Imaginez un monde dystopique où les femmes ont le pouvoir et dans lequel elles seraient devenues, somme toute, des hommes comme les autres. C’est ce que fait la psychothérapeute et écrivaine Ghizlaine Chraibi dans son roman «L’étreinte des chenilles». Une présentation du livre est prévue le 10 janvier à la Villa des arts de Rabat à 18 h. L’auteure nous invite à imaginer un pays nommé Fractalie en 2068 où la parole féminine n'est pas un synonyme automatique de féminisme, ni la parole masculine un renvoi mécanique au machisme patriarcal.
Dans «L’étreinte des chenilles», publié aux éditions IMPR, Ghizlaine Chraibi nous plonge dans un univers où les femmes ont destitué la gent masculine jusqu’à l’écraser et ont finalement instauré un système matriarcal. Elles gèrent tout de la maison aux grands postes de décision. La politique, le business… tout est entre les mains des femmes. Les hommes, quant à eux, restent à se morfondre chez eux. Et pour faire des enfants, les femmes n’ont qu’à passer à la banque du sperme. Donc, aucun contact avec la gent masculine n’est exigé. Les hommes qui n’ont rien vu venir semblent perdre leurs repères. Se retrouver à la maison, sans emploi et sans famille ne leur apporte que solitude et tristesse. Les femmes ne se réjouissent pas pour autant de cette situation. Des rebelles contre le système tenteront alors de retrouver cet amour perdu et prohibé à Fractalie. «L’étreinte des chenilles» est surtout une histoire d’amour entre espoir et trahison, désespoir et sentiments exacerbés, regrets et pardon, sur fond de militantisme dans une société devenue surréaliste et hypocrite. Une écriture fragmentaire qui décrit l’impossibilité relationnelle entre les hommes et les femmes de la Fractalie, sa contrée fétiche.
L’ironie carnassière et le rythme incisif propres à cette écrivaine sont toujours au rendez-vous. «L’étreinte des chenilles» est destiné à l’amour qui dépend des hommes et des femmes. Ghizlaine Chraibi traite avec une touche unique les sujets qui intéressent la majorité de la population. Elle a déjà publié «Un amour fractal» consacré à déconstruire les stéréotypes conjugaux. Sa devise est de s'impliquer dans sa communauté au service de ceux qui n'ont pas financièrement accès à la psychothérapie. Pour elle, «c’est une façon de faire de la politique, pour une dignité citoyenne». Ses mots d’ordre sont l’humour, l’éthique, accompagnés d’une bienveillance
humaniste.
Biographie de l'auteure
Née à Tanger en 1970, Ghizlaine Chraibi grandit à Casablanca. Après le Bac, elle passe dix-neuf années au Canada entre l’Ontario, le Québec et le Grand Nord. Ces années lui permettent d’obtenir une Maîtrise en Communication interpersonnelle de l’Université d’Ottawa, de se former à la psychothérapie, mais surtout de rencontrer le peuple Inuit, qui lui inspirera un premier roman de l’extrême, «Un amour fractal». Revenue au Maroc en 2010, elle installe son cabinet de psychothérapie à Casablanca et fonde l’Institut marocain de psychothérapie relationnelle. Peintre autodidacte, elle expose régulièrement ses peintures et dessins depuis plus
de vingt ans.
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