La crise engendrée par l’impact de la pandémie de Covid-19 sur la majorité des secteurs économiques pousse le gouvernement à accélérer les mesures de réforme du secteur public. Pour le ministre de l’Économie, des finances et de la réforme de l’administration, Mohamed Benchaâboun, plusieurs mesures sont à prendre dans le cadre la prochaine loi de Finances afin d’assurer la restructuration du secteur des établissements et des entreprises publics, mais aussi pour rationaliser les dépenses des administrations et des établissements publics.
Dysfonctionnements structurels
En plus de se serrer la ceinture, l’argentier du Royaume était catégorique : il faut corriger les dysfonctionnements structurels des établissements publics. Le but selon lui est d’assurer une meilleure complémentarité dans les fonctions et booster l’efficacité économique et sociale. C’est ainsi que pour les établissements publics à caractère non commercial et social, le responsable préconise d’attribuer certaines tâches aux ministères concernés après la liquidation ou la dissolution des entités dont le maintien n’est plus nécessaire. Le responsable a également proposé le regroupement de certaines de ces institutions, dont l’importance est stratégique, tout en insistant sur l’importance de liquider ou dissoudre les établissements et les entreprises publics dont les missions pour lesquelles ils ont été créés n’existent plus.S’agissant des entreprises et établissements publics à caractère commercial et financier, le ministre des Finances a mis en avant le renforcement de la pérennité du modèle économique et financier. Il recommande dans ce sens de réduire la dépendance de ces entités au budget général de l’État (capital, garanties...), d’améliorer leur contribution au budget général de l’État (bénéfices et redevances...), de valoriser leurs actifs et de renforcer le recours au partenariat entre les secteurs public et privé. M. Benchaâboun préconise également la création de holdings sectoriels homogènes répondant aux exigences de taille idéale et de rationalisation de la gestion tout en exploitant les nouvelles opportunités offertes par l’intelligence artificielle, la digitalisation et l’économie circulaire. Toujours dans le cadre de la mise en œuvre de l’exemplarité de l’État, le ministre de l’Économie, des finances et de la réforme de l’administration s’est prononcé en faveur de la création d’une agence nationale pour la gestion stratégique des participations de l’État et le suivi du rendement des institutions publiques. L’objectif de cette instance est de renforcer le rôle de l’État en tant qu’actionnaire et d’assurer la bonne gouvernance au niveau de ces institutions.