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Syndrome de déprime post-vacances ou quand le retour au travail  devient une souffrance

Finies les vacances, il est temps de reprendre le chemin du bureau ! Cette période s’accompagne très souvent de sentiment de stress, de malaise et même d’angoisse. Pis encore, certains collaborateurs peuvent même déprimer avant la reprise et c’est ce que les experts appellent le syndrome de déprime post-vacances. Comment gérer cette situation ? Le point avec Sanae Hanine, PhD, experte en communication, coach et formatrice en développement personnel.

Syndrome de déprime post-vacances ou quand  le retour au travail  devient une souffrance

Conseil : Quels moyens se donner pour assurer le retour au travail après les vacances ?

Sanae Hanine :
Nous connaissons tous l’état euphorique de partir en vacances, cependant, le retour au boulot demeure souvent assez difficile. Le sentiment grisant de liberté est assombri par un autre moins enthousiaste ; celui de l’abattement et de l’anxiété. Nous n’arrêtons pas de penser à ce qui nous attend à notre retour au bureau. Ceci dit, pour éviter cette situation, il vaut mieux préparer la reprise avant même le départ en vacances. En effet, le fait de s’acquitter de ses obligations avant de partir en vacances nous évite le stress de se retrouver face à beaucoup de mails à traiter, des tâches incomplètes et des réunions importantes non planifiées prévues pour le retour. Autre point à souligner dans ce sens : pour réussir sa rentrée, il faut avoir suffisamment d’énergie et de motivation, d’où l’intérêt de se déconnecter pendant les vacances. Or, plusieurs collaborateurs n’y arrivent pas à cause justement d’une mauvaise organisation du départ en vacances. De même, pendant le repos, certains collaborateurs réfléchissent à certains problèmes professionnels qu’ils ont tendance à refouler au quotidien, notamment une promotion non obtenue, des injustices subies ou encore des relations tendues. Ces idées sont responsables de l’anxiété qui nous accable et qui nous empêche d’être suffisamment motivés pour le retour au travail. En revanche, je tiens à rappeler l’important d’un état d’esprit positif à adopter avant le retour au travail, car c’est ce qui permet vraiment de tenir le cap. J’emprunte ainsi au grand psychiatre Victore Fränkel sa démarche pour affronter ses peurs : l’intention paradoxale qui consiste à orienter son intention vers le sujet de la peur. 

Le stress reste l’une des principales caractéristiques de la période de reprise. Comment le gérer ?

Qui dit rentrée, dit souvent période de stress. Pour y échapper, il faudra réorienter notre esprit et nos pensées vers la création de sens par rapport au travail qu’on exerce. Autrement dit, cela revient à réfléchir à notre mode de fonctionnement et d’organisation, à identifier les points à améliorer, mais aussi à déterminer les défis qu’on doit relever et la valeur qu’on peut ajouter à nos tâches. Il est aussi recommandé de travailler sur une composante motivationnelle qui consiste principalement à établir une série d’objectifs à atteindre en adoptant des comportements positifs. C’est ainsi qu’on peut d’ailleurs retrouver le sens dans ce qu’on fait au quotidien. Il est à noter que les objectifs doivent être conformes à nos croyances et systèmes de valeurs. Par ailleurs, je recommande aussi d’investir dans d’autres actions qui sont d’une grande valeur ajoutée, notamment acheter de nouveaux livres, faire du sport, assister à des séminaires, etc. Une bonne socialisation au travail peut également aider le collaborateur à bien vivre sa période de reprise. 

On parle de plus en plus du syndrome de déprime post-vacances. De quoi s’agit-il ?

Il s’agit de ce sentiment de malaise qui nous saisit à la veille du retour des vacances. Il se caractérise, entre autres, par des sentiments mitigés qui nous submergent, une sensation de colère ou d’impuissance ou même une boule d’angle d’angoisse qui étrangle notre gorge. Mais assez souvent, le syndrome de déprime post-vacances n’est que l’arbre qui cache la forêt. Autrement dit, ce syndrome peut être assimilé à la vague de brouillard qui cache les malaises profonds occasionnés par la sphère professionnelle. C’est dire qu’il s’agit d’un phénomène à prendre au sérieux surtout si ses effets durent dans le temps. Un travail d’introspection et d’évaluation s’impose afin de régler le problème en profondeur. 

Justement, comment peut-on gérer cette situation ? 

Comme je viens de le souligner, il est important de faire un travail sur soi. Le blues se dissipera lentement puisque rien ne dure éternellement. Pas même le sentiment terrible que nous ressentons à ce moment-là. Il ne faut surtout pas être dur avec soi-même ou culpabiliser. Il est plutôt conseillé d’avoir une conversation ouverte et honnête avec soi et de faire un bilan de l’année précédente. L’idée est d’identifier les points à améliorer afin d’avancer dans sa carrière. Pendant la première semaine, il est suggéré de décoller doucement. Le fait de fixer des objectifs et de planifier vous servira de boussole pour vous aider à démarrer sur les bons rails. Ainsi, le corps et l’esprit se mettent en symbiose pour redémarrer le travail progressivement. 

Propos recueillis par Nabila Bakkass

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