Cette année, la rentrée scolaire est exceptionnelle. C’est, en effet, la première rentrée suivant l’adoption de la loi-cadre 51.17 relative au système d’éducation, de formation et de recherche scientifique. Cette loi, qui a suscité une vive polémique notamment à cause des articles 2 portant sur l’alternance linguistique, et 31 relatif à l’enseignement des matières scientifiques et techniques en langues étrangères, est entrée en vigueur, le 9 août dernier et a été publiée récemment dans le Bulletin officiel. Après des mois de débat, le secteur de l’éducation et de la formation au Maroc s’est enfin doté de sa propre loi-cadre. Le ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle avait annoncé qu’il entamerait incessamment l’élaboration d’un plan exécutif intégré, comprenant 6 lois d’application, 79 décrets et 80 décisions ministérielles pour activer enfin les dispositions de cette loi-cadre.
Les projets lancés par le ministère découlent essentiellement de la Vision stratégique de réforme, fort en cela du consensus autour des mesures à mettre en œuvre, notamment la refonte globale des programmes», a déclaré récemment le directeur des curricula au ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Fouad Chafiki. «La loi-cadre a apporté des nouveautés à la lumière desquelles sera créée une commission permanente qui sera chargée de la révision et de l’actualisation des curricula et de mener du benchmarking dans ce sens. Il s’agit d’un projet “complet et global” de réforme des matières d’enseignement, qui est mis en œuvre progressivement. Les changements englobent les matières de l’arabe, du français, des sciences, de l’histoire-géo et des mathématiques, alors que la saison suivante sera marquée par la réforme de l’amazigh, de l’éducation physique et de l’éducation artistique», a confié le responsable. De son côté, le Chef du gouvernement, Saâd- Eddine El Othmani, a appelé, à l’occasion de la rentrée scolaire, toutes les composantes du système éducatif et les parties concernées à respecter, à tous les niveaux, les dispositions de la réforme de l’enseignement. Il a affirmé que le gouvernement veillera au respect des dispositions de la loi-cadre 51.17 qui a pour objectif d’améliorer la qualité et l’excellence de l’école marocaine, publique soit-elle ou privée. En outre, Mohammed Rherras, secrétaire d’État chargé de la Formation professionnelle, avait déclaré au «Matin» que la mise en application de la loi 51-17 relative au système de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique permettraient une meilleure cohérence entre les différentes composantes du système de l’éducation et de la formation et leur intégration dans un système éducatif intégré à travers la diversification des parcours et l’instauration des passerelles entre les différentes composantes du système. «Cette loi permettra de renforcer les passerelles entre la formation professionnelle et le tissu économique, de renouveler et de diversifier les contenus des formations d’une manière permanente et de les adapter aux besoins en main-d’œuvre. Elle servira, par ailleurs, à valoriser la dimension régionale dans l’ingénierie de formation. Pour le secteur de la formation professionnelle, la publication de la loi 51-17 permettra de débloquer un certain nombre de textes réglementaires et législatifs qui attendaient la publication de cette loi. Il s’agit, notamment, du projet de loi portant sur l’orientation et l’organisation générale de la formation professionnelle publique et privée, le projet de décret portant organisation des modes de formation et fixant les conditions d’accès au niveau de formation, le projet de décret fixant les conditions de paiement des frais d’inscription aux établissements de formation professionnelle et d’autres projets de décret et d’arrêté concernant l’encadrement pédagogique et administratif et le secteur privé de la formation professionnelle» .