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«Souk At-tanmia» en quête de fonds pour s’attaquer à d’autres régions

Après la Tunisie, le Maroc accueille l’initiative «Souk At-tanmia» de la Banque africaine de développement. Il s’agit d’un programme d’appui aux jeunes entrepreneurs mobilisant 4,8 millions d’euros, apportés par le royaume du Danemark. Après une première édition qui a ciblé les jeunes porteurs de projets de Tan-Tan, Guelmim, Assa-Zag et Sidi Ifni, provinces de la région de Guelmim-Oued Noun, le programme sera dupliqué dans d’autres régions avec l’appui d’autres bailleurs de fonds. Les négociations sont en cours.

Lundi 22 avril, Guelmim, Rachida est comblée. Sur le podium, elle pose pour une photo aux côtés de ministres, diplomates et hautes personnalités venus récompenser de jeunes porteurs de projets innovants. La tête sur les épaules, Rachida a du mal à cacher sa joie. Cette jeune mère de deux enfants est une véritable leçon de vie. Divorcée à âge un précoce, elle n’a pu poursuivre ses études supérieures et a dû se retrousser les manches et bosser dur pour subvenir aux besoins de sa petite famille.
Préparation de spécialités culinaires faites maison, cours de soutien, auxiliaire de crèche… elle a enchainé les boulots, plusieurs à la fois, sans parvenir à joindre les deux bouts. Après 8 ans de calvaire et beaucoup de persévérance, elle a eu l’idée de lancer un petit projet : un nouveau type de couscous comportant de nouveaux composants. Un projet qui a rencontré un succès immédiat et qui a pris son envol, grâce surtout à un nouveau programme d’accompagnement, initié par la Banque africaine de développement (BAD), soutenue par le Royaume du Danemark. Rachida, lauréate, ce 22 avril, avec une dizaine de jeunes porteurs de projets, faisait partie des 3.000 jeunes que la Fondation régionale de l’entrepreneuriat et entreprise (Free) a sensibilisés et rencontrés dans le cadre de cette initiative de la BAD intitulé «Souk At-Tanmia».
Il s’agit d’un programme de soutien qui a pour objectif de donner un nouvel élan aux jeunes, femmes, associations, coopératives et micro-entrepreneurs pour innover, entreprendre et concrétiser leurs idées. Sur les 3.000 jeunes rencontrés, 300 idées de projets sont sorties du lot, 45 projets ont été présélectionnés et une vingtaine retenue. Une dizaine s’est, par la suite distinguée pour remporter le jackpot : un accompagnement et conseil en amont et en aval du projet pendant deux ans en plus d’un appui au capital-amorçage ne dépassant pas 30% de l’investissement total, nous précise Leila Farah Mokaddem, représentante de la BAD au Maroc. «“Souk At-tanmia” est une initiative louable qui vient résorber le chômage dans cette région, l’un des plus élevés du pays, puisqu’il dépasse les 20%, soit le double de la moyenne nationale. 

Ce type d’initiatives ouvre des perspectives intéressantes pour les jeunes et s’inscrit parfaitement dans la Vision Royale qui prône une accélération du développement socioéconomique régional», déclare au «Matin», Mbarka Bouaida, secrétaire d’État chargé de la Pêche maritime. 
Aujourd’hui, la BAD compte sur le soutien du Danemark, à hauteur de 4,8 millions d’euros, pour financer ce programme d’ici 2021. Mais ce n’est pas suffisant pour induire un impact plus important. Des discussions sont, ainsi, en cours avec plusieurs bailleurs de fonds pour apporter leur pierre à l’édifice, notamment l’Union européenne, le Royaume-Uni, l’Agence de coopération internationale allemande pour le développement (GIZ) et Maroc PME, nous confie Leila Kilani Jaafoor, chargée du projet «Souk At-tanmia» à la BAD. Cette dernière nous annonce, par ailleurs, que la BAD signera prochainement un mémorandum d’entente avec Attijariwafa bank, à travers lequel la banque offrira l’expertise de son dispositif Dar Al Moukawil pour aider les jeunes dans la création d’entreprise et le développement de leurs projets. 

Après le succès de cette première édition, dont le lancement a été officialisé à Guelmim, la porte du Sahara, les initiateurs du programme mettront le cap sur d’autres régions du pays. Cette fois-ci, d’autres partenaires se joindront à l’initiative, dont la GIZ, nous confie une source de l’agence allemande. Le calendrier n’a pas encore été fixé, tout dépendra de l’intérêt que rencontrera ce programme auprès des bailleurs de fonds. Une chose est sûre, ces initiatives, tels les programmes chapeautés par la Fondation OCP à Laâyoune et Dakhla notamment (voir lematin.ma), contribueront à concrétiser des rêves, des projets, épauler des jeunes et changer des trajectoires comme celle de Rachida. 

DNES à Guelmim - Mohamed Amine Hafidi

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