Si la transition paraissait plus aisée pour le secteur de l’enseignement privé, beaucoup d’observateurs craignaient une situation compliquée pour les établissements de l’enseignement public. Mais la surprise a été que le secteur public s’est tout aussi bien débrouillé que le privé et notamment dans l’enseignement supérieur.
Cette vision, Saaïd Amzazi, ministre de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, nous l’avait déjà affirmée lors d’un entretien accordé au quotidien Le Matin. M. Amzazi avait en effet déclaré que «le e-learning existait déjà au sein de notre système d’éducation et de formation, mais le défi qui s’est très vite posé pour nous dans le cadre de la suspension des enseignements en présentiel était de le généraliser dans un délai très court. Fort heureusement, nous ne sommes pas partis de zéro, car nous avions déjà cumulé une expertise de plusieurs années en matière de e-learning». Par ailleurs, et en termes de perspectives, le ministère, nous confiait le ministre, «entend généraliser la formation au numérique des enseignants dès leur recrutement, de sorte que celui-ci devienne pour eux un outil de travail incontournable, et dans l’objectif de leur donner une opportunité d’acquérir une certification en usage des NTIC». Reste toutefois à faciliter l’accessibilité du numérique, équipement et connexion, à l’ensemble des enseignants et des apprenants marocains, ce qui constitue un autre défi à relever pour notre pays, précise-t-il. S’agissant de l’enseignement supérieur en particulier, M. le ministre se veut également rassurant. «Les universités, plus rompues au e-learning, ont très vite réagi à l’arrêt des cours en présentiel et chacun de leurs établissements, en fonction de ses moyens et de ses spécificités, veille continuellement à mettre à disposition des étudiants les différents supports de cours dont ils ont besoin. Ou encore les supports numériques, à travers son site web ou des plateformes e-learning qui permettent en outre des échanges entre enseignants et étudiAants».
Ce qui renforce plus ces constats, ce sont les efforts consentis par le département de Amzazi pour développer cette stratégie du numérique. Ainsi, de nombreux partenariats ont été scellés avec des acteurs nationaux et internationaux leaders dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC) afin d’intégrer celles-ci dans le domaine de l’éducation. «Il est clair qu’aujourd’hui les technologies de l’information et de la communication occupent une place essentielle dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Nous sommes convaincus de la nécessité d’appuyer et de diversifier les programmes de coopération avec les acteurs économiques et industriels privés», avait déclaré le responsable gouvernemental. Et d’ajouter que «le digital learning est la voie par excellence à suivre pour transformer l’école marocaine dans le but de procurer aux apprenants un meilleur épanouissement. Les accords que nous signons avec les différents partenaires traduisent une vraie volonté de promouvoir l’intégration des nouvelles technologies au sein des écoles et universités pour préparer les étudiants au monde de l’emploi dans les meilleures conditions et avec les meilleurs outils».
Après l’expérience de l’enseignement à distance, beaucoup de succès sont à retenir certes, mais beaucoup de lacunes et d’insuffisances ont été identifiées. Le défi qui se pose maintenant à tous les acteurs intervenant dans cet écosystème est de tirer les leçons qu’il faut, de préserver les acquis et de développer les stratégies de digitalisation tous azimuts. Il en va de la qualité de notre enseignement et donc de la compétence des jeunes qui porteront le développement d’aujourd’hui et de demain.