En raison de la crise du coronavirus, les impayés, les faillites et les pertes d’emplois devront augmenter. Les banques commerciales feraient, ainsi, face à des hausses significatives de créances douteuses. «Cette évolution sera financièrement très douloureuse, car les normes comptables IFRS-9 les ont empêchées de constituer des stocks de provisions de précaution en période d’aisance économique et l’impact sur les résultats en fin d’année sera probablement élevé», souligne la direction des Études économiques du groupe Crédit Agricole France. Dans une analyse fraichement publiée, les experts du groupe français soulignent que la plupart des données macro-économiques de la région Moyen-Orient – Afrique du Nord (MENA) ont été revues à la baisse depuis le début de la crise sanitaire. Les économies de la région font face à des récessions plus profondes, à des déficits plus élevés. Elles connaissent des dérapages des niveaux de dettes externe et publique, une baisse des réserves en devises, des tensions sur les changes avec un recours accru aux financements des multilatéraux pour les pays déjà en forte tension de liquidité en devises. Et «contrairement aux crises financières passées, en grande partie exogènes, la micro-économie sera aussi particulièrement affectée, notamment les entreprises des secteurs industriel et touristique, avec des effets en retour sur la santé des systèmes bancaires», estiment les économistes du groupe Crédit Agricole France. Dans ce contexte exceptionnel, et malgré les plans de soutien étatiques, les banques de la région souffriraient des hausses importantes de créances douteuses, ces prêts que les emprunteurs peinent à rembourser, et dont l’accumulation pèse sur les banques au point de freiner leur capacité à proposer des crédits. Au Maroc, rappelons-le, les créances en souffrance ont augmenté d’environ 9% à fin mai pour atteindre 73,74 milliards de DH, selon Bank Al-Maghrib. La part des sociétés non financières privées frôle les 40 milliards, après une augmentation d’environ 6% sur un an. Mais pas que les entreprises. Les créances en souffrance sur les ménages ont bondi de plus de 14% pour atteindre 32 milliards de DH.
Alerte sur les créances douteuses des banques
Les banques devront faire face à des hausses significatives de créances douteuses, en raison de la crise Covid-19. Cette évolution sera financièrement très douloureuse, vu que les normes comptables IFRS-9 les ont empêchées de constituer des stocks de provisions de précaution en période d’aisance économique. L’impact sur les résultats en fin d’année sera probablement élevé, selon une analyse du groupe Crédit Agricole France sur la région MENA.
Moncef Ben Hayoun
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13 Juillet 2020
À 17:07