Conseil : C’est désormais connu, face à un climat toxique, les managers doivent favoriser un bon climat de travail. Comment ?
Justement, vous évoquez très souvent dans vos séminaires l’importance de l’amour inconditionnel. Quel lien ce principe pourrait-il avoir avec la vie professionnelle ?
Quand on entend parler de l’amour inconditionnel en milieu professionnel, on est un peu choqué parce qu’on est convaincu qu’il ne pourrait pas y avoir un lien entre les deux, partant du principe que l’entreprise est un lieu de travail alors que l’amour est une émotion assez personnelle et plaisante. Cette croyance est à bannir, car l’entreprise est un milieu professionnel, certes, mais c’est aussi un milieu où les relations sont basées sur un amour ressourçant pour soi et pour les autres. En d’autres termes, la notion d’amour inconditionnel est basée sur le respect et la bienveillance, aussi bien avec soi qu’avec les autres. Quand on est dans cet état d’esprit, on devient systématiquement plus efficace, plus créatif et surtout respectueux pour soi et pour les autres.Quels moyens se donner pour y parvenir ? Il est important de souligner d’abord que le manager qui aimerait favoriser l’amour inconditionnel doit donner l’exemple. Il doit lui-même le développer envers ses collaborateurs. Pour identifier les actions à mettre en place en vue de favoriser cette émotion en entreprise, il va falloir diviser ce sujet en deux : l’amour envers soi-même et l’amour envers les autres. Pour le premier cas, il faut respecter trois notions principales :• Être bienveillant avec soi-même : Il faut s’accepter, accepter ses limites et se donner droit à l’erreur. Il s’agit aussi d’accepter que l’on ne pourrait jamais être idéale et qu’on n’est pas obligé de travailler sous la pression des autres.• Rester fidèle à ses valeurs : Il est important de se rappeler de ses propres valeurs, de son identité et de sa mission de vie, à chaque fois que l’on veut faire un nouveau pas ou prendre une nouvelle décision. Cela est beaucoup plus avantageux que de chercher à voir ce que les autres en pensent. • Accepter qu’on ne soit pas parfait: Tous ceux qui veulent être parfaits courent derrière un mythe, car le parfait n’existe pas. D’ailleurs, les personnes qui culpabilisent du fait qu’ils ne sont pas parfaits vivent une pression interne, qu’ils peuvent éventuellement transférer aux autres. Concernant le deuxième volet qui implique de développer l’amour inconditionnel envers les autres. Là aussi, il va falloir prendre conscience de trois conditions à savoir :• Éviter de juger les autres : Il est plutôt recommandé d’être dans l’acceptation de l’autre.• Être bienveillant envers l’autre : Il s’agit là d’accepter l’autre, tel qu’il est, avec ses défauts, son imperfection et ses points de vue qui peuvent être différents. Cela permet de bâtir une relation avec l’autre dans laquelle on ne l’oblige pas d’être une personne différente de ce qu’il est réellement.• Avoir un regard différent de l’erreur : Il faut tolérer l’erreur au lieu de pénaliser et de passer à la sanction. Il s’agit aussi d’aider les autres pour qu’ils capitalisent sur leurs erreurs et qu’ils en fassent un point fort.Propos recueillis par Nabila Bakkass