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La pêche non durable représente 33% des stocks disponibles

En dépit de la relative stabilisation des volumes de produits de la mer débarqués, 171 millions de tonnes en 2016 contre 169 millions une année auparavant, la proportion de stocks exploités à un niveau biologiquement non durable est en constante progression. La pêche non durable est passée de 10% dans les années 1970 à 33,1% actuellement. Les stocks exploités au niveau durable mais maximal représentent près de 60% du total des stocks contre 7,0% pour les stocks sous exploités. Selon le rapport de la FAO sur la situation de la pêche 2018, c’est en Méditerranée et en mer Noire que l’on observe la plus forte proportion de stocks exploités à un niveau biologiquement non durable. Dans ces zones, la pêche non durable représente 62,2% des stocks.

La pêche non durable représente 33% des stocks  disponibles
Les prises mondiales totales dans les eaux continentales s’élèvent à 11,6 millions de tonnes, dont 8% sont effectuées dans les eaux intérieures sont le fait de 16 pays situés majoritairement en Asie. Ph. Reuters

Selon le rapport de la FAO 2018 sur la situation de la pêche mondiale, la production totale du secteur a atteint, en 2016, 171 millions de tonnes dont 88% sont destinés à la consommation humaine directe. Une année auparavant, les prises étaient estimées à près de 169 millions. L'apport de l’aquaculture varie entre 47 et 53%. «La production de la pêche de capture étant relativement stable depuis la fin des années 1980, c'est à l'aquaculture que l'on doit la croissance continue et impressionnante de l'offre de poisson destiné à la consommation humaine», souligne le rapport qui vise à établir le rôle du secteur de la pêche dans la réalisation des 17 Objectifs du développement durable (ODD) tels que définis en 2015 par les Nations unies en particulier l’ODD14 qui porte sur la conservation et l'exploitation durables des océans, des mers et des ressources marines. Selon la FAO, la production mondiale de la pêche de capture s'élevait à 90,9 millions de tonnes en 2016, en baisse par rapport aux deux années précédentes. La chute du volume des prises concernait 64% des 25 principaux pays producteurs mais seulement 37% des 170 autres pays. Cette baisse a été compensée par les volumes de poisson issus d'élevage. En 2016, la production aquacole mondiale s'est élevée à 110,2 millions de tonnes, pour une valeur à 243,5 milliards de dollars. En dépit de la relative stabilisation des volumes de produits de la mer débarqués, la proportion de stocks exploités à un niveau biologiquement non durable est en constante progression. Dans le chapitre consacré à la situation des ressources de la pêche, le rapport de la FAO note «une tendance à la baisse de la proportion de stocks de poissons exploités à un niveau biologiquement durable». Dans les années 1970, ce taux était de 90% et a chuté à près de 70% actuellement. À l'inverse, poursuit le rapport, la proportion de stocks exploités à un niveau biologiquement non durable est passée de 10% en 1974 à 33,1% en 2015, «la situation s’étant particulièrement aggravée de la fin des années 1970 jusque dans les années 1980», relève la FAO. L'Organisation onusienne distingue également les stocks exploités de manière durable mais au maximum de la ressource disponible (près de 60% du total des stocks) contre 7% des stocks sous-exploités qui diminuent de manière constante depuis 1974. La surexploitation des ressources halieutiques se concentre dans deux principales zones : la Méditerranée et la mer Noire où 62,2% des stocks sont exploités de manière non durable, à l’opposé, différentes zones du Pacifique affichent les taux les plus bas (de 13 à 17%). Pour sauvegarder les stocks disponibles et faire respecter le repos biologique des différentes espèces, le premier traité mondial contre la pêche illégale est entré en vigueur en juin 2016. Cet accord réunit 29 pays et l’Union européenne, représentant plus de 62% des importations et 49% des exportations mondiales de poisson, pour un total supérieur respectivement à 133 et 139 milliards de dollars. «Les parties signataires de l'Accord sont tenues de mettre en place un certain nombre de mesures dans leurs ports. Ces mesures auront pour objectif de détecter la pêche illégale, d'empêcher que le poisson pêché illégalement soit déchargé et vendu et d'assurer le partage des informations concernant les navires peu scrupuleux à l'échelle mondiale», stipule l'Accord. Les navires suspectés d'être impliqués dans des activités de pêche illicite, non déclarée et non réglementée se verront refuser catégoriquement l'entrée dans un port. Un chapitre est également consacré à la production destinée à la consommation humaine directe dont la plus grande partie est commercialisée sous forme de poisson vivant, frais ou réfrigéré. Cette dernière catégorie représentait 45% de la production, suivie du poisson congelé (31%), du poisson préparé et mis en conserve (12%) et du poisson séché, salé, saumuré, fermenté et fumé (12%). Enfin, le secteur de la pêche emploie 59,6 millions de personnes à travers le monde dont 19,3 millions dans l’aquaculture et 40,3 millions dans la pêche. 

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