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La préférence nationale, l’indépendance économique et la promotion des produits locaux sont des approches intégrées dans l’orientation stratégique de la Société nationale d’Autoroutes du Maroc (ADM). D’ailleurs, 90% de son écosystème est constitué d’entreprises nationales marocaines. Avec la crise actuelle, la société a renforcé cette position qui s’est traduite par une forte mobilisation en faveur de son écosystème national. En effet, ADM a placé en haut de ses priorités le maintien des activités et des projets de construction et de maintenance de l’infrastructure autoroutière, malgré les contraintes financières provoquées par la baisse substantielle du trafic autoroutier et des recettes qui en découlent, en lien avec la pandémie. Cette décision était nécessaire pour épargner aux fournisseurs de la société et aux employés les répercussions lourdes qu’aurait pu engendrer un report de ces activités.
ADM veille également à l’application systématique de la préférence en faveur de l’entreprise nationale, «sauf en cas de dispositions contraires imposées par les bailleurs de fonds internationaux pour les projets qu’ils financent», explique un responsable. On note ainsi que 88% des marchés ont été contractés avec des entreprises marocaines en 2019, pour une enveloppe totale de 1,6 milliard de DH.
Dans le même cadre du soutien de l’écosystème national, ADM s’est engagée sur un certain nombre de mesures de soutien aux entreprises rencontrant des contraintes dans l’exécution de leurs marchés en leur accordant des délais supplémentaires ou en réadaptant continuellement les organisations des chantiers en fonction des contraintes rencontrées de disponibilité des approvisionnements ou de la main-d›œuvre. Par ailleurs, la société a veillé au renforcement de l’encadrement des entreprises pour les assister dans la gestion quotidienne des contraintes et difficultés rencontrées. «Cette collaboration a permis d’aboutir à des résultats exceptionnels comme pour l’avancement du projet de triplement de l’autoroute Casablanca-Berrechid qui a enregistré une optimisation financière de 10% et une réduction du délai de réalisation de 40%», explique ADM.
Pour les fournisseurs, ADM a prévu un assouplissement et une dématérialisation des procédures de règlement et des délais associés. Pour les seuls marchés de construction et de maintenance de l’infrastructure autoroutière, ADM a ainsi effectué des paiements aux entreprises d’un montant de plus de 300 millions de dirhams sur la période de mars à août 2020, avec un délai moyen de règlement ne dépassant pas 30 jours, contribuant ainsi au soulagement des contraintes de trésorerie des fournisseurs.
Au-delà de la conjoncture de crise, ADM s’est toujours engagée pour appuyer les opérateurs de son écosystème de BTP. EN effet, depuis sa création, la société n’a cessé de jouer un rôle majeur de locomotive des entreprises de ce secteur, en particulier celles qui interviennent dans les domaines routiers et autoroutiers, pour les hisser aux plus hauts niveaux de technicité, de compétitivité et de performance, permettant ainsi l’émergence de champions nationaux dans ces domaines ayant même pu se développer dans d’autres pays africains qui n’étaient accessibles qu’aux seuls grands groupes internationaux.
Cet appui permanent se traduit par un ensemble de dispositions telles que :
• L’introduction d’une stratégie d’allotissement des travaux permettant aux entreprises de taille moyenne d’accéder aux marchés d’ADM et de se développer progressivement et de devenir des entreprises de référence dans leur secteur capable de concurrencer techniquement et financièrement les entreprises internationales.
• La revue et l’amélioration continues des cahiers de charges aux standards internationaux permettant aux entreprises l’acquisition et la maîtrise des nouveaux procédés et techniques de construction.
• L’appui technique et l’encadrement des entreprises en mettant à leur disposition son savoir-faire et son retour d’expérience à travers un personnel qualifié et expérimenté, et leur permettant de développer une approche préventive et corrective pour mieux gérer les aléas et optimiser les ressources.
• Le développement de la culture et des approches de management de projets et de qualité par des dispositions contractuelles permanentes ayant abouti à leur appropriation par les entreprises du secteur.
Une stratégie financière au service de la performance
ADM, est un modèle d’entreprise publique marocaine ayant réussi à redresser durablement sa structure bilancielle. Et pourtant, les challenges sont nombreux.
Le patrimoine autoroutier a nécessité une mobilisation de plus de 55 milliards de DH d’investissement, qui ont à leur tour nécessité des financements sur le très long terme. Une analyse des données financières d›ADM permet de constater que sur les premières décennies de la concession globale, les recettes d’exploitation de la société permettaient à peine de couvrir les frais de l’entretien permanent du réseau autoroutier, sa modernisation, l’automatisation des process et la prise en charge des différentes prestations d’exploitation essentielles pour la sécurité et le confort du client-usager. Aujourd’hui, L’excédent brut d’exploitation ne permet pas encore le remboursement de la dette qui dépasse les 3 milliards de DH par an. Ce gap de Cash, tout à fait naturel dans la courbe de vie d’un concessionnaire de la taille d’ADM, doit être considéré dans le cadre de la dynamique globale cernée par le modèle économique actuel de la société, et assiégé dans la logique de création de la valeur sur la durée.
Grâce à une politique ambitieuse de restructuration et d’ingénierie financière, ADM a réussi à redresser durablement sa structure bilancielle et à rentabiliser ses activités avec un résultat net positif successif depuis 2017. Cette performance a été catalysée par les efforts déployés pour la modernisation de l’exploitation, la rationalisation continue des charges d’exploitation et les mesures déployées pour le reprofilage de la dette et conséquemment, l’optimisation du coût de la dette. Avec la même dynamique et grâce à la mobilisation de l’ensemble de ses entités, ADM est parvenue à améliorer tous ses indicateurs financiers avec un chiffre d’affaires qui a dépassé les 3 milliards de DH en 2018, un Ebitda dépassant les 2 milliards de DH et un résultat d’exploitation dépassant le résultat financier, qui reste néanmoins fragilisé par la lourdeur de l’endettement.
Tout en se félicitant des résultats obtenus ces dernières années, ADM reste convaincue, comme toute entreprise en pleine transformation, qu’il y a encore des étapes à franchir et des améliorations à apporter sur le volet de la planification. Un constat bien identifié par le management d’ADM qui fait face constamment à une allocation dynamique et rationnelle de ses ressources, favorisant toujours l’efficacité et la consommation responsable et totalement justifiée des budgets. Sur fond de cette stratégie d’optimisation, les investissements planifiés dans l’année entrent dans un processus de priorisation et surtout de rationalisation, à travers les arbitrages du management, qui visent essentiellement l’efficacité de l’action, sa justesse vis-à-vis des préalables (techniques, cohérence globale avec l’évolution des autres projets adjacents, etc.), et de son impact et retour sur investissement
