Le président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et premier président de la Cour de cassation, Mustapha Farès, a affirmé hier à Marrakech que le pouvoir judiciaire au Maroc a connu, durant ces dix dernières années, de profondes mutations et des réformes majeures qui en font un modèle unique et une expérience exceptionnelle en matière d'indépendance.
Intervenant à l’ouverture du 61e Congrès de l’Union internationale des magistrats (UIM), placé sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI et organisé par l’Amicale Hassania des magistrats, M. Farès a cité à cet égard la mise en place d’un nouveau Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, le transfert de la présidence du ministère public au procureur général du Roi près la Cour de cassation et la mise en place d’une instance conjointe entre le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et le ministère de la Justice, chargée de coordonner les efforts et de faciliter le travail de tous au service de la justice et des justiciables.
Le président de l’Union internationale des magistrats (UIM), Christophe Régnard partage visiblement cette idée, puisqu’il a affirmé que le Maroc a connu ces dernières années des «évolutions très positives» dans le domaine judiciaire. «Le Royaume a connu ces dernières années des “évolutions très positives” dans le domaine judiciaire et qui sont de nature à améliorer la situation des magistrats et à renforcer l’indépendance du pouvoir judiciaire», a-t-il dit à l’ouverture des travaux de ce Congrès. M. Régnard a ainsi souligné les dernières réformes initiées par le Maroc, notamment la décision du transfert des compétences du ministre de la Justice au procureur général du Roi près la Cour de cassation et qui permet d'instaurer l’indépendance du Parquet général de l’autorité judiciaire. «Dans le domaine judiciaire, le Maroc est un bel exemple à suivre ailleurs», a-t-il affirmé.
Le secrétaire général de l’UIM, Giacomo Oberto, a abondé dans le même sens. Il a ainsi déclaré que «la justice au Maroc a connu au cours des dernières années des réformes radicales, qui ont mis ce pays à l’avant-garde au niveau africain et mondial dans la défense de la magistrature et dans la création d’un système efficient et moderne». M. Oberto a par ailleurs relevé que le Maroc a développé une activité de coopération très intense avec le Conseil de l’Europe et notamment la Commission européenne pour l'efficacité de la justice (CEPEJ), en participant à différentes initiatives, ainsi qu’aux processus d’évaluation qui a abouti la semaine dernière à la présentation à Strasbourg du rapport d’évaluation CEPEJ 2018 (données 2016). «Le Maroc (…) a été le seul pays non membre du Conseil de l’Europe à participer à cette importante initiative», a-t-il précisé.
Pour sa part, le ministre de la Justice, Mohamed Aujjar, a appelé à l'intensification et à l'unification des efforts pour relever les défis auxquels fait face la justice sur les plans local, régional et international. Il a par ailleurs passé en revue les multiples chantiers de développement lancés par le Royaume sous la conduite éclairée de S.M. le Roi Mohammed VI, qui ont pour ultime finalité de mieux servir l'Homme, de protéger sa dignité et de lui garantir les conditions et les moyens d'une vie décente.
M. Aujjar a mis en avant les différents aspects inhérents à ces chantiers de réforme, notamment politiques, avec la promulgation d'une nouvelle Constitution ayant représenté un saut qualitatif inédit dans la vie politique et permis au Royaume de consolider sa sécurité et sa stabilité dans un environnement régional et international perturbé, et ceux sociaux en vue de réaliser un développement intégré, et des droits de l'Homme avec la consécration du choix national en matière de protection et de promotion des droits humains.
Enfin, le président de l’Amicale Hassania des magistrats, Abdelhak El Aïassi, a mis l’accent sur le parcours historique de cette Amicale et certaines de ses initiatives visant à défendre l’indépendance du pouvoir judiciaire, qui constitue le pilier de la crédibilité de l’action judiciaire. Pour lui, la tenue de ce congrès au Maroc traduit l’engagement du Maroc dans les efforts visant à accroître la crédibilité et l’indépendance du pouvoir judiciaire et son rayonnement à l’échelle internationale.