À Nairobi au Kenya, où s’est déroulée en fin de semaine dernière la quatrième Assemblée de l’ONU sur l’environnement, les 170 pays membres se sont fixé l’année 2030 comme délai pour «réduire significativement» les plastiques à usage unique tels que les sachets, les gobelets ou les pailles. Les pays se sont engagés à «s’attaquer aux dégâts provoqués sur nos écosystèmes par l’usage et l’élimination non durables de produits en plastique, notamment en réduisant significativement les produits en plastique à usage unique d’ici à 2030». Mais d’ores et déjà quelques difficultés sont apparues, la pression de certains gros producteurs n’ayant pas tardé à se faire sentir afin de fixer des objectifs moins ambitieux. «C’est difficile de trouver une solution pour tous les pays membres», a souligné Siim Kiisler, président de l’Assemblée de l’ONU pour l’environnement. M. Kiisler a toutefois exprimé sa satisfaction avec la signature du «premier accord universel» sur la réduction de l’usage du plastique, première source de pollution marine.
En janvier dernier, l’ONU-Environnement publiait une étude intitulée «Recyclage des plastiques : un secteur inefficace prêt pour le changement», selon laquelle environ 300 millions de tonnes de déchets plastiques sont générées chaque année dans le monde. À ce jour, seuls 9% des déchets plastiques produits ont été recyclés et seulement 14% sont récupérés. Ce faible taux de récupération et de recyclage trouverait son origine dans les couts de traitements des déchets plastiques : «les produits chimiques ajoutés aux polymères plastiques, les produits composés de matériaux divers et les emballages alimentaires contaminés par des déchets alimentaires rendent le recyclage difficile et coûteux», affirment les auteurs du rapport onusien. Le Maroc, qui a été représenté à cette assemblée onusien par Nezha El Ouafi, secrétaire d’État au Développement durable, vient de se doter de la première cartographie des déchets toutes espèces confondues. La cartographie des gisements potentiellement recyclables montre clairement que les déchets générés au Maroc sont sous-valorisés. En 2015, seules 114.629 tonnes (t) de déchets plastiques étaient revalorisées alors que le potentiel est de 464.317 tonnes.
