Menu
Search
Vendredi 10 Mai 2024
S'abonner
close
Vendredi 10 Mai 2024
Menu
Search
Accueil next Monde

«Le grand défi est de reconquérir une clientèle peu encline à reprendre ses habitudes de consommation»

Depuis vendredi 29 mai, les cafés et restaurants sont autorisés à rouvrir leurs portes. Mais cette réouverture est soumise à conditions puisque les autorités leur ont imposé d’assurer «uniquement le service prêt à emporter» et «la livraison à domicile». Comment les professionnels du secteur comptent-ils assurer la reprise «normale prévue après la fin du confinement et quelles sont les principales contraintes et défis qu’ils sont appelés à relever ? Pour répondre à toutes ces questions, l’émission «l’Info en Face» a invité le président de la Fédération marocaine de la franchise (FMF), Mohamed El Fane, et le vice-président de l’Association des patrons des cafés et des restaurants au Maroc , Mohamed Abou Al Fadl. Abordant la reprise, les deux responsables n’ont pas caché leur crainte d’un redémarrage difficile, compte tenu de plusieurs facteurs liés entre autres à la réticence des citoyens à reprendre leurs anciennes habitudes en ce qui concerne la consommation, rappelant les résultats d’une étude nationale menée sur un échantillon de 3.000 individus et qui a dévoilé que 45% des potentiels consommateurs déclarent ne plus vouloir se restaurer dans des espaces publics à cause du risque de contamination.

«Le grand défi est de reconquérir une clientèle peu encline  à reprendre ses habitudes de consommation»

Une perte de 45% du chiffre d’affaires, tel est est approximativement le coût que devront assumer les restaurateurs et les franchises du prêt à porter à cause de l’arrêt de leur activité depuis plus de 70 jours. Le chiffre a été avancé par Mohammed Abou Al Fadl, vice-président de l’Association des patrons des cafés et des restaurants au Maroc, qui était l’invité mercredi dernier de l’émission «l’Info en Face». Selon ce responsable, la restauration fait partie des secteurs les plus sinistrés par la crise engendrée par le Covid-19, notant que l’activité de restauration a connu un ralentissement depuis mi-février déjà, à cause d’un environnement défavorable marqué par une conjoncture internationale difficile à cause de la propagation du virus.
De son côté, le secteur du textile et de la franchise du prêt à porter n’a pas été épargné non plus par la crise, comme le fait savoir Mohamed El Fane, président de la Fédération marocaine de la franchise, qui a précisé que l’arrêt des activités et la fermeture des boutiques et magasins a entraîné l’arrêt du travail de pas moins de 1.500 employés, ce qui a amené les entreprises à déclarer la majorité écrasante de leurs salariés au niveau de la CNSS et de procéder à quelques ajustements de salaires pour les cadres supérieurs à hauteur de 35%.
Abordant la reprise, les deux responsables n’ont pas caché leur crainte d’un redémarrage difficile, compte tenu de plusieurs facteurs liés, entre autres, à la réticence des citoyens à reprendre leurs  anciennes habitudes en ce qui concerne la consommation, rappelant les résultats d’une étude nationale menée sur un échantillon de 3.000 individus et qui a dévoilé que 45% des potentiels consommateurs déclarent ne plus vouloir se restaurer dans des espaces publics à cause du risque de contamination. «Le grand défi qui s’impose aujourd’hui pour les professionnels du secteur est de reconquérir une clientèle peu encline à reprendre ses habitudes de consommation  tout en gardant le même standard au niveau de l’hygiène et des services proposées», note le vice-président de l’association des patrons des cafés et des restaurants au Maroc qui a fait remarquer que la réouverture des franchises se fera avec des gestes très fermes, notamment le respect de la distanciation sociale, le port des masques, la mise à  disposition des gels, l’installation des appareils de clim, et des opérations régulière de désinfection.
Sur ce volet justement, le même responsable a indiqué que face à l’augmentation des charges variables à cause des nouvelles mesures de protection imposées et le maintien des charges fixes qui alourdissent la facture, les restaurateurs seront dans l’obligation de recourir à quelques ajustements des prix appelant, dans ce sens, les consommateurs a faire preuve de solidarité pour pouvoir sauver plusieurs snacks et restaurants qui se retrouveront dans des conditions économiques difficiles, surtout lorsqu’on sait qu’une grande partie des 200.000 restaurants et snacks existant au Maroc travaillent dans l’informel et ne disposent pas d’assez de moyens financiers pour garantir leur relance.
Il convient de rappeler que les cafés, hôtels, restaurants et snacks représentent entre 10 et 15% de la consommation de certaines filières de l’agroalimentaire, et jusqu’à 50% des débouchés du chiffre d’affaires de certains opérateurs de l’industrie agro-alimentaire, tandis que les laiteries en représentent entre 25 et 40%. 

Lisez nos e-Papers