Menu
Search
Vendredi 10 Mai 2024
S'abonner
close
Vendredi 10 Mai 2024
Menu
Search
Accueil next Société

L’Unicef et l’OIT tirent la sonnette d’alarme

Seulement un tiers des enfants dans le monde bénéficie d’une protection sociale, selon le dernier rapport conjoint de l’Unicef et de l’Organisation internationale du travail (OIT).

L’Unicef et l’OIT tirent la sonnette d’alarme
Le rapport appelle à une expansion rapide des allocations familiales et destinées aux enfants, pour atteindre une protection sociale universelle pour les enfants.
L’urgence d’étendre la protection sociale à tous les enfants du monde, telle est la principale recommandation du dernier rapport de l’Unicef et l’Organisation internationale du travail qui révèle que la grande majorité des enfants n’a aucune couverture sociale réelle. Intitulé «Vers la protection sociale universelle pour les enfants : Atteindre les Objectifs de développement durable», ce rapport a été présenté en marge de la Conférence internationale sur les subventions universelles pour les enfants du 6 au 8 février au siège de l’OIT à Genève. «La protection sociale est essentielle pour aider les enfants à sortir de la pauvreté et de ses effets dévastateurs. Pourtant, seulement 35% des enfants sont couverts par une protection sociale. Les chiffres vont de 87% des enfants couverts en Europe et en Asie centrale, 66% aux Amériques, 28% en Asie et 16% en Afrique. Parallèlement, un enfant sur cinq vit dans les formes de pauvreté les plus extrêmes (avec moins de 1,90 dollars par jour), et presque la moitié des enfants dans le monde vit dans une pauvreté «modérée» (avec moins de 3,10 dollars par jour). Presque partout, la pauvreté affecte les enfants de façon disproportionnée, car ils ont deux fois plus de probabilités de vivre dans l’extrême pauvreté que les adultes», indique le rapport.

Par ailleurs, ce document appelle à une expansion rapide des allocations familiales et destinées aux enfants, pour atteindre une protection sociale universelle pour les enfants. Ces aides sont un élément essentiel des politiques visant à améliorer l’accès à l’alimentation, la santé et l’éducation, tout en réduisant le travail des enfants ainsi que leur pauvreté et leur vulnérabilité. Ces aides permettent également d’atteindre les Objectifs de développement durable (ODD). «Nous savons que les politiques et systèmes de protection sociale peuvent faire une grande différence et constituent l'un des principaux instruments à la disposition des gouvernements pour lutter contre la pauvreté et les inégalités et pour atteindre les ODD. Il est essentiel que les gouvernements et les organisations internationales reconnaissent les preuves évidentes qui se font jour dans ce domaine. En réunissant des Chefs de gouvernement, des chercheurs et des praticiens du monde entier, la Conférence internationale sur les subventions universelles pour les enfants constitue une occasion idéale pour eux de s’engager avec cet important instrument politique», a déclaré Francesca Bastagli, responsable du programme Protection sociale et de politique sociale à Oserseas Development Institute (ODI).

 

Une question de volonté plus que de moyens

Le rapport observe que la protection sociale universelle pour les enfants n’est pas un privilège réservé aux pays riches. Plusieurs pays en développement ont atteint cette couverture universelle ou presque, comme l’Argentine, le Brésil, le Chili, la Mongolie et l’Afrique du Sud. «Mais dans beaucoup d’autres pays, les programmes de protection sociale pour les enfants rencontrent des difficultés, car leur couverture est limitée, le niveau des allocations inapproprié, et les institutions sont fragmentées et faibles. Des gouvernements qui ont des programmes de consolidation budgétaire réduisent même les allocations, au lieu d’élargir leur couverture en application des Objectifs de développement durable auxquels les pays se sont engagés», constate le rapport. «Il est possible de réduire la pauvreté des enfants très rapidement grâce à une protection sociale appropriée. Améliorer la vie de tous les enfants est une question de priorité et de volonté 

politique : même les pays les plus pauvres ont un budget suffisant pour élargir l’assiette de la protection sociale», a affirmé Isabelle Ortiz, directrice du département de 

la Protection sociale à l’OIT. De son côté, Alexandra Yuster, directrice adjointe et chef de la politique sociale à l’Unicef, a rappelé que les enfants sont les plus touchés par la pauvreté, car ses conséquences peuvent perdurer toute leur vie. «L’alimentation insuffisante, et les années sans éducation aboutissent souvent à une tragédie individuelle qui se répercute sur leur communauté et la société. Il faut que les pays fassent des enfants leur priorité et que tous bénéficient d’une protection sociale pour mettre vraiment fin à la pauvreté». 

Lisez nos e-Papers