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Un nouveau positionnement à l'étude pour la fonction actuarielle

La fonction actuarielle va prendre du galon. Le périmètre des responsabilités sera élargi dans le secteur des assurances, après l’aboutissement d’une réforme en cours. Celle-ci introduira, entre autres, l’exigence de mettre en place la fonction actuarielle au sein des compagnies d’assurance et de réassurance, avec un niveau élevé dans la hiérarchie et une indépendance.

Un nouveau positionnement à l'étude  pour la fonction actuarielle
Les actuaires pourront occuper une position de choix au sein de l’entreprise d’assurances et de réassurance au Maroc, a indiqué Hassan Boubrik, président de l’Acaps. Ph. Seddik

Les actuaires monteront en grade dans les années à venir. Du moins dans le secteur des assurances. Les participants au 5e Congrès actuariel africain qui a démarré hier à Casablanca pour clore ses travaux aujourd’hui en sont convaincus. Cet évènement est organisé par l’Association actuarielle internationale en collaboration avec l’Association marocaine des actuaires. Il en est ainsi surtout de Hassan Boubrik, président de l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (Acaps). «J’en suis sûr, les actuaires pourront occuper une position de choix au sein de l’entreprise d’assurances et de réassurance au Maroc. Ils ne seront plus cantonnés simplement à faire des calculs quantitatifs au sein de la direction actuariat ou de la direction des risques». Et de préciser qu’ils devront «aller bien au-delà, portant la culture du risque à tous les niveaux de l’entreprise avec une vision qualitative d’ensemble».

Cette montée en gamme et en responsabilité de la fonction actuarielle sera favorisée par une nouvelle règlementation prudentielle «Solvabilité basée sur les risques», qui est en cours de discussion avec le secteur, révèle le patron de l’Acaps.  Le volet quantitatif de cette réforme remplace, selon Hassan Boubrik, les règles actuellement en vigueur par de nouvelles qui imposent aux compagnies d’assurance de disposer de plus d’expertise pour calculer leur bilan prudentiel, leurs niveaux de risque, les capitaux exigés en conséquence ainsi que les capitaux constitués. Ces calculs, note-t-il, doivent être documentés et justifiés auprès du gendarme du marché. Au niveau qualitatif, ce projet de circulaire introduit des «exigences poussées» en termes de qualité des données auxquelles les assureurs devront se conformer, indique le président de l’Acaps. Ce volet prévoit également une évaluation annuelle propre des risques et de la solvabilité (communément appelé ORSA) qui doit être complètement intégrée dans le processus décisionnel de l’entreprise. Ce qui remplacera le traditionnel «rapport de solvabilité», relève-t-il.  Cette réforme en projet promet encore mieux, selon le même responsable. Le pilier qualitatif introduit, en effet, l’exigence de mise en place de la fonction actuarielle au sein des entreprises d’assurances et de réassurance, explique-t-il, notant que celle-ci est identifiée comme clé, et ce, au même titre que les fonctions de gestion des risques, de conformité et d’audit interne. Il lui est ainsi donné une place élevée dans la hiérarchie et une indépendance, ajoute-t-il. 
Cette fonction aura, entre autres, pour responsabilité de coordonner le calcul des provisions techniques, de garantir le caractère approprié des méthodologies, d’apprécier la suffisance et la qualité des données utilisées, d’émettre un avis sur la politique globale de souscription et sur l’adéquation des plans de réassurance et enfin, de contribuer à la mise en œuvre effective du système de gestion des risques et en particulier de l’ORSA. 
Elle devra également remettre un rapport à la direction générale ou au directoire où elle devra indiquer clairement toute défaillance et émettre des recommandations sur la manière d'y remédier. 

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