Transformation digitale, où en sont les TPME marocaines ?

Qu’on le veuille ou non, la transformation digitale bouleverse les pratiques des entreprises quels que soient leur taille et leurs domaines d’activité. Les TPME marocaines sont conscientes de cela, mais semblent manquer de moyens pour pouvoir intégrer ce changement. Ce sont là les principales idées qui ont été échangées, lors d’une conférence-débat organisée courant la semaine dernière à Casablanca par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) sur le thème «La transformation digitale des TPME au Maroc». Le moment fort de cet événement était la présentation des résultats intermédiaires d’une étude en cours sur la perception du phénomène 4.0 dans l’entreprise marocaine. L’étude est menée par le cabinet Officium et l’Observatoire marocain des pratiques du management (OMPM). Il en ressort, notamment que «80% des dirigeants ayant répondu à l’enquête disent être conscients de l’existence du phénomène», souligne Réda Taleb, CEO & Founder Officium Maroc. Et d’ajouter que «plus de la moitié des dirigeants des TPME disent qu’ils veulent s’engager dans une logique de transformation digitale, mais ne savent pas comment y parvenir». C’est dire que les TPME marocaines sont sensibilisés et conscientes des enjeux de la transformation, mais doivent être orientées, d’où le besoin d’un accompagnement. D’ailleurs, «rien ne peut se faire sans accompagnement, sans vulgarisation et sans qu’il y ait un leader dans ce sens», souligne Khalid Dahami, président de la Fédération du commerce et services de la CGEM, qui s’exprimait au micro de «Matin TV». Autre volet abordé dans le cadre de cette conférence : les contraintes auxquelles font face les TPME marocaines qui souhaitent emprunter le chemin de la transformation digitale. Outre la composante financière et le manque de moyens humains, les intervenants relèvent la contrainte liée à l’approche méthodologique. En effet, «les grandes contraintes auxquelles font face les TPME aujourd’hui résident dans la compréhension et la méthodologie», confirme Khalid Dahami. Cela est fondamental, «d’où le besoin d’un accompagnement en conseil pour pouvoir permettre aux TPME de réussir leur transformation», suggère Réda Taleb. Intervenant à cette occasion, Youssef Harouchi a également mis l’accent sur les freins qui bloquent les TPME. «Outre le côté financier, il y a le frein lié au changement de la mentalité», indique-t-il avant de préciser qu’un grand travail s’impose pour que les différentes entreprises comprennent que la transformation digitale est vitale et constitue même un enjeu de survie.