Conseil : Quels sont les impacts des jugements sur nos relations professionnelles ?
Concrètement, comment expliquer cette attitude de coller des étiquettes aux autres ?
Nos jugements envers les autres expriment paradoxalement quelque chose qui nous est propre et à laquelle nous ne voulons pas faire face. Les émotions comme la peur, l’affection et la haine expliquent la plupart des cas où les gens se départent de leur rationalité et sont prompts à émettre des jugements sur les autres. En effet, l’étiquetage des autres est une manière de les nier. Labelliser les gens qui ne sont pas alignés sur nos valeurs et notre vision du monde est une manière tragique de se comporter avec eux. Au lieu de se focaliser sur les besoins mutuels, les étiquettes donnent lieu à des comportements toxiques : blâmes, insultes, commérages, dénigrements, critiques, etc. En jugeant les autres, nous augmentons leur résistance à coopérer. Le fait de coller des étiquettes aux gens ou de les évaluer est une manière catastrophique de communiquer et réduit grandement, quasiment à zéro, la possibilité d’obtenir ce que nous voulons d’eux. Donc, il faut faire un effort, ne pas répondre aux chants des sirènes et éviter de voir les choses uniquement de notre perspective.Qu'en est-il de l'auto-jugement ?
Ce qu’il faut noter c’est que l’auto-jugement est un manque flagrant de curiosité intellectuelle. Plus nous nous jugeons, moins nous nous donnons la possibilité de nous aimer et d’aimer les autres. Nos jugements envers nous-mêmes sont une manifestation tragique d’une distorsion de notre réalité. Plusieurs personnes émettent des jugements très sévères envers eux-mêmes. Ils se croient limités, imparfaits, trop ceci ou trop cela, ce qui engendre une grande souffrance psychique. Il faut renverser cette tendance et voir ce qui est vivant en nous et prendre conscience du potentiel immense que nous enfermons dans notre esprit et notre cœur. S’auto-juger c’est aussi être aveugle aux immenses potentialités dont regorge notre environnement que ce soit au niveau des relations, des opportunités ou tout simplement notre besoin d’«être bien».Un travail sur soi s'impose-t-il donc pour faire face à cela ?
Exactement, ce travail sur soi commence par une prise de conscience des limites de nos jugements et de leur caractère irrationnel. Il faut être également conscient de leur impact néfaste sur les relations interpersonnelles et leur incidence sur l’atteinte de nos objectifs. Il s’agit donc de bien faire attention à la genèse des jugements et essayer de les rationaliser en collectant un maximum d’informations sur une situation donnée. Autre panacée qu’on peut utiliser consiste à toujours chercher la bonne intention chez l’autre. Généralement, il existe derrière chaque pensée, chaque acte une bonne intention dont nous n’arrivons pas toujours à déceler la portée.