Menu
Search
Samedi 28 Décembre 2024
S'abonner
close
Samedi 28 Décembre 2024
Menu
Search

Ces attitudes inconscientes qui détruisent les relations humaines en entreprise

Certains collaborateurs adoptent inconsciemment des comportements et des attitudes négatives telles que la critique négative, l’indifférence ou même le mépris. Ces attitudes risquent de détruire, au fil du temps, les relations professionnelles. Le point avec Jean-Yves Arrivé, psychologue, consultant RH et coach.

Ces attitudes inconscientes qui détruisent les relations humaines en entreprise

Conseil : Comment se libérer des attitudes et des comportements inconscients pouvant détruire les relations humaines au travail ?

Jean-Yves Arrivé :
Il y a de nombreux comportements plus ou moins inconscients qui peuvent au fil du temps fortement altérer les relations professionnelles. Une chose est sûre, on ne peut pas se libérer d’un comportement, si on ne l’a pas identifié, si l’on n’en a pas pris conscience ! C’est le feedback de l’environnement, ajouté à un travail d’auto-évaluation des relations avec les collègues et la hiérarchie, qui peuvent vous permettre d’identifier vos zones de vigilance et vos axes d’amélioration :

• Tu es sans cesse en train de critiquer le travail que je fais.

• Tu ne vois que des aspects négatifs dans nos propositions.

• Tu ne sembles attacher aucun intérêt à ma production.

Nous voyons successivement s’exprimer la critique négative, qui sape le moral et dévalorise l’autre. Elle donne une image d’une personne supérieure qui écrase l’interlocuteur. S’y ajoutent le mépris, l’indifférence... Du moins, c’est ce que perçoit celui qui est en face et qui, du coup, n’est plus motivé à coopérer, voire en souffrance ou en colère contre celui qui se comporte ainsi. L’évitement et l’incapacité à répondre clairement irritent un collègue qui a l’impression que vous n’êtes pas du tout investi dans les échanges. Pour obtenir ce feedback, échangez franchement avec une personne que vous connaissez bien, dont vous connaissez le franc-parler. Profitez aussi d’un temps informel (rencontre entre collègues, une sortie) pour mieux se connaître. Ce sont de bons moments pour interroger sur l’image que l’on renvoie et les axes d’amélioration sur lesquels on devrait travailler.

Quel est le schéma mental qui déclenche ce type de comportements ?

Derrière cela cohabitent des croyances, des pensées parasites, des injonctions, parfois paradoxales, des stéréotypes qui se sont installés au fil des ans et sont bien intériorisés. Il est difficile de les énumérer tous, d’autant que l’intensité de l’expression peut varier selon les interlocuteurs qui vous font face. S’y ajoutent des émotions qui peuvent surgir ponctuellement, à la suite d’une remarque qui pourrait paraître anodine. N’oublions pas que celui qui est victime de ce comportement est souvent convaincu que l’attitude de son interlocuteur est tout à fait consciente, volontaire. Il peut le vivre comme une agression, une attitude méprisante qui a pour objectif de le rabaisser. De tels comportements existent bien sûr, c’est le cas notamment chez les pervers narcissiques pour ne citer qu’eux. 

Comment mobiliser son cerveau pour plus de performance relationnelle en entreprise ?

Les neurosciences, notamment cognitives et comportementales, nous apprennent beaucoup de choses sur la manière dont nous fonctionnons, nous décodons notre environnement, nous décidons d’agir… Ce que l’on peut dire c’est que nous avons tous des modalités de perception privilégiées, des canaux par lesquels un message nous parvient de manière plus aisée et plus percutante. On peut déjà conseiller, pour une meilleure performance relationnelle, c’est-à-dire pour mieux fonctionner en tenant compte de la diversité des personnes qui composent un groupe, d’être un multisensoriel. Il faut pour cela varier la manière dont vous adressez les messages : un discours, un message envoyé par mail, une présentation soutenue par des visuels, des objets que vous faites circuler, une gestuelle appuyée pour renforcer votre parole, la présentation d’un témoignage en vidéo, sont autant de moyens pour toucher vos interlocuteurs en fonction de leurs canaux sensoriels dominants.

Quelles sont les bonnes pratiques que vous recommandez pour avoir de bonnes relations en entreprise ?

Pour répondre à votre question, je vais dégager les grandes thématiques contenues dans mes réponses à vos interrogations précédentes et qui sont très importantes, à savoir :

• Solliciter du feedback.

• Faire confiance à l’autre et prêter attention à ce qu’il ressent et à ce qu’il comprend.

• Varier la manière de s’adresser à son environnement et organiser des activités en dehors du bureau.

• Être multisensoriel, humble, attentif et respectueux de l’autre. 

Propos recueillis par Nabila Bakkass

Lisez nos e-Papers