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Le coronavirus fera chuter la plupart des cours en 2020

Le choc économique provoqué par le Covid-19 sur l’offre et la demande tire vers le bas la plupart des cours des matières premières, particulièrement les produits énergétiques et les métaux. Le baril de pétrole devrait ressortir en moyenne à 35 dollars en 2020. La Banque mondiale alerte surtout sur une crise alimentaire, malgré des stocks agricoles amplement suffisants.

Le coronavirus fera chuter la plupart des cours en 2020

Importateurs, exportateurs de matières premières, ceci vous concerne. Les perturbations provoquées par la pandémie du coronavirus sur l’offre et la demande devraient faire chuter la plupart des cours en 2020. C’est ce qui ressort du Commodity Markets Outlook de la Banque mondiale pour le mois d’avril. «Le choc subi par l’économie mondiale avec la pandémie du Covid-19 tire vers le bas la plupart des cours des matières premières et devrait entraîner de nouvelles baisses importantes des prix en 2020», estime l’institution de Bretton Woods.
Pour le Maroc, il y a au moins une bonne nouvelle. Les prix de l’énergie (gaz naturel et charbon compris) devraient baisser en moyenne de 40% en 2020, par rapport à l’année dernière. À commencer par le pétrole. Le baril devrait ressortir en moyenne à 35 dollars en 2020, soit une chute de 43% au regard de la moyenne de 61 dollars enregistrée en 2019. Cette évolution reflète un tassement historique de la demande. Déjà, les cours mensuels moyens du pétrole brut avaient plongé de 50% entre janvier et mars, avant d’atteindre un plus bas historique en avril, certaines marchandises de référence se négociant à des tarifs négatifs «La chute des cours de pétrole a été aggravée par les incertitudes entourant les accords entre les pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et les autres pays producteurs», expliquent les économistes de la Banque mondiale. Si la baisse des cours de l’or noir s’annonce bénéfique pour le Maroc – notamment la facture énergique du pays, des entreprises et les prix à la pompe –, la faiblesse des prix d’autres matières premières constitue une contrainte pour certaines filières exportatrices marocaines. Il s’agit notamment des engrais, dont l’indice des prix devrait reculer de 9,9% cette année, en raison d’une offre mondiale abondante face à une demande en baisse. Déjà, «l’indice des prix des engrais de la Banque mondiale a chuté de 4,5% au premier trimestre 2020, soit la septième baisse trimestrielle consécutive», détaillent les experts de l’institution. 
Pour l’agroalimentaire, la situation est mitigée. Selon la Banque mondiale, malgré des stocks agricoles amplement suffisants, la désorganisation du commerce et des chaînes d’approvisionnement fait planer le spectre d’une crise alimentaire. Les prix des produits agricoles, moins liés à la croissance économique, devront baisser de 1,1% en 2020, les niveaux de production et de stocks pour la plupart des denrées de base étant au plus haut. «Mais la production de produits agricoles pourrait pâtir de la désorganisation du commerce et connaître des difficultés liées à la disponibilité des intrants : engrais, pesticides et main-d’œuvre. Les perturbations des chaînes d’approvisionnement ont déjà fragilisé les exportations de produits périssables, comme les fleurs, les fruits et les légumes, en provenance des économies émergentes et des pays en développement», précisent les économistes de la Banque.  Les métaux figurent parmi les secteurs les plus touchés par l’arrêt brutal de l’activité et les anticipations d’un ralentissement marqué de l’économie mondiale. Les prix des métaux ont chuté début 2020, particulièrement le cuivre et le zinc dont les cours sont étroitement liés à l’activité économique mondiale. «Le repli général devrait atteindre 13% en 2020, sous l’effet du ralentissement de la demande et de la fermeture d’industries clés qui pèsent lourdement sur les marchés. Les métaux industriels seront particulièrement touchés par la récession globale», alerte la Banque mondiale. 

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