El Jadida est en train de perdre son identité et son cachet authentique. Les Jdidis s’inquiètent du sort du Camping caravaning international. Selon nos sources, cet espace historique et touristique sera cédé par la commune urbaine à des promoteurs immobiliers qui veulent le démolir pour créer à la place un lotissement.
Les habitants sont lassés d’assister à la destruction et à la déchéance programmées du patrimoine historique de la ville. Ce qui est malheureux, c’est qu’on s’ingénie à dénaturer la ville et son patrimoine. La municipalité semble trouver un malin plaisir à exécuter un véritable travail de sape de ce qui fait le charme de la ville.
Ce qui est malheureux, aussi, c’est que ni les élus, ni l’autorité locale n’ont réellement saisi l’importance du patrimoine ainsi que sa valeur identitaire, historique, touristique et commerciale. Il semble que le patrimoine ne soit pas au centre de leurs préoccupations. Ainsi, les citoyens sont choqués devant cet acte barbare par lequel on s’acharne sur le patrimoine. Cet acte nourrit les discussions des Jdidis qui manifestent, spontanément et dans le même élan, leur indignation face à l’agression caractérisée d’un lieu mythique de la ville : Le Camping caravaning international. Les Jdidis sont consternés face à cette fièvre destructrice qui s’abat sur la ville. Une hémorragie qui intervient régulièrement à des moments très précis. Ce qui démontre la mauvaise foi des promoteurs qui défient même les recommandations gouvernementales et ne donnent aucune importance à la préservation d’un patrimoine reconnu comme exceptionnel. Ainsi, la cadence des démolitions se poursuit.
Les Jdidis ne sont absolument pas contre l’évolution de la ville. El Jadida est une ville pleine d’énergie et c’est le lieu de création de valeur par excellence. Mais il faut juste valoriser le patrimoine de la ville, le rentabiliser et le rendre économiquement viable et touristiquement prisé. Le Camping caravaning international d’El Jadida représente une page importante du patrimoine jdidi. Il a une valeur patrimoniale et historique importante aux yeux des Doukkalis. Que la ville décide de se doter d’un grand complexe touristique faisant partie d’un complexe socio-culturel et sportif, comme il a été programmé en 1954, soit, mais ce projet doit s’intégrer dans son environnement, au lieu de détruire l’existant, à plus forte raison quand il s’agit d’un lieu chargé d’histoire.
Ce camping se trouve sur une parcelle d’un espace de pique-nique et de détente aménagé par la municipalité de Mazagan en 1930, connu sous le nom des Orangers, dont une partie se trouvait en face de l’actuelle École hôtelière et l’autre au nord du sanctuaire de Sidi Moussa (les Orangers 1). En 1951, cet espace (les Orangers 2) a été transformé en camping équipé de tentes seulement. Par ailleurs, cet établissement a été classé international depuis 1979, de même qu’il a été le seul camping au Maroc ayant décroché une attestation de mérite du ministère du Tourisme datée de l’année 1988. Pour rappel, Feu Sa Majesté Mohammed V, accompagnés du Prince Héritier
Moulay Hassan et du Prince Moulay Abdellah, que Dieu les ait en Sa Sainte miséricorde, a été accueilli, en 1959, par les vivats de plusieurs personnalités doukkalies qui brandissaient les drapeaux marocains, au sein du Camping, où deux grandes tentes caïdales avaient été dressées. De même, S.M. le Roi Mohammed VI, alors Prince Héritier, avait visité le Camping à deux reprises, en 1972 et 1978.
Pour conclure, on peut avancer que «Qu’il s’agisse de bâtiments anciens, industriels ou du XXe siècle, ils ont connu ou risquent de connaître la boulimie des pelleteuses, signe avant-coureur d’une irréparable disparition, d’un irrémédiable oubli. La destruction du Camping caravaning international d’El Jadida sera l’un des grands crimes commis dans la capitale des Doukkala contre la mémoire collective jdidie !
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