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Le Blues du dimanche soir, l’arbre qui cache la forêt !

Beaucoup de personnes sont touchées par le Blues du dimanche soir. Un phénomène qui peut gâcher la fin du week-end et bien évidemment le début de semaine au bureau. Il se manifeste, entre autres, par une démotivation, un sentiment de tristesse, une anxiété, voire une déprime. Comment y faire face ? Hafssa El Bakkali, coach, consultante d’entreprise et associée chez Horizon RH à Tanger.

Le Blues du dimanche soir, l’arbre qui cache la forêt !
On ne choisit pas d’être anxieux un dimanche soir, mais on peut décider d’améliorer sa qualité de vie et de clôturer le week-end dans la sérénité. Ph. Shutterstock

Conseil : Qu’est-ce que le Blues du dimanche soir ? Est-ce un mythe ou une réalité ?
Hafssa El Bakkali
: Nous parlons du Blues du dimanche soir lorsqu’une personne ressent un sentiment négatif la veille de la reprise de son activité hebdomadaire. Elle devient démotivée, triste ou même anxieuse. Apparemment, ce phénomène dominical n’a pas encore fait l’objet d’études scientifiques approuvées, mais il a été uniquement mis en exergue à travers des sondages. Il a, néanmoins, suscité un réel intérêt suite à la parution en 2016 du livre du Dr Florian Ferreri, psychiatre, et de Gautier Bouchaud, professeur des écoles, intitulé «Vaincre le Blues du dimanche soir».

Quand est-ce que la situation devient réellement alarmante ?
Personne ne pourrait prédire quel serait le sentiment ou l’état de la personne un dimanche soir partant du principe que le contexte et la personnalité humaine sont deux variables dont le produit peut atteindre une complexité exponentielle. Les signes peuvent aller d’un simple sentiment d’ennui ou de morosité à un réel état d’abattement et de déprime ou encore d’angoisse qui s’accompagne par de sérieux signes physiques, notamment des palpitations cardiaques, des sueurs, une boule à la gorge et un nœud au ventre. En réalité, cet état pourrait être alarmant quand il est fréquent et lorsqu’il intervient aussi au cours de la semaine. Il devient aussi alarmant lorsqu’il est source de souffrance pour la personne ou pour son entourage.

Quelles peuvent être les causes de ce phénomène ?
Je crois que le dimanche soir a la particularité d’être perçu comme un moment de changement de rythme et de transition. Un moment à mi-chemin entre des sentiments et des comportements antagonistes : du repos à l’activité, du calme au bruit, du plaisir à la contrainte (quelques fois). En effet, quels que soient les signes rencontrés, il s’agit d’une manifestation plurielle d’une même réalité, celle d’une émotion fondamentale qui est tout simplement : la peur. Peu reconnue et quelquefois peu conscientisée par la personne en question, l’anxiété est une peur anticipatoire liée au pressentiment et à l’attente d’un danger imminent qui n’a généralement pas d’objet. Je trouve que les personnes les plus impactées par cette morosité dominicale seraient celles qui supportent difficilement les changements de rythme, celles de nature anxieuse ou ayant une humeur plutôt dépressive. Sur un autre registre, force est de constater que ce Blues peut cacher un malaise réel au job dont on souffre en silence, notamment une ambiance toxique, un harcèlement moral ou encore des responsabilités non clarifiées au bureau.

Comment y faire face ? 
On ne choisit pas d’être anxieux un dimanche soir, mais on peut décider d’améliorer sa qualité de vie et de clôturer le week-end dans la sérénité. Des idées peuvent inverser la donne :
● S’organiser efficacement : Au lieu de laisser les tâches ingrates pour le lundi, il serait opportun de les réaliser avant de partir en week-end. Cela permet de partir avec un programme ficelé du début de semaine et d’éviter tout flou et toute perte inutile de temps, sources de stress 
et d’anxiété. 
● Éviter un changement radical de rythme : Passer un week-end dans la léthargie, en se réveillant et en se couchant tard par exemple, pourrait entrainer des Blues. Dr Ferreri prône dans son livre de maintenir un rythme qui ne dépasse par 2 h de variation par rapport au rythme de la semaine, sans se soumettre à des contraintes strictes.
● Positiver au maximum : En prenant conscience de notre manque d’organisation ou encore de notre tendance anxieuse, nous pourrons fournir l’effort nécessaire afin de remettre les choses sur les rails. Nous pourrons également nous entrainer à chasser de notre esprit nos idées négatives et les remplacer par des antidotes adaptés. Cette méta-position pourrait être cruciale pour éradiquer cette tendance aux Blues du dimanche soir.

Quand est-ce qu’il faut penser à se faire accompagner par un spécialiste ?
Il est indispensable de consulter un spécialiste lorsque l’état devient critique, de par sa fréquence ou son intensité, et lorsqu’il provoque une souffrance chez la personne concernée et/ou son entourage. Cette démarche permet de s’interroger sur les raisons qui se cachent derrière cette peur. Un coach pourrait accompagner la personne à faire bout de chemin quand le Blues cache un malaise réel au job. Peut-être qu’il est temps de réfléchir à une reconversion professionnelle ou au lancement de son propre projet. Par ailleurs, quand la souffrance s’installe, le psychologue accompagne la personne en creusant pour comprendre les raisons intrapsychiques de ses peurs. Écouter les messages derrière ses peurs serait le remède pour s’en sortir de façon radicale. 

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