Le Matin-Eco : Le monde traverse actuellement de nombreux bouleversements géopolitiques et économiques dus, entre autres, à la montée du protectionnisme, notamment en Europe. Quelle est votre lecture de cette situation ?
Quelle est, selon vous, l’origine de ce mouvement nationaliste qui gagne plusieurs pays développés ?
Après la Deuxième Guerre mondiale, en particulier après la chute du Mur de Berlin, on avançait que la rationalité avait triomphé. Nous avons vécu dans un monde établi par des règles, des institutions et le respect des lois. Aujourd’hui, le nationalisme perce, à travers des personnalités charismatiques. En Europe, les gens suivent ces mouvements, car ils sont bien nostalgiques. Cependant, ce qu’on remarque, c’est que dans ces sociétés, où des personnalités «légitimes», souvent guidées par leurs intérêts personnels, l’irrationnel gagne du terrain. Le meilleur exemple est le Brexit. Est-ce que c’est dans l’intérêt des Britanniques ? Non. Mais ceci n’empêche pas les Britanniques qui scandent «Bring my great Britain back» d’applaudir cette décision, car ils sont évidemment nostalgiques.Comment entrevoyez-vous l’évolution des relations maroco-européennes ?
Le Maroc jouit d’une position géographique stratégique, ce qui en fait un partenaire indispensable pour les Européens pour offrir de la vraie valeur ajoutée à l’Afrique subsaharienne. Ce rôle est d’autant plus accentué grâce à la politique étrangère volontariste de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en Afrique. Aujourd’hui, l’Afrique recèle d’énormes opportunités et l’Europe commence à peine à avoir une vraie politique africaine. On commence à comprendre que l’Afrique doit figurer parmi nos principales priorités. Toutefois, pour des raisons historiques, notamment le colonialisme, nous avons besoin d’un partenaire qui connait et comprend très bien cette région, et c’est là où le rôle du Maroc intervient.