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Dépassez vos croyances limitantes, qu'est-ce qui vous en empêche ?

Les croyances limitantes constituent souvent le principal obstacle empêchant un collaborateur d’agir au profit de son développement de carrière. «Je ne peux pas avancer sur un projet», «Je suis limité» ou encore «Je ne peux pas être ferme avec les autres» sont, entre autres, des croyances à bannir absolument, sauf que la tâche n’est pas toujours facile. Quelques astuces pour s’en libérer avec Zineb Benabdejlil, General Manager de Deo Conseil International.

Dépassez vos croyances limitantes, qu'est-ce qui vous en empêche ?
La base pour détecter une croyance c’est l’ouverture et la curiosité.

Conseil : Qu'appelle-t-on une croyance limitante ou négative ? 
Zineb Benabdejlil :
Une croyance limitante constitue tout simplement quelque chose auquel on croit, qui n’est pas étayé par des faits réels et qui nous empêche d’agir et d’adopter le comportement qu’on souhaite. 
Pour faire simple, la notion de limite ici fait référence à celle du résultat à atteindre et non à la croyance elle-même. À titre d’exemple : je rencontre plusieurs managers qui souffrent de ne pouvoir déléguer efficacement et qui sont souvent noyés dans un quotidien très prenant. 
Quand j’explore les raisons de ce manque de délégation, j’ai souvent cette croyance : «Le fait d’être ferme avec mes équipes risque de générer des conflits et cela devrait nous empêcher d’être performants.» 
Cette croyance fait que le manager va éviter tout comportement induisant un risque de tension et éviter de rester exigeant et ferme même si la situation le demande allant jusqu’à faire lui-même le travail à la place de ses collaborateurs. Cette croyance est donc limitante, car elle ne permet pas au manager d’exprimer son exigence et si elle limite les conflits dans l’instant elle va à la fois générer un manque de délégation efficace et de performance mais aussi à moyen terme des conflits entre le manager et ses collaborateurs.

Concrètement, comment les croyances négatives influencent-elles la vie professionnelle ? 
En ne pouvant pas agir, je provoque souvent ce que je crains… Si je reprends l’exemple du manager, il est vérifié que le fait de ne pas être ferme lorsque la situation l’exige avec ses équipes ou de ne pas réussir à imposer son exigence est une situation qui crée non seulement des tensions, car j’en veux à la personne qui ne fait pas son travail, mais surtout empêche le manager de faire ce qui est attendu de lui. En effet avec cette attitude, le manager n’est pas suffisamment présent pour réaliser sa propre mission, ce qui génère une moins bonne performance. Partant de cet exemple, nous pouvons aisément constater qu’une simple croyance limitante impacte négativement le bon fonctionnement et les conditions du travail en entreprise. D'où l’importance de faire un travail sur soi, en prenant conscience de nos croyances et en osant mettre du doute pour pouvoir agir. Si on revient au même exemple, si ce manager n’est pas ferme, ce n’est pas parce qu’il ne sait pas le faire, mais plutôt parce qu’il ne peut pas l’être. Il ne s’agit ni d’un problème de compétence, de savoir ou de savoir-faire, mais de quelque chose auquel il croit et qui l’empêche d’agir surtout par peur d’échouer finalement. 
Mettre du doute, se remettre en question en permanence, oser faire autrement en dépassant ses peurs sont les premières clés. 

Comment identifier ses propres croyances négatives ? 
Ce n’est pas toujours simple… C’est d’ailleurs le principal job du coach ! Révéler comme l’eau pour le poisson, les croyances dans lesquelles le manager baigne… 
Mais il est possible aussi de faire un travail personnel et d’aller revisiter des comportements inappropriés et que vous ne parvenez pas à changer afin de vous poser à vous-même une question magique : «Qu'est-ce qui m’empêche d’agir ?» Votre réponse devrait exprimer une de vos croyances limitantes… Elle s’exprime souvent en ceci=cela ou ceci implique cela. À titre d’exemple, être ferme implique conflit, échouer= être faible…. La question sur ce qui vous empêche d’agir est magique. De même, en cherchant à répondre à cette question, je vous propose de dresser une liste des choses vraiment importantes et que vous n’arrivez pas à faire. Cela vous ramène toujours à un comportement initial, c’est que quelque chose vous limite et vous empêche d’agir et c’est souvent une croyance qu’il faut dépasser. Je tiens toutefois à préciser que la base pour détecter une croyance c’est l’ouverture et la curiosité. 
C’est aussi le fait d’accepter de mettre du doute dans une croyance précise et avec un peu d’auto-dérision et d’humour d’accepter l’idée qu’elle n’est peut-être plus appropriée, car vous avez fait de nombreux apprentissages depuis sa genèse. 

Comment les éliminer ? 
Je dirais comment les dépasser. Il faut réussir à mettre du doute dans vos équivalences, mais pour y parvenir il faut d’abord les identifier puis oser expérimenter le comportement en question afin de vous prouver à vous-même que cela ne vous mène pas à cette égalité ou à l’effet imaginé et dont vous avez peur. Et si cela ne fonctionne pas, certaines croyances étant parfois difficiles à faire bouger, alors vous pourriez aussi vous faire accompagner dans cette démarche par un coach qui va vous permettre de prendre du recul, de mettre des doutes sur la croyance en question et d’oser en toute sécurité explorer des comportements nouveaux qui sont parfois en contradiction avec les éléments qui vous font peur et qui vous empêchent d‘agir. En fait, l’action est souvent un bon remède ! 

Y a-t-il des étapes à respecter dans cette démarche ? 
Un premier travail exploratoire de questionnement pour identifier la ou les croyances limitantes dans le cadre d’un objectif spécifique, un questionnement pour mettre du doute, une invitation à tester, un apprentissage qui crée du doute et donne du choix et une consolidation. Ces étapes sont fondamentales pour dépasser une croyance qui vous empêche de faire ce que 
vous voulez.
Alors à votre carnet de bord personnel afin de lister 5 comportements que vous jugez «négatifs» et que vous ne parvenez pas à changer, puis face à chacun vous pourriez noter une réponse rapide et intuitive à la question «Qu'est-ce qui m’empêche d’arrêter de faire cela ?» Laisser reposer une journée puis y revenir comme un explorateur pour voir ce qui a changé…  

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