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N’est pas entrepreneur qui veut !

Au-delà de la simple création d’entreprise, l’entrepreneuriat est une démarche dynamique nécessitant la réunion de plusieurs conditions, notamment une forte implication de l’entrepreneur, un grand investissement personnel et une grande disponibilité. D’ailleurs, les spécialistes dans l’accompagnement à la création d’entreprise ne cessent de le répéter : On ne s’improvise pas entrepreneur, cela se prépare. Le point avec Nouria Rezeg, consultante formatrice et fondatrice de l’Organisme de formation «MDE Compétences».

N’est pas entrepreneur qui veut !
L’entrepreneuriat n’est pas une démarche aisée et il ne faut pas se décourager à la moindre difficulté rencontrée.

Conseil : La création d’entreprise est une démarche qui n’est pas du tout aisée. Comment réussir cette démarche ?
Nouria Rezeg
: Le parcours de la création d’entreprise nécessite de la persévérance. En effet, il ne faut pas se décourager à la moindre difficulté rencontrée. D’où l’importance de choisir un projet en phase avec ce que vous êtes : votre personnalité, vos valeurs, vos ambitions, et qui donc vous procure la motivation nécessaire pour votre démarche de création d’entreprise. Il est aussi important d’être organisé et de structurer son parcours afin de suivre un fil conducteur et de faire un point au fur et à mesure des avancées de son projet. 
La première partie du projet de création est la phase où l’entrepreneur va clarifier son idée, réaliser l’étude de marché afin d’identifier sa clientèle potentielle, ses partenaires ainsi que l’offre existante. C’est aussi ce qui lui permettra de voir comment rendre son produit innovant afin de se démarquer de l’éventuelle concurrence. Ainsi, il passera de l’idée au projet à développer. Avoir une expertise professionnelle à commercialiser est une compétence technique indispensable pour se lancer. Reste que l’entrepreneur doit aussi développer des compétences commerciales, de gestion financière, managériales s’il envisage de s’entourer d’une équipe salariale, savoir répondre aux obligations administratives afin de ne pas mettre en difficulté son entreprise. À défaut de suivre une formation en présentiel ou de bénéficier d’un accompagnement, il existe aujourd’hui, à l’ère du numérique, des sessions de formations dans différents domaines en marketing digital et en stratégie commerciale pour apprendre à présenter et vendre ses produits et/ou services. Sur internet, on peut trouver bon nombre de MOOC ou de tutoriels sur l’entrepreneuriat et autres spécificités liées à la création qui sont accessibles et gratuits. 

Quelles sont vos recommandations aux futurs entrepreneurs ? 
• Choisir une activité qui vous correspond : Le fait d’exercer un métier en cohérence avec sa personnalité, ses valeurs, ses envies et ses moyens favorisera la motivation au quotidien. Pour cela, il faudrait bien identifier ses impératifs tant au niveau personnel que professionnel (ce que l’on veut ou pas), faire le point sur vos compétences, vos moyens financiers et enfin vos 
objectifs et ambitions pour votre future entreprise. 
• Une fois le produit ou service identifié, il est primordial d’étudier son modèle économique. Pour cela, je recommande aux futurs entrepreneurs de prendre le temps nécessaire pour écrire leur projet en répondant par exemple à l’ensemble des questions suivantes : Qui ? Quoi ? Pourquoi ? Où ? Quand ? Comment ? C’est une méthode parmi d’autres qui est conseillée pour recueillir des informations pertinentes et exhaustives. Elle permet ainsi d’avoir une vision globale du projet et de mettre en place un plan d’actions. Les informations recueillies pourront être affinées au fur et à mesure de l’avancement de leur projet. Cet outil leur permettra aussi de clarifier leur idée et de la présenter à leur entourage, à leurs connaissances et aux éventuels partenaires financiers. 
• Ne pas rester isolé. Il est important de pouvoir à tout moment échanger, demander conseil à ses connaissances ainsi qu’à des professionnels de l’entrepreneuriat ou à des entrepreneurs eux-mêmes. Aussi, n’hésitez pas à visiter des forums spécialisés afin de rencontrer des entrepreneurs. Vous pourriez aussi intégrer des clubs de porteurs de projets. L’objectif étant de conforter son idée ou de trouver des pistes d’amélioration pour surmonter d’éventuelles difficultés.
• Être accompagné dans son projet. Pour se faire, se rapprocher des associations, des structures spécialisées ou chambres consulaires pour bénéficier d’un accompagnement personnalisé à la création d’entreprise. 
Cet accompagnement vous aidera à affiner votre modèle économique, à identifier toutes les obligations fiscales, sociales et administratives, à définir une stratégie commerciale ou encore à choisir un statut juridique adapté à vos attentes. 
• Bien préparer sa communication avec le banquier qu’il y ait ou pas une demande de financement. N’hésitez pas à simuler l’entretien avec quelqu’un de votre entourage afin de vous entrainer et préparer votre argumentaire. Dans un échange plus de 90% du langage n’est pas verbal. Lors de l’entretien avec votre banquier, tout en restant soi-même, il faut être vigilant à sa tenue, sa posture, ses tics éventuels. Focalisez-vous sur ce que vous maîtrisez le mieux à savoir vos savoir-faire, votre expertise en vous présentant et en exposant votre projet. Durant l’échange, pensez à reformuler ce que dit le banquier surtout pour les formalités techniques, les clauses, afin de vous assurer que vous avez bien tout compris. 

Dans quels cas faut-il s’abstenir de l’entrepreneuriat et privilégier le salariat ?
Pour réussir un projet d’entrepreneuriat, le porteur de projet doit posséder ces 3 ingrédients : la maitrise du produit ou service proposé, l’identification de la clientèle potentielle et du marché et enfin les moyens financiers nécessaires à la fois pour lancer son activité et pour avoir une trésorerie de départ. Sans ces 3 dimensions, les chances de développement de son activité pourraient être compromises. Ensuite, certains métiers nécessitent d’avoir une expertise métier acquise avec de l’expérience sur le terrain.  Le salariat permet justement de développer ses compétences professionnelles avant d’envisager d’en faire sa propre activité de manière indépendante. Dans ce cas-là, il vaut mieux privilégier le salariat pour ne pas bruler les étapes et se mettre en difficulté. À moins de s’entourer d’une équipe ou d’un associé qui comblerait ce manque de par ses compétences. 
Autre cas pour lequel il faut privilégier le salariat, le temps de travail est maitrisé et régi par le contrat de travail. Par contre, l’entrepreneuriat demande un important investissement personnel et exige plus de disponibilité, donc plus de volume d’heures de travail. 

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