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Une conférence-débat à Casablanca sur les valeurs éthiques et morales régissant la vie en communauté au Maroc

Une conférence-débat à Casablanca sur les valeurs éthiques et morales régissant la vie en communauté au Maroc
Ph.Sradni

Les participants à une conférence-débat, tenue jeudi soir à Casablanca, ont partagé le fruit de leurs réflexions autour des valeurs éthiques et morales qui régissent la vie en communauté au Maroc.
Initiée par la fondation d’Attijariwafa bank sur le thème «Quelles valeurs éthiques et morales pour un Maroc en mutation ?», cette rencontre a été l’occasion d’aborder plusieurs questions d’ordre sociétal, notamment le vivre-ensemble et le civisme au Maroc, ainsi que les valeurs et principes qui font le socle de l’Histoire marocaine, tels que la tolérance, l’échange, l’accueil de l’autre, l’ouverture et le don.
Pour l’écrivain et journaliste Abdelhak Najib, qui assurait la modération du débat, «l’ensemble de ces valeurs, que ça soit avec un référentiel religieux ou humaniste, s’est ancré dans le tissu social marocain». Il a, toutefois, relevé qu’«avec les âges, nous sommes arrivés aujourd’hui à un carrefour sociétal où les valeurs sont complexes à appréhender et à analyser».
«Nous vivons dans un pays en pleine mutation. Il y a tellement de changements qui s’opèrent à tous les niveaux que nous sommes en train de nous poser des questions sur le vivre-ensemble, ainsi que sur des valeurs morales importantes comme l’humanisme, la tolérance, le civisme», a-t-il souligné, précisant que ces valeurs fondamentales, qui constituent le socle de la tradition marocaine, sont actuellement à l’épreuve de la modernité et de l’ouverture que connaît le monde, lequel est devenu une espèce de petit village.
 M. Najib a, dans ce sens, indiqué que les valeurs humaines n’ont plus de frontières, ce qui ouvre un débat sur la spécificité des valeurs éthiques et morales marocaines à la lumière de la tradition et tout l’héritage séculaire du Royaume.
 De son côté, Faouzi Skali, docteur en anthropologie et écrivain, a noté que la réflexion autour des valeurs éthiques et morales au Maroc est de tout premier intérêt, parce que la question de l’éthique et même de l’avenir de l’humanité se pose avec acuité dans un monde où la technologie «a dépassé notre capacité à la penser et la 
contrôler».
 «C’est même le processus inverse qui est maintenant engagé, puisque cette technologie, dont nous ne pouvons pas nous rendre compte de ce qu’elle va donner dans les 5 ou 10 ans à venir, commence à prendre le contrôle de notre humanité et à créer le transhumanisme», a-t-il poursuivi.  Ainsi, M. Skali, qui a travaillé sur le Soufisme, les fondements de l’Islam et des thématiques liées à l’humanisme, a souligné qu’à partir de ce moment-là se pose la question de quel est le rôle non pas simplement des valeurs éthiques et morales, mais de la spiritualité.
 «Est-ce que la spiritualité ne constitue pas le dernier recours que l’humanité peut encore avoir pour se libérer de cette sorte de servitude ou d’esclavagisme technologique ?», s’est-il interrogé.  Pour sa part, Mohamed Chouika, professeur de philosophie et écrivain, a présenté un diagnostic de la société marocaine d’aujourd’hui dans sa relation avec les différents concepts moraux qui la régissent.
 Il a, également, expliqué qu’en philosophie, la question de la valeur s’articule autour de deux axes, l’éthique et l’esthétique, faisant remarquer qu’il existe une réflexion selon laquelle les valeurs sont des caractéristiques enracinées dans la personne comme la modestie, la responsabilité, l’empathie et la solidarité.
 À cet effet, M. Chouika a noté que la définition de la valeur diffère d’une société à une autre, d’où l’émergence des questions de la coexistence, de la convergence des idées, de la relation avec l’autre, etc.
 Par ailleurs, Mamoun Lahbabi, écrivain et romancier, a jeté la lumière sur le vivre-ensemble qui est, selon lui, une chance, un patrimoine et une richesse, mettant l’accent sur la nécessité de consentir un lien pour l’appartenance au genre humain et de donner sa part pour l’harmonie du vivre en commun.
 «L’existence est au service de la vie. Elle est perdue quand elle sert le conflit. Dans l’alter-phobie, elle s’éteint et alors ne sert plus à rien», a-t-il ajouté, incitant à «vivre non plus pour condamner l’autre dans ses différences, mais au contraire de s’affliger ses souffrances».
 Cet événement, qui a été marqué par un débat riche et des échanges constructifs, fait partie d’un cycle de conférences organisées par la fondation d’Attijariwafa bank, intitulé «Échanger pour mieux comprendre».

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