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Crise sanitaire : Les nouveaux défis des startups marocaines

En ce temps de crise, les modes de consommation d’hier ne sont plus valables aujourd’hui et l’environnement de production est en quête d’une nouvelle organisation du travail. C’est le cas même pour les startups marocaines qui ont supporté des pertes importantes en raison des différentes mutations sociales, comportementales et financière imposées par la pandémie. Comment rester compétitif et au goût du jour ? Quels sont les moyens pour survivre ? Le point avec Mohamed Amine Beddad, consultant et chercheur en management des organisations, partenaire Hera Consulting Group.

Crise sanitaire : Les nouveaux défis des startups marocaines
Les startups possèdent une grande capacité à encaisser le choc financier provoqué par la crise sanitaire actuelle.Ph. Shutterstock
Le Matin : Les startups marocaines ont été frappées de plein fouet par la crise sanitaire. Quels sont les grands défis à relever pour ce type d’entreprise en cette période de reprise d’activités ?

Amine Beddad : Les effets de la pandémie sur notre économie nationale varient selon les secteurs d’activité. En effet, la majorité des startups a supporté des pertes de chiffre d’affaires importantes en raison des différentes mutations sociales, comportementales et financière imposées par la pandémie. La crise sanitaire actuelle a conduit à une série de changements structurels exigeant des entreprises de réétudier leurs stratégies de développement. Aujourd’hui, les startups doivent être prêtes à fournir un effort considérable pendant les années à venir pour réussir. Elles devront faire face à de nombreux défis d’ordre commercial, digital, financier, RH et technologique. Aussi, les modes de consommation d’hier ne sont plus valables actuellement et l’environnement production est en quête d’une nouvelle organisation du travail. 

 

Quels moyens faut-il se donner pour relever ces défis ?

Les startups marocaines sont appelé à bénéficier de cette crise en misant sur l’innovation, les technologies émergentes et l’orientation vers des secteurs d’avenir dont l’économie collaborative, la Fintech, les technologies de l’éducation, ainsi que la digitalisation de la fonction commerciale et marketing.

Cette transformation technologique implique d’apprendre à commercialiser à distance, à mener des actions marketing en ligne, à réaliser des transactions commerciales sans rencontrer physiquement ses clients, etc. Elles doivent également mettre en place des dispositifs anticipatifs visant à neutraliser l’impact économique de cette crise. Nous pouvons citer le cas par exemple des startups qui opèrent dans le domaine de la formation, qui se préparent actuellement aux différents scénarios pour la nouvelle rentrée scolaire, via le Blended Learning et la pédagogie des classes inversées. Les startups marocaines doivent s’adapter et réorienter leur activité ou affirmer leur concept actuel. Aujourd’hui, les startups doivent faire preuve d’agilité dans l’approche, afin d’attirer à nouveau les consommateurs devenus prudents et rationnels.

 

Comment reprendre sa motivation et sa confiance en soi dans un environnement incertain ?

D’abord, il faut signaler que les startups possèdent une grande capacité à encaisser le choc financier provoqué par la crise sanitaire actuelle, compte tenu de leur caractère flexible et maîtrisable. Ceci leur permet de s’adapter rapidement aux changements. En fait, beaucoup de startups, y compris les plus touchées, voient la crise comme une opportunité, parce que celle-ci leur a permis de repenser leurs stratégies et de retravailler leur qualité de service et leurs processus de production. Cette crise sanitaire a également créé des tendances lourdes qui consistent à raccourcir la chaîne logistique, l’apparition de nombreuses solutions digitales du e-commerce et e-payement, ce qui va créer un véritable levier de rentabilité. Sur le plan géo-économique, les startups marocaines doivent saisir l’opportunité de l’emplacement stratégique de notre pays à côté de l’Europe, qui cherche actuellement des alternatives à l’offre asiatique. Grâce à tous ces changements structurels, nombreuses sont les opportunités à saisir par les startups, d’où l’impératif de les encourager.

 

Plusieurs initiatives de soutien ont vu le jour pour permettre à ces entreprises de limiter les dégâts de la pandémie. Pourriez-vous nous en dire plus ?

Dès le début de la crise sanitaire actuelle, les acteurs économiques publics et privé se sont engagés à soutenir les startups, compte tenu de leur importance innovante dans notre économie et dans la lutte contre le Covid-19. C’est dans ce sens que plusieurs initiatives ont été prises en faveur de ces entreprises. À titre d’exemple, la CGEM et la Société financière internationale (IFC) joignent leurs efforts pour apporter de l’aide à ces entreprises en leur facilitant la pénétration de nouveaux marchés et l’internationalisation de leurs produits dans le cadre de l’initiative #SolidariTech. Ce programme a mobilisé plus de 150 startups nationales ayant proposé des solutions innovantes et agiles aux problématiques liées au Covid-19, au profit de tous les acteurs de la société marocaine.

Aussi, L’Apebi, la CGEM, l’Ausim et l’ADD ont lancé une plateforme Hackcovid.tech qui regroupe un appel à projets pour l’ensemble des startups innovantes afin de proposer des solutions contre le Covid-19. L’objectif de cette démarche est de jouer un rôle de relais avec le gouvernement pour promouvoir les initiatives technologiques contre la pandémie.  En ce qui concerne les actions de soutien menées par l’État, je cite essentiellement la mise en place d’une nouvelle composante intitulée «Plan d’urgence Covid-19» au sein du Fonds Innov Invest (FII). Son objectif est de soutenir les acteurs de l’écosystème startups pour faire face à cette crise. Ce fonds est un mécanisme public d’aide aux startups. Il est géré par la caisse centrale de garantie et doté de 500 millions de DH. Il intervient par l’octroi des aides et prêts en faveur des startups innovantes. 

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