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Le confinement dans la joie et la bonne humeur au sein du centre de protection sociale Dar lmima

Depuis l’annonce de l’état d’urgence au Maroc, en mars dernier, le centre de protection sociale Dar lmima a pris de nombreuses mesures pour permettre à ses jeunes pensionnaires de passer cette période difficile dans les meilleures conditions.

Le confinement dans la joie et la bonne humeur  au sein du centre de protection sociale Dar lmima

C’est une situation inédite que vivent actuellement les enfants du monde entier. Depuis plusieurs semaines, ces derniers ne se rendent plus aux établissements scolaires et passent leurs journées à la maison. C’est aussi le cas des enfants privés de famille. Au Maroc, depuis le 16 mars dernier, ces enfants passent tout leur temps dans les centres qui les accueillent. À l’établissement de protection sociale Dar Lamima, les 82 enfants pensionnaires sont confinés dans les deux structures du centre. 

«En cette période difficile que notre pays traverse comme tous les pays du monde, nos enfants sont confinés au centre, encadrés et accompagnés par une équipe de spécialiste. Cette dernière assure aux enfants un mode de vie sain et équilibré. Leur temps est partagé entre le suivi scolaire et les activités de divertissement et de défoulement dans le cadre d’un planning hebdomadaire d’activités diversifiées avec notamment des ateliers de cuisine, bricolage, peinture, des séances de danse et de yoga...», affirme Insaf Rerhrhaye, directrice du centre Dar lmima. 
Pour les enfants qui partaient habituellement à l’école, l’établissement a pris un certain nombre de mesures pour les aider à poursuivre leur scolarité dans les meilleures conditions. Ainsi, des salles informatiques ont été aménagées pour permettre aux apprenants d’accéder aux plateformes d’enseignement en ligne des écoles. Et comme pour les enfants à la maison, il arrive que les pensionnaires de Dar lmima s’ennuient. Selon la directrice du centre, cela concerne essentiellement les adolescents. «Cette situation est plus difficile pour eux, car à cet âge-là, ils débordent d’énergie et en temps normal ils sont plus actifs».
Rappelons que Dar lmima, géré par l’association Riayat Ibn Assabyl qui œuvre dans le domaine des enfants en situation difficile, a été inauguré par le Souverain en 2011 dans le cadre de l’INDH (Initiative nationale pour le développement humain). Composé de deux centres, dont un pour les filles et un autre pour les garçons, l’établissement accueille les enfants en situation de précarité depuis la naissance jusqu’à l’âge de 18 ans et leur offre un hébergement dans un environnement sain et stable, en leur garantissant une éducation, une scolarité et une prise en charge médicale adaptées à leurs besoins. 
Il s’agit généralement d’enfants orphelins, d’enfants en situation de rue, d’enfants nés en prison, d’enfants de mères célibataires et même parfois d’enfants dont les deux parents sont connus, mais qui ne peuvent pas les prendre en charge. 
Afin de leur assurer un enseignement de qualité, ces enfants sont majoritairement inscrits dans des écoles privées et bénéficient de cours de soutien, de cours d’éducation physique et de cours de Coran et d’éducation islamique... les plus petits passent leur temps à faire des activités ludiques et sont initiés aux ateliers Montessori.
Et même lorsque les bénéficiaires atteignent l’âge de partir définitivement du centre, Dar lmima ne les lâche pas dans la nature du jour au lendemain, mais prévoit pour eux des projets de vie ou les aide à suivre leurs études dans des écoles supérieures. Le centre assiste tous ses bénéficiaires pour démarrer une nouvelle vie que ce soit au Maroc ou même à l’étranger. 
En outre, l’association Riayat Ibn Assabyl réalise d’autres actions solidaires. «Nous distribuons régulièrement des paniers alimentaires au profit des familles nécessiteuses qui habitent près du local de l’établissement. Nous leur payons les factures de loyer et des factures d’eau et d’électricité… À cet effet, nous sollicitons la générosité et la bienfaisance de nos citoyens responsables afin de nous aider à mener à bien cette initiative», souligne Insaf Rerhrhaye. 


Questions à Insaf Rerhrhaye, directrice du centre Dar lmima

«Nous expliquons aux enfants les détails du Covid-19, en leur parlant des symptômes et des moyens de se protéger»

Pour les enfants scolarisés, comment se passe l’enseignement à distance au sein de l’établissement ? 
Dès que l’État a annoncé le confinement, la direction de l’établissement a mis en place pour les enfants un plan stratégique qui concerne le volet éducatif et pédagogique en interne. 
En premier lieu, nous avons renforcé le nombre d’éducateurs spécialisés et les profs de soutien scolaire pour être en contact d’une manière permanente et quotidienne avec les responsables pédagogiques des écoles, suivre les cours avec les enfants et faire les devoirs avec des révisions à la fin de la semaine.
Deuxièmement, nous avons aménagé des salles d’informatique afin que nos enfants bénéficient de l’accès à la plateforme des écoles. Nous avons également mis à leur disposition des téléphones portables afin qu’ils puissent communiquer avec leurs professeurs via les groupes WhatsApp, vu que la plupart de nos enfants suivent leur cursus scolaire dans des écoles privées. 

Comment sensibilisez-vous les enfants du centre aux dangers du coronavirus ?
Nous expliquons aux enfants les détails de cette maladie, en leur parlant des symptômes et des moyens de se protéger. On les incite aussi à regarder l’actualité, que ce soit à la télévision ou sur le net pour qu’ils soient conscients de ce qui se passe dans notre pays ainsi que dans le monde. Enfin, on leur montre des vidéos et des tuto sur YouTube, notamment sur l’hygiène et les moyens de protection contre l’épidémie. 

Et vous, en tant que directrice du centre, comment vivez-vous cette période et quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
C’est une situation compliquée pour tout le monde. J’essaie donc de faire de mon mieux pour prendre les dispositions nécessaires pour le bien-être de nos enfants.
Pour ma part, en cette période de crise sanitaire, je mène une vie normale, mais j’essaie de me protéger le maximum possible en appliquant les gestes barrières, notamment en portant un masque médical, en lavant mes mains régulièrement et en évitant tout rassemblement.

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