Conseil : Comment reconnaître une personne susceptible en milieu professionnel ?
Dans quelle mesure ses comportements peuvent-ils nuire au bon fonctionnement du travail ?
Une ou des personnes susceptibles peuvent rendre le climat social tendu et froid. Aussi, avec de tels profils, les clashes peuvent se produire à n’importe quel moment. On ne peut rien anticiper, car tout discours ou tout comportement peut provoquer et engendrer des étincelles de petits ou grands conflits. De tels conflits impactent le climat interne, les relations, la performance, l’ambiance et même des fois le sens d’appartenance au département en question ou à l’entreprise. Certains collaborateurs boycottent les personnes susceptibles afin d’éviter des incidents avec elles. D’autres sont boycottés par des personnes susceptibles à cause d’un malentendu. À vrai dire, c’est épuisant et fatigant de traiter avec des personnes susceptibles.La génération Z est-elle plus susceptible que les précédentes ?
Les jeunes sont beaucoup moins susceptibles en général que ceux appartenant à la génération X et Y. Certes, on trouve les susceptibles dans toutes les générations et tous les âges, sauf que de par mon humble expérience vécue, j’en trouve moins chez la génération Z. Ceci est explicable par le fait que la génération Z est moins dans l’introversion et beaucoup plus dans l’extraversion au moins en terme d’exposition sur ce qui se dit, ce qui se porte, et ce qui se fait ailleurs.La cohabitation entre les juniors et les seniors peut-elle être source de susceptibilités au bureau ?
Bien évidemment. Les différences d’âges, d’appartenance ethnique, religieuse ou autre servent comme facteurs inducteurs facilitant les susceptibilités de part et d’autre. Le malaise intergénérationnel peut engendrer des appréhensions qui donnent naissance à des pensées et attitudes susceptibles. La cohabitation entre les séniors et les juniors s’avère difficile dans plusieurs cas, car les référentiels d’interprétation ne sont pas les mêmes.Comment gérer ces susceptibilités ?
Est-ce la responsabilité du manager ?C’est la responsabilité du manager de gérer l’ensemble des aspects des interactions professionnelles ou dans le milieu professionnel. Le manager ne doit pas se fixer uniquement sur la production, car le climat social détermine largement l’efficience ou non de l’équipe. Une personne susceptible a une interprétation décalée de la réalité. Le rôle de son manager est de la sensibiliser quant à sa déviation lors de l’interprétation du discours ou comportement ayant causé un malaise ou conflit. Le manager coach devra surgir pour aiguiller la pensée de son collaborateur vers les canaux justes et positifs. Cette sensibilisation, couplée à un encadrement de proximité, est cruciale pour tout manager aspirant à une performance optimale. Dans certains cas, le manager peut procéder à une mobilité ou réorganisation de son service afin de réduire les interfaces entre deux collaborateurs ayant des conflits nourris à la base de problèmes de susceptibilité. Dans d’autres, quand le coaching échoue, la réorganisation aussi ou même le redéploiement, la personne susceptible peut être rejetée par l’équipe et risque sa place. Le cadrage et l’accompagnement de profils pareils sont un must pour tout manager. Le redéploiement ou repositionnement auprès du reste de l’équipe pour donner de nouvelles chances à la personne susceptible est fortement recommandé, mais quand les malaises et conflits générés par ce caractère dépassent les limites et deviennent énergivores, le manager devra faire preuve de courage décisionnel.Propos recueillis par Nabila Bakkass
