Le Maroc participe à la Conférence internationale sur le Sahel pour témoigner de sa solidarité et de son engagement avec les pays de la région, a souligné, vendredi à Bruxelles, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita. «Conformément aux très hautes instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu L’assiste, le Maroc est ici pour témoigner et de sa solidarité et de son engagement avec les pays du Sahel avec lesquels il entretient des liens multiséculaires, une coopération multiforme et des relations multidimensionnelles», a affirmé le ministre à l’adresse des Chefs d’État et de gouvernement de l'Union européenne et des pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie et Niger), ainsi que des représentants d’organisations internationales et d'autres pays concernés prenant part à cette conférence coprésidée par l'Union européenne, les Nations unies, l'Union africaine et le G5 Sahel.
«Notre avenir à tous, Afrique du Nord et Union européenne, se joue dans cette région», a indiqué le ministre. Après avoir rappelé les défis sécuritaires et de développement dans la région, marquée par la présence de trafics de tout genre et la recrudescence du terrorisme, M. Bourita a indiqué que le Maroc a salué dès le départ l’initiative du G5-Sahel «qui constitue une réponse pertinente à cette situation précaire». Il s’agit en effet d’une formule inédite en Afrique reposant sur une coopération renforcée, se disant convaincu que la force antiterroriste conjointe du G5 Sahel évoluera en conformité avec la Stratégie intégrée pour le Sahel, ainsi que les autres mécanismes onusiens en soutien à la région.
M. Bourita a souligné que pour sa réussite, cette force doit se construire sur les priorités arrêtées par les pays du Sahel eux-mêmes et non fixées par l’extérieur, son financement doit être pérenne, sa base juridique doit être clarifiée à travers une résolution du Conseil de sécurité et des liens opérationnels avec notamment la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali). Sa réussite est aussi tributaire du renforcement du processus politique et de la stabilisation en Libye, a-t-il ajouté. Après avoir rappelé que le Sahel a longtemps souffert d’une logique de «chasse gardée» où chacun pensait pouvoir régler ses problèmes aux dépens des intérêts des pays de la région, le ministre a plaidé pour une nouvelle approche qui consiste à confier la responsabilité du Sahel aux gouvernements de la région auxquels il incombe de renforcer la résilience de leurs États. Le ministre a conclu son intervention en exprimant la condamnation du Royaume de tous les actes de terrorisme ayant visé ces derniers mois tous les pays de la région et de leur réitérer toute la compassion et la solidarité du Maroc. La Conférence internationale sur le Sahel, rappelle-t-on, a permis de confirmer l'engagement politique aux côtés des pays de la région, de mobiliser 414 millions d'euros en soutien à la Force conjointe du G5 Sahel, et de renforcer la coordination et l'efficacité de l'aide au développement durable de la région.