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En plein deuil, les Américains toujours divisés sur les armes à feu

Cinq jours après deux fusillades meurtrières, le débat sur l’accès aux armes continuait jeudi à tourner à vide aux États-Unis, la visite de Donald Trump dans les villes endeuillées ayant de nouveau illustré les profondes divisions de la société américaine.

En plein deuil, les Américains toujours divisés sur les armes à feu
Parlementaires républicains et démocrates semblent encore très loin de parvenir à un accord autour des armes à feu, responsables de 40.000 morts aux États-Unis en 2018. ttttttt Ph. AFP

Le débat sur les armes aux États-Unis persiste sur ce qui aurait pu être fait pour empêcher les deux tueries, perpétrées à 13 heures d’intervalle à El Paso, au Texas, et Dayton, dans l’Ohio, par deux jeunes hommes armés de fusils d’assaut qui ont fait 31 morts. Inquiète, la mère du tireur d’El Paso avait, selon les médias, prévenu la police que ce jeune Blanc aux motivations racistes possédait un fusil d’assaut des semaines avant qu’il n’abatte 22 personnes, en majorité hispaniques.
À Dayton, dans l’Ohio, les motivations de l’assaillant, dont la sœur figure parmi les neuf victimes tuées en 30 secondes, restent incertaines. Lors d’une visite millimétrée, Donald Trump s’est rendu mercredi dans ces deux villes meurtries. Chez les manifestants anti-Trump à El Paso, on a rappelé ses propos incendiaires sur l’immigration clandestine hispanique, qu’il qualifie régulièrement d’«invasion». Un terme repris dans un manifeste du tireur publié en ligne avant son massacre. «Tout ce que le président dit et fait encourage les partisans de la suprématie blanche», a déclaré jeudi Joe Biden, favori de la primaire démocrate pour la présidentielle de 2020. L’ancien vice-président de Barack Obama a ajouté que s’il était élu, il rétablirait l’interdiction des fusils d’assaut appliquée aux États-Unis entre 1994 et 2004. En pleines vacances parlementaires, plus de 200 maires des deux partis, dont ceux d’El Paso et de Dayton, ont demandé, jeudi que le Sénat, à majorité républicaine, se réunisse en urgence pour voter sur deux mesures déjà approuvées en février par la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates. La présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, a, elle, écrit directement à Donald Trump pour lui demander qu’il emploie ses prérogatives présidentielles et convoque le Sénat afin qu’il vote sur ces textes, qui prévoient d’étendre les contrôles des antécédents des acheteurs et d’allonger à dix jours la durée entre ce contrôle et la livraison des armes. Ces mesures n’ont jamais été inscrites à l’ordre du jour du Sénat par le chef de la majorité, Mitch McConnell, habile stratège qui sait d’ordinaire finement jauger les chances de passage d’un texte. Or les parlementaires républicains sont largement opposés à toute loi entravant selon eux le droit constitutionnel des Américains à porter une arme. M. McConnell a bien déclaré jeudi que le Sénat se pencherait sur des propositions, mais pas avant la rentrée parlementaire. 

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