Menu
Search
Vendredi 19 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 19 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Économie

Plus de 24 millions d’emplois vont être créés à travers le monde d'ici 2030

L'Organisation internationale du travail estime à 24 millions le nombre d'emplois qui pourraient être créés d'ici 2030 à la seule condition que soient mis en place des modèles économiques permettant de limiter le réchauffement planétaire en dessous de 2 °C. Le rapport mis en ligne à la mi-mai et intitulé «Emploi et questions sociales dans le monde, 2018. Une économie verte et créatrice d'emploi» indique que la mise en œuvre de l'Accord de Paris serait à même de compenser la perte de 6 millions d'emplois qui pourrait affecter certains secteurs d'activité.

Plus de 24 millions d’emplois vont être créés à travers le monde d'ici 2030
Selon l'OIT, 2,5 millions d’emplois seront créés dans l’électricité générée à partir d’énergies renouvelables, contrebalançant quelque 400.000 emplois perdus dans la production basée sur les combustibles fossiles. Ph. DR

L'adoption de pratiques durables dans le secteur de l’énergie, y compris la modification du mix énergétique, la promotion de l’usage des véhicules électriques et l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments, serait en mesure de créer 24 millions d'emplois d'ici 2030, indique l'Organisation internationale du travail (OIT) dans son rapport intitulé «Emploi et questions sociales dans le monde, 2018. Une économie verte et créatrice d'emploi». Sur les 163 secteurs économiques analysés par les rédacteurs du rapport, seuls 14 vont subir des suppressions d’emplois supérieures à 10.000 postes à l’échelle mondiale, le reste va bénéficier d’une création nette d’emplois. 
Autre résultat, seuls l’extraction pétrolière et le raffinage affichent des pertes de 1 million d’emplois ou plus. Selon l'OIT, 2,5 millions d’emplois seront créés dans l’électricité générée à partir d’énergies renouvelables, contrebalançant quelque 400.000 emplois perdus dans la production d’électricité basée sur les combustibles fossiles. Enfin, l'économie circulaire, qui intègre le recyclage, la réparation, la location au lieu de l'achat et la réutilisation, créera 6 millions d’emplois. Pour y parvenir, l'économie circulaire devra définitivement remplacer le modèle économique traditionnel basé sur «extraire, fabriquer, utiliser et jeter». Mais le rapport souligne, d'autre part, que cette tendance est caractérisée par des disparités continentales et régionales. En Amérique, en Asie et en Europe, les nouveaux emplois s’élèvent respectivement à 3, 14 et 2 millions d’emplois, grâce aux mesures prises en matière de production et de consommation d’énergie. En revanche, et en raison de leur dépendance des ressources minières et des énergies fossiles, le Moyen-Orient et l'Afrique pourraient perdre entre 0,4 et 0,04% des emplois déjà existants. Sur ce chapitre, Catherine Saget, auteure principale du rapport, avertit : «les changements de politiques dans ces régions pourraient contrebalancer les pertes d’emploi anticipées ou leurs effets négatifs. 

Les pays à faible revenu et certains pays à revenu intermédiaire ont encore besoin d’aide pour développer la collecte des données et pour adopter et financer des stratégies en faveur d’une juste transition vers une économie durable sur le plan environnemental et une société qui inclue chacun et chacune dans toutes les couches de la société», a-t-elle souligné. 
Dans son rapport, l'OIT indique qu'en plus de créer de nouveaux emplois, la protection de l'environnement contribue à la préservation des emplois déjà existants. «La purification de l’air et de l’eau, le renouvellement et la fertilisation des sols, le contrôle des parasites, la pollinisation et la protection contre les conditions climatiques extrêmes contribuent à la préservation de l’agriculture, la pêche, la foresterie et le tourisme qui emploient 1,2 milliard de travailleurs». 
Pour compenser les possibles pertes d'emplois dues à la transition vers une économie sobre en carbone, l'OIT recommande des synergies entre les politiques environnementales et les politiques de protection sociale qui soutiendraient à la fois les revenus des travailleurs et la transition vers une économie verte. «Un mix politique comprenant des transferts financiers, une assurance sociale renforcée et une limitation de l’usage des combustibles fossiles aboutirait à une accélération de la croissance économique, un renforcement des créations d’emplois, une distribution plus équitable des revenus, ainsi qu’à une réduction des émissions de gaz à effet de serre», prône l'OIT. «Le dialogue social, qui permet aux employeurs et aux travailleurs de participer à la prise de décision politique aux côtés des gouvernements, a un rôle essentiel à jouer pour concilier les objectifs économiques et sociaux avec les préoccupations environnementales. Il existe des cas où ce type de dialogue aide non seulement à réduire l’impact environnemental des politiques, mais évite aussi les répercussions négatives sur l’emploi ou les conditions de travail», conclut Mme Saget. 

Lisez nos e-Papers