C’est un secteur qui exige une grande capacité d’adaptation. À titre d’exemple, une fois recruté dans une société d’assurance, il faut maitriser les différents produits offerts aux clients, mais il faut aussi être apte à suivre n’importe quel changement et à maitriser n’importe quel nouveau produit. C’est fondamental aussi de faire un travail sur soi-même non seulement lié au volet technique, mais aussi pour intégrer les soft skills. Je cite à titre d’exemple des formations dans la prise de parole en public pour apprendre à convaincre et à négocier, dans la communication interpersonnelle pour mieux gérer ses discours mais aussi dans le développement personnel pour apprendre les techniques qui permettent d’avancer. Autre point : il est fondamental d’apprendre à gérer ses relations, que ce soit avec les clients, la hiérarchie ou avec les collègues. Le relationnel est désormais une compétence majeure qu’il ne faut surtout pas négliger, surtout dans un métier où le contact avec l’autre est de mise. Je tiens également à souligner qu’il faut travailler la confiance en soi pour pouvoir s’imposer et gagner la confiance des autres». 

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