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Le Maroc dans la cour des grands

Le référentiel technique d’homologation des véhicules au Maroc devra s’aligner sur les normes de Genève dès que le pays aura finalisé les négociations pour son adhésion au Forum mondial de l’harmonisation des règlements sur les véhicules. Cette adhésion ouvrira le marché marocain à de nouveaux constructeurs et enseignes et permettra à ces derniers de cibler, depuis le Maroc, de nouveaux marchés. Un chantier mené par le Centre national d’essai et d’homologation qui s'ouvre pour la première fois à la presse.

Le Maroc dans la cour des grands
Le CNEH a lancé pour la première fois un contrôle de conformité chez les fabricants et les représentants des marques importées.

Le Centre national d’essai et d’homologation (CNEH) passe à la vitesse supérieure. Son directeur, Karim Abid, a annoncé au siège de l’ONU que le Maroc allait «prochainement» adhérer au Forum mondial de l’harmonisation des règlements concernant les véhicules (également appelé WP.29). Les négociations doivent démarrer en ce début 2019. 
Cet organisme onusien, unique au monde, est chargé de la mise en œuvre de l'arsenal technique à respecter par les constructeurs en matière de sécurité et d’atténuation de la pollution des véhicules. 

Ce projet d'adhésion est l'aboutissement d’un long processus de mise à niveau de la législation et arrive à point nommé pour améliorer l'attrait du secteur automobile marocain. Concrètement, si plusieurs constructeurs et équipementiers automobiles sont déjà installés, Renault en tête, leur production est principalement écoulée sur les marchés européen et local. Avec l’adhésion au WP.29 (norme UNECE - Commission économique des Nations unies pour l'Europe), le Maroc pourra accueillir de nouveaux investissements pour la production de tous types de véhicules (voitures, camions, bus, tracteurs...). Mieux, les fabricants pourront exporter dans bien plus de pays. Ainsi, si une usine de tracteurs, par exemple, s’implante au Maroc, elle pourra exporter sa production conforme aux normes UNECE en Europe bien sûr, mais également en Tunisie, en Russie ou en Afrique du Sud pour ne citer que ceux-là. Des pays également membres du Forum.
De nouveaux débouchés s'ouvrent aussi pour le Royaume avec son projet d'adhésion à la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Quel enjeu pour le consommateur marocain ? L'adoption de la norme UNECE apportera son lot d'avantages pour le consommateur marocain, à en croire des professionnels. Si aujourd’hui les véhicules homologués au Maroc sont principalement européens, au sens des normes utilisées, l’UNECE permettra à de nouveaux véhicules d’entrer sur le marché national. Ainsi, par exemple, un camion fabriqué en Inde, pays adhérent depuis 2006 à l’UNECE, pourra être homologué au Maroc. Ce camion répondra aux normes internationales de sécurité et d’antipollution tout en offrant un prix plus attractif. 

Les 2 roues également concernés 
Comme les 4 roues, les 2 roues sont également concernés par ces normes. Le consommateur marocain pourra bénéficier de produits de qualité à des prix intéressants en provenance de pays d’Asie du Sud Est ayant déjà adhéré à l’UNECE. 
«Il faut noter que la législation marocaine est déjà très proche, depuis 2010, des normes UNECE et qu’un important travail d'harmonisation a été réalisé. La signature du traité d’adhésion rendra simplement la procédure plus rapide et automatique, car les véhicules aux normes UNECE sont en théorie déjà homologables au Maroc», précise au «Matin-Éco», un distributeur de motos.  Toutefois, et c’est aussi l’un des grands chantiers du CNEH, il manque un laboratoire d’essai et d’analyse pour s’assurer que les véhicules destinés à être mis en circulation dans le Royaume sont réellement conformes aux normes. Celui-ci est à l'étude et sera réalisé en partenariat public-privé.
En attendant la création de ce laboratoire, le CNEH a lancé pour la première fois une opération de contrôle de conformité chez les fabricants et les représentants des marques importées. L'objectif est de s’assurer que les véhicules mis en circulation sont bien conformes aux documents présentés lors de leur homologation. 

 

Entretien avec Karim Adib, directeur du CNEH

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