Conseil : Dans quelle mesure la Business Intelligence peut-elle être un catalyseur de performance post-Covid-19 ?
Quels moyens se donner pour assurer son succès en cette période de crise sanitaire ?
Je pense que tout est question de compréhension et d’implication, aussi bien du top et du middle management que des collaborateurs. D’ailleurs, pour faire face à la période de crise sanitaire et surtout pour assurer une bonne reprise d’activité en entreprise, nous recommandons toujours aux entreprises d’investir. La mise en place d’un système de Business Intelligence est de mise puisqu’il permettra au manager de piloter son activité et surtout sa croissance. À mon humble avis, en cette période de crise sanitaire, il est important de penser à digitaliser son activité tout en anticipant d’autres risques potentiels comme ceux liés à la cybersécurité ou à d’autres pandémies. D’ailleurs, soulignons-le, la crise sanitaire nous a prouvé aujourd’hui que nous ne pouvons pas tout contrôler et que nous devons absolument être prêts à s’adapter très rapidement aux changements.Qu’en est-il de l’implication des collaborateurs ?
Pour réussir la mise en place de la Business Intelligence et surtout pour en tirer profit, il est indispensable d’impliquer l’ensemble des collaborateurs, non seulement dans la prise de décisions, mais aussi dans la réflexion. Cela permettra justement de renforcer la cohésion des équipes et de motiver la création de tableaux de bord adaptés et l’auto-apprentissage des collaborateurs. Il en résultera une adhésion de l’ensemble des collaborateurs et des acteurs quant à l’utilisation des données et des outils «d’informatique décisionnelle» mis en place au sein de l’entreprise. En conséquence, l’utilisation de ce système ne demandera pas un délai de conduite de changement trop long. Je tiens à souligner, en guise de réponse à votre question, qu’on ne peut pas espérer une bonne gestion de la crise sans l’implication des collaborateurs qui doivent être suffisamment engagés et motivés.Rappelons que l’élément humain, par son sens de créativité et d’innovation, constitue une force pour l’entreprise, encore faut-il l’impliquer et surtout le reconnaître pour ses efforts. Je pense que cette crise sanitaire devrait être une véritable occasion permettant aux managers de changer et de revoir leur style de management de leur capital humain. Malheureusement, la plupart des chefs d’entreprises n’accordaient pas assez d’importance à cet enjeu que je qualifie personnellement d’enjeu de survie. Il est grand temps de tout revoir !Des recommandations pour réussir la reprise d’activité
La reprise d’activité est aujourd’hui au centre des préoccupations des entreprises marocaines. Certaines viennent même d’annoncer leurs stratégies en la matière. Je pense que pour réussir cette épreuve, aussi stratégique et difficile qu’elle puisse paraître, il est important de réfléchir à un plan d’actions en impliquant les collaborateurs dans la réflexion, mais aussi en faisant appel à des cabinets de conseil spécialisés. Chaque phase de ce plan doit prévoir les résultats attendus à trois mois, à six mois et à douze mois. Il est important aussi de se baser sur les données de la Business Intelligence, compte tenu de leur importance. Le but étant de créer des résultats rapidement au lieu de subir le changement. L’entreprise pourra suite à cela mettre en place un système d’«Informatique décisionnelle» qui lui permettra de se développer rapidement. Force est de rappeler, dans ce sens, qu’il n’y a pas une bonne ou une mauvaise décision à prendre. Chaque entreprise prend ses décisions dans un contexte particulier en tenant compte de certaines spécificités. Inutile de chercher à prendre d’excellentes décisions, mieux vaut se concentrer sur l’optimisation de cette phase. Il est aussi recommandé pour les chefs d’entreprise de se faire accompagner durant cette phase. Nous vivons une crise sans précédent et le chef d’entreprise peut facilement tomber dans les pièges de l’angoisse, du stress et de la perte de repères, ce risque peut se répercuter sur sa posture managériale et sur sa prise de décision. En travaillant sur lui-même, le manager peut retrouver sa force et son énergie pour mieux dépasser cette crise dans une logique de co-construction avec son équipe.