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Conseil : Comment savoir si on a affaire à un chasseur de têtes ?
Jamal Boumiloud : Pour répondre à votre question, je tiens tout d’abord à préciser que le chasseur de têtes, au sens large du terme, est une entreprise ou une personne mandatée par une organisation pour recruter du personnel, généralement déjà en poste, et le convaincre d’intégrer une nouvelle entreprise. Plus précisément, et dans un sens plutôt «classique», le chasseur de têtes est tout simplement une entreprise mandatée pour recruter des cadres ou des profils avec des compétences particulières. Je pense qu’il est possible de savoir que l’on a affaire à un chasseur de têtes, d’autant plus que ce dernier se présente. Plus concrètement, lorsqu’un chasseur de têtes contacte un candidat potentiel, il va se présenter et présenter le contexte général lié à l’appel téléphonique. Je souligne dans ce sens que le but de tout chasseur de têtes est de mettre le candidat à l’aise et de créer une relation de confiance avec lui pour pouvoir ainsi le convaincre de changer de poste. Il faut rappeler dans ce sens que ce type de recrutement s’adresse particulièrement à des cadres ou à des profils qui détiennent des compétences spécifiques, et ce dans différents domaines.
Plus concrètement, comment travaillent les chasseurs de têtes et quels sont les canaux qu’ils privilégient dans leur démarche ?
Il faut savoir tout d’abord que les chasseurs de têtes existent dans l’entourage de tout candidat et que ce dernier a intérêt à soigner son image, surtout avec l’avènement des réseaux sociaux dans lesquels les candidats s’expriment aisément. Généralement, la mission d’un chasseur de têtes s’articule autour de trois étapes fondamentales :
• La première étape consiste à déterminer le «terrain de chasse». Cette étape permet aux chasseurs de têtes de cibler les espaces online et offline dans lesquels ils peuvent trouver leurs candidats potentiels.
• La deuxième étape est relative à l’affinement du ciblage par une recherche booléenne tout en utilisant les mots clés adéquats à la recherche. C’est une étape qui permet aussi au chasseur de têtes d’optimiser son processus et de gagner en temps et en efficacité. Force est de préciser dans ce sens qu’internet propose toute une série d’outils qui permettent de mieux gérer ce type de recherches à grande échelle.
• La troisième étape est celle de l’approche des candidats : cette étape se déroule en fonction des résultats obtenus dans les deux premières étapes. C’est un moment jugé sensible dans le processus, et ce pour différentes raisons, notamment la confidentialité et la pénurie des talents. Durant cette étape, le chasseur de têtes tentera d’instaurer une relation de confiance afin de pouvoir évaluer un candidat tant sur le plan de sa personnalité et de ses compétences que sur sa vision du poste à pourvoir.
Je tiens toutefois à préciser que le chasseur de têtes utilise différents moyens pour approcher le candidat. Il peut même le contacter dans son entreprise et se faire passer par un client.
Comment les chasseurs de têtes doivent-ils réinventer leur métier à l’ère des réseaux sociaux ?
C’est désormais connu, internet et surtout les réseaux sociaux ont sensiblement transformé l’activité. La phase préalable au contact des candidats est maintenant plus précise grâce à un accès à une masse d’informations désormais plus disponibles sur les réseaux sociaux. Toutefois, ce volet peut parfois jouer des tours aux candidats. Cela dit, il est désormais impératif pour ces derniers de filtrer et de bien sélectionner les informations et les images qu’ils souhaitent publier sur internet et sur les réseaux sociaux. Les chasseurs de têtes sont dans l’entourage de tout candidat. Autre volet important à souligner : de nouveaux outils en ligne ont également fait leur apparition, notamment les tests de personnalité. Un simple lien envoyé à un candidat permet au recruteur d’avoir une première bonne indication sur sa personnalité. Je pense que les outils en ligne vont encore prendre la place dans le processus de recrutement, mais on ne remplacera jamais le travail humain effectué en parallèle.
Propos recueillis par Nabila Bakkass
