À quelques jours de la célébration de la Journée internationale des droits de la femme, la Fondation marocaine de l’étudiant a organisé, samedi 29 février à Casablanca, la deuxième édition de la MasterClass #HerDayForHer, dans le cadre du programme de renforcement du leadership de ses jeunes boursières, en présence de son président, Hamid Ben Elafdil, de l’ambassadrice du Canada au Maroc, Mme Nell Stewartet, de plusieurs personnalités ainsi que d’étudiants.
La cérémonie a connu la participation d’éminentes personnalités dont Touria Berradi, première femme marocaine ingénieure de Supelec Paris, Meriem Chadid, astronome, exploratrice et première Marocaine à avoir foulé le sol de l’Antarctique, Intissar Haddiya, médecin néphrologue, Nouzha Skalli, ancienne ministre du Développement social, de la famille et de la solidarité, actuellement présidente du think tank «Awal». Toutes ont été unanimes pour dire que le leadership féminin passe par un socle de valeurs et d’engagements envers la société. Cette journée remplie d’émotions a été marquée par les interventions touchantes des ambassadrices de la Caravane #HerDayForHer, en l’occurrence Nawal Riani, Noura Essayyagh et Khaoula Al Hajjam, des jeunes étudiantes qui poursuivent leurs études supérieures en marketing et communication, en médecine et en ingénierie. Trois ambassadrices qui ont fait preuve de persévérance et traversé de rudes épreuves pour atteindre leurs objectifs en termes de projets étudiants.
Questions à Hamid Ben Elafdil, président de la FME
«On travaille à rééquilibrer les opportunités pour les jeunes afin qu’ils profitent de l’ascension sociale»
Qu’est-ce qui nuit à l’insertion professionnelle des jeunes filles ?
L’insertion professionnelle des femmes est effectivement problématique. Les raisons sont diverses. Nous travaillons sur l’ascension sociale des femmes et ses freins. Cela concerne l’éducation de celles-ci, la durée des études, mais aussi les soft skills et le développement d’une confiance en soi pour dépasser les obstacles latents à leur insertion. À travers notre expérience de terrain, nous avons également repéré l’autocensure elle-même.Que fait la Fondation pour lutter contre les discriminations en tout genre ?
L’un de nos piliers concerne l’égalité des chances. À ce titre, on travaille à rééquilibrer les opportunités pour les jeunes afin qu’ils accèdent à l’ascenseur social. Nous travaillons notamment sur l’égalité de genre. Nous avons longtemps mis en place une discrimination positive à l’égard des jeunes filles. Elles représentent désormais 61% des effectifs de nos bénéficiaires. Par ailleurs, nous faisons en sorte également de donner l’opportunité aux personnes à besoins spécifiques. Nous adoptons également une approche territorialisée pour permettre à l’ensemble du capital humain du Maroc d’exprimer son potentiel. Tout cela grâce au soutien de nos donateurs et partenaires.La FME a décidé de poursuivre son engagement en lançant une seconde édition de MasterClass #HerDayForHer ? Quels sont les objectifs assignés ?
Cette MAsterClass permet d’agir plus particulièrement sur l’autocensure des jeunes femmes en mettant face à elle des femmes marocaines qui ont réussi leurs parcours. Le premier objectif est direct et immédiat, celui de les inspirer et de les encourager à dépasser les limites que peut leur fixer la société. L’autre objectif est de faire de cette Masterclass un moyen d’agir et faire réfléchir la société sur les actions concrètes que nous pouvons mettre en place pour en finir avec le grand écart d’ascension sociale entre les hommes et les femmes au Maroc. J’invite d’ailleurs tous ceux qui souhaitent contribuer et poursuivre avec nous l’aventure à nous contacter.