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Des scientifiques se penchent sur les actions à entreprendre pour faire du désert un espace vert

En marge des travaux de la troisième édition de la Foire agricole internationale de Dakhla-Oued Eddahab, des experts et des ingénieurs agronomes se sont retrouvés dans le cadre du Sommet des savants du Sahara, un cadre qui regroupe des scientifiques des quatre continents qui ont pour ambition de faire du désert un espace vert. La région de Dakhla a été choisie parmi les sites pilotes de ce projet d’envergure.

Des scientifiques se penchent sur les actions  à entreprendre pour faire du désert un espace vert
La question de la valorisation de l’agriculture dans les zones arides et désertiques a été le sujet phare des débats.

C’est autour du thème «L’agriculture face aux changements climatiques» que les travaux de la troisième édition de la Foire agricole internationale de Dakhla-Oued Eddahab (FAID 2018) ont pris fin samedi dernier. La question de la valorisation de l’agriculture dans les zones arides et désertiques a été le sujet phare des débats et des échanges qui ont eu lieu parallèlement à cette manifestation. Les différents aspects de cette question ont ainsi été passés au peigne fin par des scientifiques, dont des savants, qui sont regroupés dans le cadre de la structure baptisée les «Savants du Sahara». Les éclairages apportés par des hommes de terrain et des experts, notamment de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), ont enrichi le débat qui a été suivi par une assistance composée de spécialistes, d’agriculteurs et d’entrepreneurs du secteur.
En effet, parallèlement aux expositions et aux contacts BtoB ayant eu lieu dans le cadre du FAID, cette troisième édition a constitué une occasion pour réunir le «Sommet des savants du Sahara» (les trois S), présidé par le scientifique Jozsef Steier, qui est à l’origine de la création de ce sommet à Budapest en 2015. Ce sommet regroupe pour rappel des scientifiques (des quatre continents en attendant l’adhésion des scientifiques de l’Australie) spécialistes de la pluviométrie et de l’agriculture dans les déserts et le Sahara.
Réunis à Dakhla, après 2015 et 2017 en Hongrie, ces scientifiques ont exposé l’état d’avancement de leurs recherches et des projets qu’ils envisagent de mener pour faire du Sahara un espace vert. Un projet ambitieux dans le cadre des objectifs du premier projet Quadrat du Sahara vert (first Quadrat of the Green Sahara Project’s objectives). Un plan d’action dont le but est de faire du Sahara – dans le monde et particulièrement en Afrique – un espace vert. Un site pilote a été choisi dans la région de Dakhla et qui devra permettre de mettre en exécution les idées progressistes auxquelles sont arrivés les membres du groupe des «Trois S» visant à lutter contre les conditions climatiques dans le désert (plus de détails sur ce projet dans nos prochaines éditions).  

Par ailleurs, d’autres idées en relation avec les moyens de faire face à la rareté de l’eau ont également été discutées lors de ce sommet. Le professeur Nguyen Huu Ninh, lauréat du Prix Nobel, a affirmé que le monde scientifique se concentre pour trouver des solutions à ces problématiques. Il a insisté sur les effets des changements climatiques sur la production agricole et l’alimentation. «Il y a une menace sur la production agricole. Les agriculteurs vont affronter des problèmes pour produire. L’eau représente une source de pression en raison de sa rareté. Déjà 60% des habitants du Sahara font face à ce problème. Il faut trouver des solutions efficaces pour aider les agriculteurs», a-t-il dit. 
En plus des interventions des membres du groupe des savants, des ingénieurs et des chercheurs marocains en agronomie, notamment de l’INRA, ont présenté de nombreux constats et conclusions de leurs recherches en relation avec la question. À ce sujet, Abdelaziz Mimouni, directeur du Centre régional de la recherche agronomique d'Agadir, relevant de l’INRA, et les membres de son équipe, ont focalisé sur le cas marocain. Sur un ton alarmant, il a affirmé que le Maroc fait partie de pays à stress ou de pénurie hydrique.
«La vulnérabilité du Maroc aux changements climatiques et particulièrement celle des ressources en eau reste une donnée fondamentale qui conditionne l'avenir de l'économie, de la société et la précarité de ses composantes. L'étude des projections climatiques, qui corrobore les tendances au réchauffement et à l'aridité du climat marocain, montre que la situation des ressources en eau du pays est déjà critique et risque de devenir un problème entravant toute poursuite de développement», a-t-il déclaré.
Comme solutions alternatives, il a avancé, entre autres, le scénario du dessalement de l’eau de mer, une option à même d’augmenter la disponibilité des ressources en eau et donc de diminuer la rareté de l’eau au niveau du bassin. «On assiste à une augmentation moins importante du prix économique de l’eau en comparaison avec la simulation sans dessalement. Le prix économique moyen a atteint 5,2 DH/m³ alors qu’il a atteint 15 DH/m³ dans la première simulation sans dessalement», explique-t-il en présentant l’importance, dans le cas du bassin de Souss-Massa, du recours au dessalement de l’eau. À cet effet, il a annoncé qu’il y a des projets pilotes qui seront lancés sur de nombreux hectares à Agadir et à Dakhla dans cette perspective. 

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